XI

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Je m’étais évanoui, les coups qui m’avait infligé étaient insupportable à encaisser. J’avis fait alors une drôle de rêve. J’étais de nouveau dans ma maison et il y avait ce démon que j’avais déjà vu. Je l’entendais redire ces quelques mots qui m’avait dit : « Alès, si tu nous rejoins, le roi-Démon exaucera un de tes souhaits ». Je ne saurai l’expliquer, non pas que j’avais honte de le dire, ni de le penser, mais même maintenant, je ne sais pas pourquoi l’ai-je fait, mais pourtant, je l’ai pensé. Combien de fois l’ai pensé ? Une fois, mais c’était de trop. Je m’étais dit : « Le roi-Démon peut m’aider à le vaincre, qui sait ? Je n’ai qu’a essayer : Roi-Démon, si jamais tu existes, aide-moi à battre ce soldat et fait en sorte que le groupe obtienne ce qu’ils veulent ».

Stupide, débile, inconscient… C’était une liste non exhaustive de tous les qualificatifs qui pouvaient m’être donner. S’il n’existait pas, ce que je venais de faire ne servait à rien. S’il existait, un échange de mon souhait, mon âme ne m’appartenait plus. Qu’espérai-je au juste ? Détruire ma vie, je ne voyais que ça. Mais au moins, j’espérai que le groupe réussirait : même si je mourrai, au moins, eux auront atteint leur but et Adonis sera libéré par eux.

Mais tout ça, je l’ai réalisé plus tard. A ce moment-là, la seule chose que j’ai relevée, c’était que je m’étais réveillé et je ressentais une étrange sensation de puissance en moi. Bien que j’étais à terre, je me remis debout comme si les coups que j’avais reçus ne m’étaient jamais parvenus.

Il — le soldat — s’était retourné, pensant que j’étais battu, mais il n’y avait aucune chance que cela se produisit. Je courrai vers lui. Le bruit de mes sandales sur le sol avait dû l’alerter, puisqu’il se retourna et se repositionna en mode combat en mettant sa garde qui me paraissait impénétrable, mais qui ne l’était plus à présent. Il fut, tout autant que moi, surpris par ce qui se passait : j’avais réussi à m’engouffrer dans une de ses failles et le frapper au visage. A l’impact, je ressentais une grande fierté d’avoir pu toucher ce grand combattant, mais ma joie fut de courte durée puisqu’il n’avait même pas reculé d’un pas et il restait camper sur ses positions comme si cela ne l’avait rien fait, ou du moins, c’était ce qu’il laissait paraître et ce qu’il voulait me faire croire.

Mais pas du tout découragé, bien au contraire, j’enchaînais plusieurs attaques, mais il réussissait à parer ou à esquiver. J’étais un peu frustré de ne plus réussir à le toucher au visage. Et à force de frapper et de frapper, je commençais à m’épuiser. Il avait dû également le remarquer puisque dès que je lui laissai une fenêtre pour m’attaquer, il en profita allégrement. Je subissais son assaut. Moi, j’essayais de faire comme lui : esquiver ou parer. Mais, je me prenais quelques coups, mais je restais toujours debout. Et entre deux de ces coups, je tentais de lui en affliger un. Je réussissais à lui faire mal, ou en tout cas, autant qu’il me faisait mal.

Ce ballet incessant dura pendant de très longues minutes qui duraient une éternité. Aucun de nous deux ne prenait l’avantage sur l’autre. Nous nous rendions coup pour coup. Mais au bout d’un moment, une idée me traversa l’esprit. Je décidai de la réaliser aussitôt. Comme il était proche de moi, quand il lança son poing droit et que je l’esquivai, je jetai ma tête sur la sienne. Ainsi, nos deux fronts étaient collés l’un à l’autre et le choc me fît très mal, mais lui, recula de quelques pas avant de tomber à la renverse. Je l’avais enfin vaincu. Je laissai exprimer toute ma joie dans un cri qui fît vibrer les parois du mur.

Mais alors que j’étais focalisé sur mon combat, j’avais oublié les autres. Mon regard s’arrêta en premier sur Haris qui jonçait le sol. Quant ’au soldat qui l’avait certainement rendu dans cet état, Sakis se battait contre lui. Je voulu intervenir et l’aider, mais mon esprit s’était concentré sur un bruit qu’il avait entendu. C’était au fond du couloir, les autres soldats qui étaient partis chercher les armes, revenaient et ils étaient bien déterminés à nous tuer. Ils possédaient des lances. Clairement, nous n’aurions aucune chance contre eux. En plus, ils étaient cinq, ou six si on compte aussi le soldat qui se battait encore. Je commençais à suer, voyant que le plan se déroulait plus mal que prévu. Surtout qu’aussi que les trois hommes restaient au-dessus ne descendaient pas pour nous prêter main forte.

A cause de toute cette angoisse, je faillis ne pas entendre les cris continus des femmes qui se trouvaient dans une cellule derrière moi — dans laquelle il y avait également quatre prisonniers. Je me dirigeai vers elles et saisis le long bout de bois qu’Irida me tendait. Elle m’avait dit en même temps qu’ils — les trois femmes et les prisonniers — n’arrivaient pas à casser ses barreaux, qu’ils avaient besoin de la clé permettant de l’ouvrir. Mais je n’avais pas écouté totalement la suite. Me focaliser sur le clé aurait été trop compliquer. La meilleur solution était de tous les buter, jusqu’au dernier. Saisissant vigoureusement ce pauvre bout de bois (pauvre était un faible mot pour désigner cette arme qui avait une grosse pierre au bout, on pouvait presque le considérer comme un marteau) et je me faufilai derrière Sakis qui combattait encore. Et quand les deux semblaient se calmer, je bondis sur sa droite et je décapitai sa tête avec une si grande facilité que ce fut presque déconcertant, connaissant le long combat que j’avais eu juste avant ; cette arme me redonnait un peu d’espoir car en face de nous, cinq soldats, cette fois-ci armés, aller nous faire face. Mon compagnon d’arme saisissait lui aussi le bâton que lui tendait Irida. A nous deux, tout était possible.

