Chapitre 41 Premières armes - Partie 1

4 minutes de lecture

- Comment on procède ?

  Ryban avait posé cette question à voix haute, sans s'adresser à personne en particulier, mais tous les regards se tournèrent néanmoins vers Hank. Le jeune homme en fut surpris, car il pensait que les habitants de Ts'ing Tao ne voudraient plus jamais suivre ses décisions. Sin fo l'encouragea d'un regard, et Tabatha resta en retrait. Hank s'éclaircit la gorge pour se laisser le temps de réfléchir à ce qu'il allait dire.

  Il regarda le village qui se dessinait à l'horizon. C'était une petite bourgade composée de quelques dizaines d'habitations au plus, et qui devait être un peu moins grande que Ts'ing Tao. De là où ils étaient, elle semblait tout à fait paisible. Un peu trop en fait. À cette heure de l'après-midi, une bourgade comme celle-ci aurait dû bourdonner d'activité, mais là aucun son ne se faisait entendre, et même la vue perçante des hembras qui s'étaient joints au groupe ne distinguait aucun mouvement.

  Sin fo connaissait l'existence de ce village, mais elle en avait volontairement fait le tour lorsqu'elle cherchait Incuna, trois ans plus tôt. Il n'y avait rien qui vaille la peine de s'arrêter dans ce village, et à l'époque elle avait préféré éviter de mauvaises rencontres potentielles. Dans leur situation actuelle cependant, ils ne pouvaient plus se permettre de perdre du temps en faisant des détours, et ils ne pourraient pas toujours éviter la confrontation avec les djaevels. Ce petit village était donc le point de départ idéal pour leur campagne.

- Qu'est-ce que tu en penses, demanda Hank à Sin fo.

  La jeune femme savait très bien ce qu'il entendait par là, et elle se servit immédiatement de son affinité avec la magie pour fouiller le village à la recherche d'êtres vivants. Son esprit se heurta à la masse sombre que représentait la conscience collective des djaevels. Elle se hâta de réduire son champ de perception pour ne pas être repérée par le maître des djaevels.

- Je peux me tromper, mais il ne faut pas espérer grand chose ici, finit-elle par répondre à voix basse à son mari.

  Celui-ci resta silencieux une seconde, puis leva la main pour demander l'attention du groupe.

- Écoutez-moi tous s'il vous plaît. Nous allons fouiller ce village. Il y aura peut être des choses utiles à récupérer, mais on s'en occupera plus tard. L'objectif premier est de supprimer les djaevels. Nous savons qu'ils sont là, et on va s'en charger. C'est une petite ville, ils ne doivent pas être très nombreux, donc inutile de paniquer. En agissant méthodiquement et prudemment, nous pouvons avoir fini ce soir.

- Est-ce que c'est vraiment une bonne idée de les attaquer, demanda Wayne. Est-ce qu'on ne pourrait pas simplement contourner ce village ?

- Je comprends que vous ayez peur, surtout après ce qu'on a vécu chez nous. Mais c'est précisément pour ça qu'on a quitté notre île.

- Je croyais que c'était pour récupérer Maxou.

- Bien sûr, mais nous ne pourrons pas arriver jusqu'à la capitale sans nous faire repérer. Et quand ça arrivera, je préfère qu'il n'y ait plus aucun djaevel en vie derrière nous.

  Un murmure d'approbation parcourut le groupe. Hank comprit qu'il les avait convaincus et que l'heure n'était plus aux paroles.

- Très bien, dit-il en frappant dans ses mains. On se sépare en petits groupes de cinq, comme ça on couvrira plus de terrain plus rapidement. Je veux au moins un hembra par groupe.

- Je préférerais rester avec les miens, intervint Axi'om, l'hembra qui avait contré Hank à l'auberge.

- Je comprends ça, assura Hank avec patience. Mais vos dons et votre force naturelle peuvent être des atouts précieux. Vous laisser tous ensemble ne servirait qu'à créer un déséquilibre entre les groupes. Et puis nous sommes tous ensemble désormais, et nous devons pouvoir compter les uns sur les autres, peu importe nos origines. Et puis même si c'est très peu probable, il y a peut être des survivants là-bas. S'ils vous voient tous ensembles, ils risquent de se faire de fausses idées sur vous et de vous agresser.

- Comme vous la première fois, railla Axi'om.

- Exactement, répondit posément Hank. Voulez-vous que je vous rappelle comment ça s'était terminé pour vous ?

 Tabatha pouffa de rire et Axi'om lui lança un regard noir, mais il ne répondit rien. Les gens se répartirent en petits groupes et se préparèrent à se remettre en route. Hank prit une dernière fois la parole.

- Encore une chose. Faites tous attention à vous. Surveillez vos arrières et protégez-vous les uns les autres. Je ne veux pas avoir à annoncer à qui que ce soit qu'on a perdu un de ses proches en rentrant chez nous.

 Tout le monde ramassa ses affaires, prépara une arme, et ils avancèrent tous ensemble vers le village en silence. Parvenus à cinq cent mètres de l'entrée des habitations, les groupes se séparèrent sur un signe de Hank pour encercler le village et l'envahir par tous les côtés à la fois. Hank fit le tour par l'ouest avec la moitié de ses compagnons afin de les placer et leur indiquer le meilleur endroit pour commencer à fouiller, tandis que Sin fo et Tabatha firent de même par l'est.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire William BAUDIN ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0