Satané chat

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Épuisé, Louis Potier entra dans son minuscule appartement et claqua la porte derrière lui avec lassitude.

Il passa une main nerveuse dans ses cheveux bruns en désordre et soupira en s'appuyant contre la porte, yeux fermés. Une fois de plus, la journée avait été longue - trop longue - et il était heureux d'être enfin rentré chez lui.

Louis était un jeune homme de vingt-deux ans, petit et mince pour son âge, ses yeux bleus dissimulés derrière des lunettes rectangulaires. Il rentrait de l'hôpital universitaire où il était infirmier. Pressé de rentrer, il avait gardé son uniforme, pantalon large et large casaque verts, déprimants à souhait de son propre avis.

Il aimait son travail, mais certains jours il rêvait de partir en vacances un long moment, loin de toute cette souffrance.

Avec un nouveau soupir fatigué, Louis se déchaussa, abandonnant ses chaussures dans l'entrée. Il avança dans le minuscule appartement, quittant ses vêtements de travail au fur et à mesure de son avancée, les abandonnant sur le sol. Il vivait seul et se moquait bien du désordre : il rangerait plus tard après tout.

Il se glissa sous la douche qu'il régla au plus chaud avec un grognement de bien-être et se laissa aller sous le jet d'eau qui dénoua ses muscles crispés par sa journée.

Lorsqu'il sortit de la petite salle de bains, les hanches ceintes d'une serviette éponge blanche, il se sentait déjà mieux.

Il regarda autour de lui, avec un air satisfait. Cet appartement était son premier chez-lui, le premier endroit qu'il pouvait appeler foyer.

Orphelin, Louis avait grandi ballotté entre la pension où il étudiait et le domicile de son oncle et de sa tante. Toute sa vie, il avait eu le sentiment d'être de trop. Après la mort de ses parents, il n'avait connu que l'hostilité, son oncle lui avait clairement fait comprendre qu'il était un poids mort, inutile. Il avait été accueilli à contrecoeur, uniquement parce que sa "famille" espérait toucher une partie de l'héritage de ses parents.

C'était probablement pour cette raison que Louis était devenu infirmier. Plus encore que d'aider son prochain, il avait soif de se sentir utile. De prouver qu'il valait quelque chose.

Il passa rapidement un short et un tee-shirt, sa tenue de prédilection pour lézarder chez lui. En ramassant les vêtements qu'il avait semés un peu partout, il regarda autour de lui, les sourcils froncés.

Finalement, il localisa l'objet de ses recherches, son chat, tapi sous un fauteuil.

En levant les yeux au ciel, il essaya d'attraper la boule de poils qui lui cracha au visage. C'était un chat errant qu'il avait découvert dans une ruelle, un jour où il pleuvait. Il avait eu pitié de l'animal pitoyable, et l'avait pris avec lui.

Il l'avait nourri, puis il avait décidé de le garder pour se sentir moins seul.

C'était un chat tigré roux et blanc qu'il avait appelé Ron, en hommage à l'un de ses ancien camarade du pensionnat. Bien que Louis lui ait offert un foyer et de la tendresse, Ron restait sauvage, crachant et feulant à la première occasion, griffant si Louis passait un peu trop près de lui.

Ron avait l'habitude de détruire ses meubles en les griffant avec enthousiasme, quel que soit le nombre de griffoirs et d'arbres à chat que Louis avait achetés - et qui étaient restés intacts. Lorsqu'il était de mauvaise humeur - la plupart du temps - Ron urinait un peu partout dans son appartement, délaissant volontairement les litières. Il rendait le jeune homme fou, mais ce dernier ne pouvait pas se résoudre à l'abandonner. Il était devenu SON chat, aussi pénible soit il...

En pestant contre l'ingratitude du félin, Louis lui servit un bol de pâtée. Puis après lui avoir lancé un regard noir - qu'il savait pas vraiment convaincant - , il ouvrit la porte fenêtre donnant sur le balcon et se prépara à nettoyer les ravages de ce fichu chat.

Chaque soir, alors qu'il briquait son appartement, il râlait et jurait de se débarrasser de l'ingrat. Et chaque soir, au moment de se coucher, quand Ron venait se blottir contre lui en ronronnant, il soupirait et le câlinait, conscient qu'il s'était attaché bien plus que la normale à cet horrible félin.

Peut-être parce qu'il était particulièrement fatigué après une semaine de travail, Louis fut moins attentif qu'à son habitude. Il avait tourné le dos à peine quelques secondes quand il surprit du coin de l'œil un éclair orangé et en se tournant, il jura en voyant Ron disparaître par la fenêtre grande ouverte.