Des cris nous encourageant venant des cellules me galvanisèrent. Je trouvais Adonis qui était non loin de moi physiquement, mais cette distance semblait à la fois tellement grande parce qu’il y avait les soldats qui étaient entre nous, mais également à la fois tellement petite parce que nous étions dans un même endroit et que c’était plusieurs mois que ce n’était pas arrivé. Cependant, il restait un dernier obstacle à franchir afin d’être afin réuni. Tuer les soldats, voilà ce nous devions faire.

Sakis essaya de me chuchoter une stratégie, mais je n’arrivai pas à l’écouter. Je n’étais qu’uniquement concentré sur les soldats qui avançaient et rien d’autre. Puis, tout à coup, ils s’étaient alignés tous face à nous et ils fonçaient sur nous, pointant leurs lances sur nous. Sakis et moi étions tétanisé. Nous les regardions avancer vers nous sans rien pouvoir faire. C’était optimiste de notre part d’affronter des soldats expérimentés.

Pourtant, Sakis fonça vers eux. Oui, c’était du suicide, mais je ne pouvais rien y faire. La seule chose que je pouvais espérer, c’était qu’il survive. Mais je ne faisais pas d’illusion, il courait vers sa mort comme un suicidaire saute d’un gouffre pour mourir. Non, je n’avais pas essayé de l’arrêter, je ne l’avais également pas suivi, j’en étais incapable. Je mentirais si je disais que je lui en voulais, il avait juste suivi sa voie. Mais, même si un soldat tomba à terre à cause d’un détenu qui avait réussi à le faire trébucher à l’aide de sa jambe, l’inévitable se produisit : la lance d’un soldat pourfendit son abdomen et le fît s’écrouler au sol. Certes, je ne le connaissais que depuis peu, mais il avait tant envie de voir l’Arène se détruire. Je ressentais de la peine pour ce pauvre homme qui n’atteindra jamais rêve, mais je ferais tout pour le réaliser, même s’il ne pourra pas le voir.

J’avais peu de temps pour réfléchir à une stratégie car les soldats continuaient à venir vers moi à une vitesse fulgurante. Mais, le soldat qui avait pourfendu Sakis, ne l’avait pas vraiment tué car ce dernier agrippa la jambe du soldat et le fît tomber. Il crachait du sang et cet acte paraissait être son baroud d’honneur. Le soldat en n’avait strictement rien à faire et lui envoya sa lance dans sa bouche, le tuant une bonne fois pour toute. Glorieuse ou pas, sa mort n’en restait pas moi spectaculaire : il se saura battu jusqu’au bout pour essayer de gagner un peu de temps pour moi. C’était vrai qu’on pourrait croire que son dernier geste puisse être anodin, mais il n’en était absolument rien. Parce que trois soldats (le premier soldat qui était tombé ne s’était toujours pas relevé), c’était moins que quatre et donc, moins de personnes qui se jetaient vers moi dans la charge.

A ce moment-là, je ressentais de l’excitation. Non pas que j’étais attiré par le sang et les morts, mais des pulsions, presque animal, digne d’un prédateur se préparant à bondir sur ces proies afin de déchiqueter leurs corps pour les manger, se déclenchaient en moi et m’étaient incontrôlables et insupportables. Je ne me contrôlais plus, je ne savais pas pourquoi, mais ma bouche dessina un sourire qui m’était impossible à expliquer. Et je mis à m’élancer également vers eux. Un des soldats s’arrêta car il devait être surpris, mais reprit aussitôt sa course. Et puis, la confrontation finale débuta. Il n’y avait plus aucun bruit, le silence régnait en maître. Tous me supportaient sans dire un mot, pour ne pas me déranger ou parce qu’ils savaient que c’était inutile : je n’entendais rien.

Juste avant d’arriver à hauteur de leurs lances, je m’étais baissé en un instant avant de les esquiver et je donnai un coup horizontale de mon arme qui découpât deux soldats en deux. Le troisième soldat recula aussitôt afin de créer un écart avec moi. Il rejoignit les deux soldats qui s’étaient relevé et qui n’arrivaient à avancer vers moi. Pour cause, la « bête » qui sommeillait en moi, elle, voulait du sang et de la nourriture. Alors, je m’abaissai et mis ma main dans le cadavre d’un soldat et, après quelques secondes de recherche, je sortis un cœur, dont plein du sang sortait abondamment mais qui très vite s’épuisa car il n’était plus alimenté, et je mis dans ma bouche pour déchiqueter un bout que je m’empressai de mâcher et d’avaler. Je provoquai un fort sentiment de dégout pour mes adversaires, mais pas seulement puisque ceux qui me soutenaient, étaient dans le même état qu’eux.

Je fixai les soldats droits dans les yeux en essuyant avec ma langue le peu de sang que j’avais sur mes lèvres. A cette vue, les soldats lâchèrent leurs armes et me demandèrent ma pitié. Ils ont osé me demander ça, eux qui ont tué Sakis et qui voulaient me tuer il y avait encore quelques secondes. Ahah, la bonne blague. Le bâton dans mes mains, je les tuai, il ne méritait que ça. Puis, je pris une clé sur un cadavre et j’allai ouvrir la cellule où étaient les trois femmes. Ma tâche était finie, j’avais rempli mon job. Je libéra Adonis et je laissa soin aux autres femmes de libérer les autres détenus.

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