Chapitre 40 Princesse sans royaume - Partie 4

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  Après avoir raccompagné Tabatha dans sa chambre, Sin fo rejoignit son mari dans la leur. Hank était déjà couché, et il étudiait une carte à la lumière d'une bougie lorsqu'elle entra dans la pièce.

- Enfin te voilà ! Qu'est-ce qui t'a pris tout ce temps ?

- J'aidais Taby à défaire sa robe. Tu apprendras que plus le vêtement d'une femme est élaboré, et plus il est difficile à retirer.

- C'est pour ça que j'aime ta simplicité, répondit Hank avec un sourire.

- Tu es vraiment irrécupérable !

- Est-ce ma faute si tu m'attires toujours autant ? Tu préférerais que je ne te regarde plus ?

 Sin fo referma la porte derrière elle et la verrouilla. Elle retira ensuite son pantalon, dénoua les lacets de sa chemise et la laissa glisser sur le sol. Elle ne portait plus qu'une culotte. Elle se considéra de haut en bas avant de se cacher avec ses bras et de dire :

- Tu n'es qu'un beau parleur. J'ai tellement changé que je ne me reconnais plus.

- Qu'est-ce que tu racontes, dit Hank en posant sa carte sur sa table de chevet.

Sin fo monta à genoux sur le lit et posa ses mains sur ses hanches.

- Regarde-moi j'ai pris au moins quinze kilos depuis que nous nous sommes rencontrés. J'avais le ventre plat autrefois, mais pour ce qui est des abdominaux maintenant, dit-elle avec un soupir en plissant la peau de son ventre avec ses deux mains. J'ai encore retiré plusieurs cheveux blancs l'autre matin, et mon corps est recouvert de cicatrices. Regarde mes mains, dit-elle en les lui tendant.

 Hank prit délicatement les mains de sa femme dans les siennes et les porta à ses lèvres.

- Tes mains sont toujours aussi douces qu'avant, lui dit-il après les avoir embrassées.

 Il lui caressa les côtes, la sentit frissonner sous ses doigts lorsqu'il remonta le long de son dos, et lui passa les mains dans les cheveux.

- J'adore tes petites cicatrices, elles reflètent ta personnalité. Tu t'es fait la plupart avec moi. Tous ensembles elles racontent un peu de notre histoire. J'aime tout particulièrement ces deux là, ajouta-t-il en passant un index de chaque côté de son nez. Et je ne vois aucun cheveu blanc dans cette magnifique chevelure.

- Alors pourquoi est-ce que je me sens si vieille ?

 Hank fut réellement surpris. Il se redressa pour embrasser sa femme.

- Tu n'as aucune raison de t'inquiéter. Tu es toujours la splendide jeune femme que j'ai épousée. C'est plutôt moi qui devrais me sentir vieux. Je te rappelle que j'ai dépassé les trente ans, et certains jours mon dos se charge de me le rappeler. Quand à mes cheveux, je crois qu'ils tomberont avant de blanchir.

- Tu me trouves toujours aussi belle ? Tu ne me mens pas ?

 Pour toute réponse, Hank l'embrassa à nouveau, d'abord tendrement, puis un peu plus ardemment. Il cala une main au creux de ses reins et la pencha en arrière. Il enfouit son visage dans sa nuque, puis redescendit le long de son corps en l'embrassant doucement, d'abord dans le cou, puis sur les épaules, sur la poitrine et enfin sur le ventre. Quand il lui lécha le nombril, Sin fo laissa échapper un petit rire et le repoussa gentiment.

- Pas par là, cela chatouille. Très bien monsieur mon époux, je vais vous faire vous sentir jeune à nouveau.

 La jeune femme se débarrassa hâtivement de ses sous-vêtements et rejoignit son mari sous les couvertures.

 Le lendemain, ils furent réveillés par des coups frappés à leur porte. Sin fo, qui avait dormi dans les bras de Hank, se libéra de son emprise et écarta la couverture pour se lever. Hank s'allongea sur le ventre et enfonça sa tête dans son oreiller en grognant. Tandis que Sin fo ramassait sa chemise et l'enfilait en vitesse, la voix impatiente de Tabatha leur parvint derrière la porte :

- Qu'est-ce que vous faites tous les deux ? Il y a déjà un soleil levé !

 Sin fo déverrouilla le loquet et Tabatha s'engouffra dans la chambre avant qu'elle ait pu l'en empêcher. La jeune fille vit d'abord Hank dont la couverture rejetée laissait voir les fesses, puis détourna vivement le regard pour s'apercevoir que Sin fo n'était vêtue que de sa chemise. Son visage vira au cramoisi et elle bredouilla :

- Pardon je ne pensais pas que vous... Je vous attends dans le petit salon.

 La princesse sortit de la pièce à toute vitesse et claqua la porte derrière elle. Hank émergea de son demi-sommeil et demanda d'une voix pâteuse :

- C'était Taby ? Pourquoi est-ce qu'elle s'est enfuie ?

- Je l'ignore, répondit Sin fo en pouffant. Allons la rejoindre, il est déjà tard. En revanche, si tu ne veux pas que je sois jalouse, enfile quelque chose avant de sortir, dit-elle innocemment.

 Hank leva la tête, regarda ses fesses nues, puis la porte, et laissa sa tête retomber dans son oreiller en poussant un juron. Quelques minutes plus tard, il rejoignit Tabatha dans le salon tandis que Sin fo était partie à la cuisine chercher à manger. Il s'assit dans un fauteuil en face d'elle et s'aperçut qu'elle évitait de le regarder. Sentant le rouge lui monter aux joues, il s'excusa auprès d'elle :

- Écoute Taby, je suis désolé que tu aies vu ça. Je ne voulais vraiment pas...

- Non, c'est moi, je n'aurais pas dû rentrer. Vous êtes des adultes, et vous êtes mariés, c'est normal que vous... enfin vous...

- Oh non, non. On n’était pas en train de...

 Ils se regardèrent en silence une seconde, puis ils éclatèrent de rire en même temps. Sin fo rentra dans la pièce au même moment en portant un plateau garni de pâtisseries et de trois tasses de cafés fumantes, et ils déjeunèrent normalement, sans plus évoquer l'incident. Une petite demi-heure plus tard, ils rassemblèrent les affaires qu'ils avaient préparées les jours précédents et s'apprêtèrent à partir. Sin fo resta quelques secondes sur le seuil de sa chambre, mélancolique, puis elle referma la porte et mit la clé dans une des poches de son sac.

- Je ne tiens pas à ce que des gens fouillent dans nos affaires pendant notre absence, expliqua-t-elle à Hank.

 Ils assujettirent leurs sacs sur leurs dos, attrapèrent leurs armes et quittèrent leur maison. À peine la porte passée, ils se stoppèrent et échangèrent un regard surpris. Dans la petite cour, la moitié de la ville semblait s'être réunie, et tous étaient préparés pour un long voyage.

- Et dire qu'on pensait voyager seuls, dit Hank avec un sourire.

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