Il n'avait pas vraiment peur qu'il saute - il vivait au sixième étage après tout, Ron n'était pas stupide à ce point... Mais il partageait son balcon avec son voisin et il craignait que Ron ne ruine la partie qui ne lui appartenait pas.

Il ne connaissait pas vraiment le voisin en question. Il l'avait aperçu de loin, et il savait juste de lui qu'il était discret et pas vraiment sociable. Il avait l'air d'être dans ses âges, contrairement au reste de l'immeuble qui abritait plutôt des retraités.

Louis n'invitait jamais personne chez lui, et était relativement peu présent. Aussi, tout se passait pour le mieux entre eux. Et il était déterminé à ce que les choses restent ainsi. Il n'avait définitivement pas l'intention d'être pris dans une guerre entre voisins comme il en voyait souvent le récit dans les émissions débiles passant à la télé.

Immédiatement, Louis se précipita à la suite de ce maudit chat, et il se rendit compte horrifié que Ron profitait de la porte-fenêtre restée ouverte de son voisin pour s'introduire chez lui…

Le jeune homme pria pour que son taciturne voisin soit chez lui, et il se précipita dans le couloir, pour frapper à la porte avec l'énergie du désespoir. Mais, il n'y eut aucune réponse, et pas un bruit à l'intérieur de l'appartement.

Le jeune homme rentra chez lui, et commença à tourner en rond en se rongeant les ongles, toute sa fatigue oubliée. Il imaginait Ron lacérer les meubles de son voisin, et faire ses besoins un peu partout. Plus les minutes passaient, s'étirant à l'infini, plus le scénario que Louis imaginait devenait apocalyptique.

Lorsqu'il imagina Ron lacérer le matelas de son voisin - probablement une crainte stupide, mais il se méfiait de son foutu chat - il tressaillit et se jeta sur le balcon.

D'expérience, il savait qu'appeler Ron serait inutile. L'animal n'avait jamais répondu à son nom…

Louis hésita un bref instant, fixant la fenêtre ouverte de son voisin, espérant voir son chat pointer le bout de son museau par miracle. Puis, il jeta un regard vers le bas, et nota que les six étages étaient assez impressionnants… Avec un juron agacé, il enjamba la balustrade, essayant d'oublier qu'un seul faux pas et il s'écraserait lamentablement au sol.

Une fois sur le balcon jouxtant le sien, il soupira et essuya son front couvert de sueur. Il resta quelques secondes immobile, le temps de calmer son coeur qui battait à tout rompre après les risques qu'il avait pris, avant de décider qu'il n'avait pas le choix et qu'il devait entrer chez son voisin.

Il poussa la porte-fenêtre entrouverte et écarta un voilage gris, se pencha à l'intérieur et appela d'une voix peu assurée pour vérifier que l'appartement était bien désert. La dernière chose qu'il voulait était de se faire surprendre en plein délit. Son foutu chat allait l'envoyer en prison pour effraction avec la chance qu'il avait !

Avec curiosité il détailla l'intérieur et décida qu'il avait un voisin probablement snob. L'appartement ressemblait à une photographie d'un magasine de décoration. Tout y était épuré, meubles hors de prix au look moderne, tout en blanc, gris ou noir.

Louis fronça le nez en comparant à son appartement haut en couleurs, avec des meubles chinés et rénovés par ses soins. De son propre avis, son appartement était chaleureux contrairement à celui de son voisin, glacial.

Un bref regard lui apprit que Ron n'était pas dans la pièce principale. Louis grogna, maudissant son idiot de chat qui était loin de lui simplifier la vie… Prudemment, il entra dans l'appartement. Il visita la cuisine - aussi froide et fonctionnelle que possible, tout en chrome et gadgets électroniques. Qui par le diable pouvait bien avoir une poubelle à détecteur de mouvements qui s'ouvrait seule lorsqu'on s'en approchait ?

Oubliant Ron, il continua la visite, plein de curiosité pour l'homme mystère qui partageait le sixième étage avec lui. L'appartement était bien plus spacieux que le sien, et s'il avait dû donner son avis sur son occupant, Louis dirait qu'il était probablement très fortuné.

Il passa dans la chambre, nota le lit parfaitement fait, et comme dans le reste de l'appartement le soin méticuleux avec lequel tout était parfaitement ordonné. Ron était étalé sur le lit, se roulant sur la couette noire, laissant des poils partout.

