17. Interdit.

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Arcis se réveilla en sueur, la bouche sèche, les larmes aux yeux, désorienté. Encore un cauchemar. Toujours le même depuis quelques jours. 

Une forêt. La mort sanglante de sa mère et sa petite sœur devant lui. Impuissant il ne pouvait que crier. A genoux devant les corps,  il pleurait sur leurs visages. Une voix sinistre retentissait alors sur les murs de son rêve et soudain les cadavres ressuscitaient. 

Il s'éveillait toujours à ce moment. 

Après quelques secondes à tenter d'oublier son cauchemar, il se leva sans bruit. Des ronflements. Son père dormait dans le canapé. Il prit la couverture posée à côté de lui et le couvrit. Les braises de la grosse cheminée centrale rougeoyaient doucement. Assoiffé, il se mit à la recherche d'un peu d'eau. Sa quête prit fin sur la grande table en bois, l'enfant se désaltéra bruyamment directement au bec de la cruche, sans réveiller personne. Un bruit sourd provenant du plafond l'interrompit. Il resta un instant sans faire bruit. Un nouveau coup. La curiosité d'Arcis fut plus forte que les avertissements de son arrière grand-père plus tôt dans la soirée.

Il monta vers l'entrée, lentement. Même en chaussettes les marches étaient froides sous ses pieds.

Il prit une bougie sur la commode du petit hall et emprunta l'escalier interdit, le cœur battant.

Aide-moi! 

Un murmure dans son esprit.

L'air était frais. Devant lui, un long couloir se perdait dans la pénombre. La faible lumière de la bougie révéla une porte à gauche et une fenêtre noire d'une nuit sans lune.  Il continua d'avancer lentement. A chaque pas, une nouvelle porte se dévoilait à la flamme vacillante de la bougie fatiguée. Les coups se firent plus intense. Il stoppa et plaça son oreille contre le battant. Une plainte semblable aux pleurs d'une petite fille montait par l'interstice de . Arcis tapa sur le bois de la porte. Les sanglots cessèrent brusquement.

Aide-moi! 

Il était terrorisé mais une voix intérieure, comme un susurrement à son oreille, l'incitait à tourner la poignée. 

La porte s'ouvrit sans un bruit. Une petite fille vêtue, d'une robe grise rapiécée, était assise, les bras autour de ses genoux remontés contre elle, la tête baissée.  Arcis posa une main sur l'épaule de l'enfant, il cria. La créature qui venait de lever la tête n'avait rien à voir avec une enfant. Il tomba en arrière.

Aide moi! 

Les bras du monstre s'étaient allongés dans un craquement sinistre d'os, ils ressemblaient à des pattes d'araignées velues avec des mains griffues au bout. Son visage n'était que plaies purulentes et verrues suintantes. En guise de lèvres, des dents acérés dégoulinantes de bave visqueuse. La créature agrippa ses jambes. 

Aide moi!

 Arcis tenta de se défendre en agitant les pieds mais c'était trop tard elle était sur lui, elle approcha la bouche de son visage, de la salive coula sur dans son cou. Il hurla.

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