Chapitre 49 Confrontations - Partie 3

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 Un peu plus tard dans la journée, alors que les soleils avaient amorcé leur descente, Hank traversait la ville à grandes enjambées. Tabatha lui avait demandé d'être prêt à partir le plus tôt possible, aussi s'était-il dépêché d'aller chercher les quelques affaires qu'il lui manquait à l'extérieur de la ville. Ses effets étaient déjà tous prêts et tenaient dans un seul sac, cela ne lui prit donc que quelques instants.

 Hank s'était hâté pour avoir le temps de voir Sin fo avant de prendre la route. Tabatha lui avait conseillé de ne pas le faire, et avait refusé de lui dire où se trouvait Sin fo. Hank allait donc devoir se débrouiller seul. Il espérait néanmoins ne pas devoir fouiller toute la ville. Il n'avait pas très envie de s'aventurer dans le centre-ville, car il ne savait pas quel accueil ses compagnons allaient lui réserver. Mais après avoir traversé plusieurs rues totalement désertes, il dut se rendre à l'évidence. Tout le monde avait dû se regrouper autour de la place centrale pour la nuit.

 Hank prit donc son courage à deux mains et s'avança sur la place. Après seulement quelques pas, il croisa deux personnes du groupe de Jacob. Hank n'était pas à l'aise avec leurs uniformes noirs et leurs masques, aussi posa-t-il prudemment sa main sur le manche de son marteau. Les deux personnes lui lancèrent un regard circonspect, puis le saluèrent d'un signe de tête et passèrent leur chemin. Hank ne savait pas trop ce qu'il devait en penser.

 Quelques mètres plus loin, il tomba sur Wayne et Ryban qui fumaient adossés à un mur. Ils l'accueillirent chaleureusement et lui offrirent une cigarette.

- Non merci, refusa Hank en levant la main gauche. J'ai beaucoup de vices mais pas celui-ci.

- C'est toi qui as raison, reconnut Ryban tout en tirant une bouffée. Je me rends compte avec toutes ces journées de marche que je commence à manquer de souffle. Il faudrait que j'arrête avant qu'il ne soit trop tard.

- Tu seras peut être forcé de t'arrêter bientôt, intervint Wayne. Nous avons presque épuisé notre réserve de tabac, et je ne crois pas que nous aurons le temps d'en chercher avant de quitter cette ville.

- Ce n'est pas plus mal. Ça nous évitera d'avoir à sortir dans le froid à chaque fois.

- Pourquoi vous ne fumez pas à l'intérieur, demanda Hank un peu surpris.

- Moi je voudrais bien, râla Ryban, mais cet idiot insiste pour sortir à chaque fois !

- C'est à cause de ma femme, je te l'ai déjà dit ! Depuis la naissance des enfants, elle refuse que je fume dans la maison.

- Mais je croyais que Selina était restée à Ts'ing tao avec les petits, intervint Hank.

- C'est le cas, répondit Wayne un peu gêné, mais même si je suis seul depuis trois semaines, je ne peux me résoudre à lui résister. Dès que je sors ma blague à tabac, j'entends sa voix dans ma tête me répéter que si je me fiche de ma santé, je pourrais au moins me soucier de celle des personnes qui habitent avec moi.

 Ryban éclata de rire.

- Mon vieux tu es ridicule. Elle te mène vraiment par le bout du nez.

- Ça te va bien de te moquer, s'empourpra Wayne. Aurais-tu oublié ce que c'est qu'être marié ? On ne peut pas toujours faire ce qu'on veut. Il faut parfois faire des concessions pour vivre avec l'autre. Tu n'as qu'à demander à Hank !

- Pourquoi moi ?

- C'est évident non ? Avec Sin fo vous êtes mariés depuis longtemps, et pourtant vous semblez toujours aussi proches.

 Hank crut d'abord que Wayne se moquait de lui, puis il se rendit compte que le sourire que lui adressait son ami était tout ce qu'il y a de plus sincère. Il comprit alors que ni Sin fo ni Tabatha n'avaient ébruité leur histoire. Il ne savait pas pourquoi, mais c'était une aubaine pour lui. Cela signifiait que personne ne l'empêcherait de voir sa femme. Il décida de ne pas s'étendre sur le sujet.

- Tu as raison ce n'est pas facile tous les jours, finit-il par répondre. Il m'arrive de ne pas faire ce que Sin fo attend de moi, et je m'en veux presque toujours après. Aujourd'hui par exemple je l'ai déçue. Je ne rentre pas dans les détails, mais elle ne m'a pas laissé le temps de m'expliquer. Vous savez comment sont les femmes, dit-il avec un clin d’œil. Vous ne sauriez pas où elle est ? Je voudrais lui présenter mes excuses. Même si elle me hérisse parfois le poil, je n'aime pas nous savoir fâchés. J'aime ma femme telle qu'elle est. Après tout, c'est pour ça que je l'ai épousée.

 Les deux hommes acquiescèrent avec un sourire entendu. Ils expliquèrent à Hank qu'ils avaient vu Sin fo rentrer dans une pièce au deuxième étage de l’hôtel de ville.

- Merci pour tout mes amis, dit-il en leur serrant la main. Une dernière chose. Si vous ne pouvez vraiment pas vous passer de tabac, n'oubliez pas que l'un des hembras à le pouvoir de faire pousser les plantes. Il pourra peut être faire quelque chose pour vous.

 Sur cette dernière parole, Hank leur adressa un petit signe de la main et s'éloigna à grands pas.

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