Horrifié, Louis avança pour se saisir du maudit animal quand ce dernier se releva et fila, lui passant entre les jambes.

Le jeune homme partit à sa poursuite pour se trouver nez à nez dans le salon avec un homme. Son voisin.

La stupeur les figea et permit à Louis de le détailler attentivement. Grand, mince, les cheveux blonds si clairs qu'ils en paraissaient blancs. Des yeux gris incroyables, un teint pâle. Il était habillé d'un jean et d'une chemise noire et tenait à la main un porte document.

Il avait les sourcils froncés et les lèvres pincées, se demandant probablement ce que faisait un inconnu sortant de sa chambre…

Louis se sentit rougir et fit un salut timide de la main, avant de dire la première chose qui lui passait par la tête.

- Ce n'est pas ce que tu crois !

- Ne critique pas mon intelligence en imaginant ce que je pense, et donne moi une seule raison de ne pas te tuer immédiatement.

Louis tressaillit, et comme à chaque fois qu'il était stressé, il parla sans réfléchir.

- Un sourire coûte moins cher que l'électricité mais donne autant de lumière.

Horrifié il se rendit compte de ce qu'il venait de dire - il venait de sous entendre que son voisin n'était pas aimable alors qu'il était celui qui s'était introduit chez lui ! - et il eut l'impression d'entrer en combustion, alors que son teint passait au rouge brique sous la gêne. L'homme face à lui, imperturbable, leva un sourcil en l'examinant comme s'il était un insecte particulièrement intéressant.

Louis ferma les yeux et inspira profondément pour se calmer, puis il s'obligea à reprendre le contrôle de ses nerfs.

- Je suis ton voisin de palier.

Le sourcil se leva un peu plus, et l'homme répondit d'une voix glaciale.

- Je sais.

Louis se frotta la nuque et haussa les épaules.

- Tu avais laissé ta fenêtre ouverte.

- Ce n'était pas une invitation pour que tu entres chez moi.

Le ton glacial commençait à agacer Louis, et il fronça le nez, déterminé à ne pas se laisser faire - même s'il était en tort.

- J'ai un chat et il s'est échappé. Il s'est introduit chez toi. Je venais tenter de l'attraper pour éviter qu'il ne ruine ton appartement, mais apparemment tu aurais préféré retrouver tes meubles en morceaux. Ou ton tapis baignant dans l'urine.

Un fantôme de sourire joua sur les lèvres de son voisin.

- La boule de poils orange ? Il est à toi ? Il vient régulièrement et il n'a jamais fait de dégâts. Il est adorable.

- Que… Quoi ?

Louis fut envahi d'un intense sentiment de trahison, et il jura que Ron n'était pas prêt d'avoir droit aux friandises qu'il affectionnait. Ce fichu chat, non content de lui pourrir la vie, se comportait tout à fait correctement avec son voisin imbuvable !

Le blond ricana et haussa les épaules.

- Ce n'était pas la peine d'entrer chez moi pour si peu.

Une boule de colère gonfla dans la poitrine de Louis et il fronça les sourcils. Il s'apprêtait à répliquer quelque chose - n'importe quoi qui puisse rabattre le caquet de l'homme - quand se dernier s'approcha et lui tendit la main.

- Hugo Martin.

Louis cligna des yeux stupidement un instant, et caressa l'idée de se détourner pour montrer à l'homme à quel point il était insupportable. Puis avec un soupir, il serra la main tendue en marmonnant son nom.

- Louis Potier.

Hugo le détailla de la tête aux pieds d'un air goguenard, et Louis se sentit rougir de nouveau en se souvenant qu'il portait une tenue décontractée. Il devait avoir l'air d'un adolescent à côté du chic de son voisin.

- Si Ron ne te dérange pas…

- Ron ?

- Mon chat.

Hugo laissa échapper un gloussement amusé en secouant la tête, amusé par le nom donné au chat. Louis haussa les épaules décidé à ne pas répondre à la provocation implicite.

- Donc si ce fichu chat ne te gêne pas, je vais rentrer chez moi. Désolé du dérangement.

Louis se dirigeait vers le balcon quand une poigne de fer le retint.

- Puisqu'apparemment ton chat est décidé à nous côtoyer tous les deux, faisons connaissance. Et puis je ne vais pas te laisser escalader le balcon une nouvelle fois ! Je ne voudrais pas être responsable d'un accident.

Louis se sentit rougir une nouvelle fois, cette fois-ci au ton caressant du blond qui affichait désormais un sourire charmeur. Il hésita un bref instant, puis hocha doucement la tête, se passant nerveusement la main dans les cheveux en déglutissant.

