VIII

7 minutes de lecture

Je pénétrai dans la prison d’un pas assuré. Je rendrai mon ami libre comme un oiseau. Dès que j’entrai, le soldat positionné à l’entré vint me voir et me demanda de sortir, je lui donnai mon poing dans sa face en guise de bienvenu. Il perdit connaissance. J’avançai dans les étroits couloirs jusqu’à arriver aux cellules. Bizarrement, je ne croisai aucun soldat. Mais je ne m’en inquiétai pas et je cherchai Adonis. Mais en faisant la tour, je ne le trouvai pas : les cellules étaient vides. Je me précipitai vers l’entrée où j’avais assommé le garde et j’essayai de le réveiller. Je le secouai dans tous les sens. Après une longue minute, il se réveilla et je ne lui laissai aucune seconde de répit et je le harcelai de question. « Où sont les prisonnier ? Ou est Adonis ? ». Le soldat, qui était un bleu et qui n’était pas très vaillant, implorait ma pitié. Je lui dis qu’il l’aura s’il répondu à mes questions. De nature naïf, il me fît confiance et m’informa que pendant tout le mois, la coutume voulait qu’on désengorgeait les prisons en organisant des combats à morts entre détenu. Je le remerciai et je le frappai une nouvelle fois pour l’assommer, je ne voulais pas qu’il informe qui que ce soit sur ma présence.

Il m’avait dit que les combats se déroulaient dans l’Arène. La vieille dame, qui accessoirement s’appelait Anthi, m’avait montré cet endroit. C’était un énorme édifice extrêmement haut. La façade était en granite, autrefois d’un couleur resplendissante, elle était maintenant sale, certainement à cause de l’effet de l’âge. Je décidai de faire le tour afin de réfléchir à une stratégie d’attaque. Je fis le tour et je découvris l’immense édifice, je n’en avais jamais vu un aussi majestueux. Avec Anthí, elle me l’avait juste montré de loin, mais de près, on se rend compte à quel point nous étions petits face au prouesses de l’homme.

A un moment lorsque je marchais en faisant le tour, je trouvai une petite grille à même le sol. J’entendis des bruits provenant d’en bas. Je décidai de me baisser afin de mieux entendre, mais je ne pouvais pas reconnaître une voix en particulier. Alors que je m’apprêtais à crier « Adonis, es-tu là ? », quelqu’un me tira par le col de mon vêtement et m’exfiltra jusqu’à une petite ruelle à l’abris de la foule. J’avais du mal à savoir si c’était un homme ou une femme parce que cette personne portait une capuche qui cachait son visage. Mais ça devait être quelqu’un d’assez musclé pour m’avoir traîné jusqu’ici. Mais quand j’entendis sa voix, je compris que c’était un homme : « Mais tu es dingue, tu te rends compte de ce que tu allais faire ? ». Je lui avais répondit : « Pardon, mais je ne vois pas ce que j’ai fais mal, ni pourquoi vous m’avez emmené ici ? ». Sans répondre à ma question, il m’en posa une nouvelle :

—Tu as quelqu’un d’important enfermé ici ?

—Oui, effectivement, mon ami est certainement dedans et je ferais tout pour le sortir d’ici.

—Vraiment tout ?

—Oui, je n’ai plus rien d’autre à perdre, c’est la seul chose qui me reste. Alors, même si je dois mourir, et bien soit, mais lui aura droit à une nouvelle vie.

Il acquiesça de la tête. Puis, il regarda à droite et à gauche de la ruelle et comme il n’y avait personne, il me dit :

—J’appartiens à un groupe qui a un but : détruire l’Arène. Si tu veux être des notre, reviens…

Mais il s’interrompit lorsque je lui tendis ma main en guise de réponse. Je semblai discerner un sourire sous cette capuche et il me serra la main pour sceller notre « alliance ». Sa main était assez petite et il n’était pas très grand non plus. Certes, tous les hommes ne pouvaient pas être aussi grand que moi, mais de loin, si l’on voyait que sa carrure, on croirait que c’était une femme. Pourtant, rien qu’avec sa voix, on comprenait tout de suite que s’en était pas une. Pendant qu’il m’emmenait vers leur point de rendez-vous, je lui demandai pourquoi est-ce qu’il portait une capuche, mais il ne voulait pas répondre. Il n’était pas très sociable, le bougre. Même son nom, il ne le voulait pas me le donner.

Après vingt minutes de marche, nous arrivions devant une petite maison en périphérie de Décapole. Nous entrions et je voyais un petit groupe d’environ quinze personnes. Dès que nous étions entrés, un nègre qui était en train de boire lança :

—Qui qu’c’est qu’tu nous ramènes là ? Ton nouveau petit ami, finissait-il avec un sifflement.

Petit ami ? Mais c’était un homme, non ? Eh bien, il fallait croire que les apparences étaient trompeuses, il, ou plutôt elle, enleva sa capuche et je découvris son crane raser et sa cicatrice imposante sur sa joue gauche. Je la regardai fixement, un peu trop puisqu’elle me remarqua et me dit de sa voix si rauque :

—Qu’est-ce que tu as ? Tu n’as jamais vu de femme ? Et vous autres, arrêtez de rire !