- Parfait Louis. Donc… Dis-moi, que fais-tu dans la vie ?

- Je suis infirmier. Et toi ?

Hugo eut un petit sourire en coin.

- Parfait. Si je me blesse, je saurais où m'adresser. Pour ma part, je suis prof de chimie dans un collège.

Louis écarquilla les yeux en détaillant son vis à vis.

- Tu ne ressembles pas à un prof.

- Et toi définitivement pas à un infirmier.

Hugo se détourna et ouvrit son réfrigérateur ultra moderne d'où il tira deux canettes de soda. Il en lança une à Louis qui l'attrapa adroitement, s'attirant un nouveau sourire approbateur cette fois.

Le brun décida que le sourire de son voisin était particulièrement perturbant. Pour oublier l'étrange sentiment qui l'avait envahi, il dit la première chose qui lui passait par la tête.

- Tu dois être particulièrement patient alors, pour faire ce métier.

Hugo ricana et décapsula sa canette avec dextérité.

- Pas vraiment. Ce n'est pas une de mes qualités... Mon parrain qui était prof aussi avait l'habitude de dire que la seule chose que les enfants usent plus vite que leurs chaussures, c'est la patience de leurs profs… J'ai pu le vérifier personnellement. Ça et le fait que j'ai une réserve de patience extrêmement limitée.

Louis gloussa en secouant la tête, réceptif malgré lui à l'humour étrange du blond.

Il se laissa conduire sans protester jusqu'au canapé et s'y installa à la suite de son voisin.

Si Louis avait dû donner son avis sur son voisin au premier abord, il aurait dit que c'était un insupportable abruti, imbu de lui-même. Cependant, après plus d'une heure passée en sa compagnie, à discuter de tout et de rien, il décida que Hugo Martin n'était pas si terrible après tout.

Il avait un humour étrange, il était plein de sarcasme et d'ironie, mais le courant passait bien entre eux.

Hugo était un jeune homme séduisant, plein d'esprit, et Louis ne pouvait s'empêcher de l'apprécier, bien malgré lui.

Après une soirée passée ensemble, Louis était retourné dans son appartement avec un sourire rêveur, et s'était étalé sur son lit, ne pensant même pas à gronder Ron. Pas quand son abruti de chat lui avait offert la meilleure chose qui lui soit arrivé de la semaine : rencontrer enfin son mystérieux voisin. Et lui faire découvrir un ami.

Louis avait passé du temps à rêver du blond, avant de décider que Hugo s'était montré gentil, mais que leur relation en resterait probablement là. Ils étaient voisins, et bien qu'ils aient passé une soirée à sympathiser, ils ne s'étaient rien promis de plus. Ils avaient l'habitude de se croiser rarement, et il était peu probable que les choses soient amenées à changer.

Le lendemain, Louis était d'humeur un peu morose. Il avait un peu trop rêvé de son charmant voisin pour se sentir serein, et il passa une journée de travail particulièrement épuisante. Fatigué d'avoir passé son temps à courir dans tous les sens, persuadé d'avoir rencontré les pires patients qui soient, il était rentré chez lui avec dans l'idée de se jeter sous la douche et d'aller directement se coucher, sans même dîner.

Il n'eut que le temps de quitter son haut que quelqu'un frappa à la porte. Pensant que le concierge lui apportait un colis, il ne prit pas la peine de se rhabiller. Le vieil homme était taciturne et ne ferait pas attention au fait qu'il soit torse nu…

Il se sentit rougir lorsqu'il tomba face à deux yeux gris amusés, qui le détaillèrent soigneusement, un sourcil moqueur levé. Se traitant mentalement d'idiot, il se jura de ne plus jamais ouvrir la porte à moitié déshabillé.

Hugo s'appuya contre le chambranle de la porte, un léger sourire énigmatique sur les lèvres.

- Étant donné qu'hier tu as envahi mon espace, je me suis dit qu'il était juste que je fasse la même chose ce soir. J'ai hésité à passer par la fenêtre, d'ailleurs… Peut être que j'aurais dû…

Le regard appréciateur de Hugo sur son torse enflamma littéralement les joues de Louis qui s'écarta du passage pour inviter son voisin à entrer, cramoisi.

Le blond entra d'un pas tranquille, regardant autour de lui en silence. Louis ramassa rapidement son haut d'uniforme au sol, et marmonna une rapide excuse.

- Je viens de rentrer du boulot, j'allais passer sous la douche.