Puis, les rires cessèrent. Je détournai le regard d’elle, elle était charismatique, c’était le moins que l’on pouvait dire. Le calme revenu, elle tapa sur son torse avec la paume de sa main droite, puis elle dit :

—Je vous présente… euh c’est quoi ton nom d’abord ?

—Alès et…

—Donc, comme je le disais, Alès, ici présent nous rejoins. Votons, qui est pour ?

A ce moment-là, j’étais complétement troublé. Premièrement, cet femme, qui était d’ailleurs la seul représente du genre féminin dans le groupe, avait une voix totalement différente que celle qu’elle avait avant. Finit sa voix rauque, elle parlait désormais avec une voix plus douce, qui faisait surtout plus femme. Vraiment, elle n’avait plus rien à voir avec la personne que j’ai rencontré dans la ruelle. Ensuite, deuxième chose qui m’interpella, c’était ce vote. Je ne comprenais pas ce concept où tout le monde à son mot à dire. On m’expliquera par la suite que ce système existait il y avait très longtemps, mais qu’aujourd’hui plus personne ne l’utilisait. Ce principe où la voix de chacun était égale à celle de l’autre était déstabilisant. Je les voyais tous, sauf un, levé la main. Suivant la masse, je levai ma main également. Oui, disons que j’étais pour entrer dans le groupe. Une fois le compte effectuer, elle reprit :

—Bon, très bien, Alès bienvenu dans le groupe. Des questions ?

Alors que je m’apprêtais à prendre la parole, elle ajouta : « En rapport avec le groupe ». J’imaginais qu’elle ne voulait pas que je la questionnais sur elle. Soit, je demandais tout de même :

—Vous comptez faire quoi exactement ?

—Détruire l’Arène et libérai tous ceux qui sont dedans. Autre question ?

Ah ouais, ils ne rigolaient pas, ils voulaient carrément détruire cet édifice. Mais je ne voyais pas comment est-ce cela serait possible, c’était pourquoi je leur demandais leur plan. Et elle m’expliqua :

—Dans trois jours exactement, ils organiseront un grand tournoi à l’honneur de la reine. Nous en profiterons pour tous les tuer, jusqu’au dernier. Nous mettrons fin à ce système qui divertit les gens et qui en oppriment d’autres. Et pour ce faire, nous utiliserons ceci, elle pointa son doigt dans un coin où était entassé divers objets, c’est ce qu’on appelle de l’explosif. Pour faire simple, lorsqu’on décide de l’utiliser, on le place en un endroit et il détruit tout. Boom, fit-elle en mimant ce qui allait se passer. Une fois qu’ils seront tous installés à leurs places, nous passerons à l’attaque. Nous placerons les explosifs sous l’Arène et nous en profiterons pour libérer les condamnés.

—Oui mais, protestais-je, il y aura des spectateurs. Vous comptez les tuer aussi ?

—C’est le prix à payer pour obtenir ce que nous voulons, dit Makis, un nain assez âgé vu la barbe qu’il avait.

—Mais enfin, vous allez tuer des innocents, ça ne vous fait rien ? Tentais-je de dire pour les faire changer d’avis.

—N’inverse pas les rôles, ce sont nous les victimes, pas eux, disait Kassianos, un homme qui devait avoir mon âge. Et pense à ceux qui sont emprisonnés alors qu’ils sont innocents (il insistait sur ce mot), ok ? Et maintenant pense à ceux qui vont les regarder s’entretuer, tu crois que c’est qui les victimes dans tout ça ? Qui mérite de mourir ? Nous, pas le moins du monde. Les prisonniers, jamais de la vie. Ce sont eux, oui, eux ! Tous ses fumiers qui viendront s’installer dans les gradins pour passer un beau moment, cet Arène sera leur tombeau.

—Mais vois-tu, ajouta d’un ton plus calme Korina, une femme d’une trentaine d’année, nous ne leur en voulons pas. Eux-mêmes sont les victimes de cette société, victimes de la reine, victimes du Phénix, ce sont eux qui méritent vraiment de mourir. Mais ne les tuant, nous leur permettrons d’ouvrir leur yeux et leur permettent de se repentir de leurs actes.

Je serrai mon poing, j’avais tellement envie de tous les frapper, mais au fond, une partie de moi était d’accord avec eux. La raison de ma venue ici, Adonis, était injustement emprisonné, uniquement parce qu’il ne croyait plus au Phénix. La haine que je ressentais, n’était pas envers les soldats, qui ne font qu’exécutait les ordres, ce n’était pas non plus envers les habitants qui iront voir les combats dans l’Arène, ils n’avaient pas la même vision du monde que moi, non, ma haine était contre « mon pays », ou plutôt ce pays qui était le mien, contre la reine qui ne faisait rien pour changer, contre le Phénix, même si je ne sais pas s’il existe. Mais, même si je n’étais pas d’accord avec toutes leurs idées, je n’avais pas d’autre choix que de collaborer avec eux. Seul, il serait impossible de libérer Adonis, mais avec eux, certainement que nous le pourrions.

—Oui, disais-je en larmes, nous sommes tous les victimes de ce monde de malheur.

J’essuyai les quelques larmes et je leur demandai de m’expliquer le plan en détail. Les explications se sont terminés tard dans la nuit.

Annotations

Vous aimez lire Antoine STOCK ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0