Hugo leva un sourcil amusé, et lui offrit un clin d'œil.

- C'est une invitation à venir te frotter le dos ?

Louis eut littéralement l'impression que son cerveau grillait. S'il s'était dit jusqu'à présent qu'il rêvait, il ne pouvait pas ignorer que son voisin sur lequel il avait fantasmé toute la nuit venait de lui faire des avances claires.

Il émit un vague gargouillis gêné, et changea de sujet pour le bien de sa santé mentale.

- Je te laisse visiter pendant que je vais… me changer. Fais comme chez toi.

Hugo soupira et haussa les épaules.

- Prends ton temps.

Le départ de Louis ressembla plus à une fuite qu'autre chose. Il se jeta dans sa chambre, attrapa un jogging et un tee shirt - au diable l'élégance, il avait besoin de confort après une journée épuisante - et se précipita dans la salle de bain qu'il verrouilla d'une main tremblante.

Il prit une douche éclair, juste de quoi se calmer un peu et détendre ses muscles, et s'habilla tout aussi rapidement. Il s'observa dans le miroir d'un air critique et s'obligea à respirer profondément pour se calmer avant de tirer la langue à son reflet.

Puis il rejoignit son invité surprise, bien décidé à ne pas se laisser perturber par Hugo.

Il passèrent une soirée agréable, et découvrirent qu'ils s'appréciaient mutuellement. Le blond n'avait pas refait d'avance - implicite ou explicite - mais il observait parfois Louis d'un air songeur, comme si le petit brun était un mystère qu'il rêvait de percer.

Rapidement, leurs soirées communes devinrent une habitude, et ils alternaient entre leurs deux appartements. Hugo laissait de temps à autre échapper des petites phrases ambigues qui mettaient Louis en ébullition, mais qu'il s'efforçait d'ignorer. Hugo était son seul ami en dehors du travail, et il ne voulait rien gâcher entre eux.

Pourtant, il dût rapidement s'avouer qu'il était en train de tomber amoureux du blond. Plus exactement, il était déjà totalement amoureux de son voisin au caractère si particulier.

Il essayait de se montrer raisonnable, de se rappeler que Hugo comblait un vide dans sa vie qu'il n'avait pas eu conscience d'avoir, et que s'il appréciait le blond c'était probablement pour cette raison. Il était déterminé à penser qu'il ne pouvait pas être subitement tombé amoureux d'un homme qui avait été totalement inconnu quelques semaines en arrière !

Cela devait faire environ un mois qu'ils étaient devenus proches - depuis que Hugo avait surpris Louis en plein milieu de son appartement, en flagrant délit - quand Hugo arriva chez Louis et le poussa brusquement sur le canapé défoncé du brun.

- Potier ! Je t'ai dis que j'avais une patience limitée n'est-ce-pas ?

Louis fronça les sourcils, perplexe. Quand Hugo l'appelait par son nom de famille c'était qu'il avait quelque chose à lui reprocher. Sauf, qu'il ne voyait absolument pas ce qu'il pouvait avoir fait.

- Euh… oui. A notre première rencontre. Dans... ton appartement.

Le blond étira ses lèvres en un sourire carnassier.

- Parfait. Alors je suis à bout de patience et tu es un imbécile.

Louis écarquilla les yeux stupéfait, mais au moment où il allait demander des explications, Hugo fondit sur ses lèvres pour l'embrasser avec une douceur surprenante. Rapidement, Louis se laissa aller et répondit au baiser, avec la sensation que son sang entrait en ébullition dans ses veines.

Lorsqu'il s'écarta, Hugo semblait satisfait. Il s'installa contre Louis et l'attira contre lui avec douceur.

- J'ai bien vu comment tu me regardes, Louis. Et je te drague désespérément depuis le premier jour. Mais toi et ta naïveté… J'ai cru devenir fou ! A croire que tu es complètement aveugle !

Perdu, Louis fronça les sourcils.

- Mais…

- Idiot. Je suis dingue de toi. C'est assez clair pour toi ?

Louis gloussa et se fondit dans les bras de Hugo avec un air satisfait, ronronnant presque. Il avait l'impression que le bonheur avait envahi chacune de ses cellules et il se sentait parfaitement bien, toute la fatigue de sa journée oubliée. Rien d'autre ne comptait que le corps chaud collé contre le sien, son tout récent petit-ami avec qui il avait l'intention de construire une très longue relation pleine de guimauve. Si Hugo n'était pas romantique, lui, Louis, l'était pour deux.

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