Chapitre 25 Le choix de Jacob - Partie 1

5 minutes de lecture

 Tout le monde resta hébété par le départ de Jacob. Hank prit Tabatha dans ses bras, et la petite princesse se mit à pleurer. Plusieurs minutes passèrent ainsi, sans que personne ne prononce la moindre parole. Tout en maintenant la tête de la jeune fille contre son épaule, Hank dit à voix basse à Ryban qui se trouvait en face de lui :

– Allez tous vous reposer, la nuit a été longue. On discutera plus tard de ce qu'il faut faire des hembras.

 Ryban acquiesça d'un signe de tête, et dispersa tout le monde en silence. Seul Maxou resta aux côtés de Hank. Il aurait voulu le remplacer, être celui qui réconforterait Tabatha, mais Hank remua silencieusement les lèvres pour lui dire d'attendre encore quelques instants. C'est à ce moment que Sin fo revint sur le camp. Elle avançait d'un pas décidé, et se dirigeait droit sur son mari. En la voyant arriver, Hank sut que la discussion allait être animée. Il lui fit signe de s'arrêter, tout en désignant la princesse du doigt. Maxou s'approcha de Sin fo et lui expliqua la situation. Le visage de la jeune femme se décomposa, passant en un instant de la colère à l'incompréhension. Hank s'écarta un peu de Tabatha, passa ses pouces sur les joues de la jeune fille pour essuyer ses larmes et lui dit :

– Ne t'inquiète pas, je vais aller voir Jacob. Tout va rentrer dans l'ordre. Je dois parler à Sin fo pour l'instant, mais Maxou va rester avec toi. Tout va bien se passer je te le promets.

 Tabatha lui sourit timidement, puis elle le lâcha et recula vers Maxou. Sin fo la prit dans ses bras brièvement, s'excusa de ne pas avoir été là pour elle, et lui promit de venir la voir très vite.

 Sin fo et Hank regardèrent les deux enfants s'éloigner, puis elle se tourna vers lui et le gifla violemment.

– Ne t'avise plus jamais de lever la main sur moi, le mit-elle en garde en pointant son index vers son visage.

 Puis, contre toute attente, elle posa ses mains sur ses joues et l'embrassa tendrement.

– Et cela c'est pour t'être aussi bien occupé de Tabatha.

– C'est normal, elle compte beaucoup pour moi aussi. Et je n'ai pas apprécié te frapper, se justifia Hank. J'aurais préféré n'avoir jamais à le faire.

– N'en parlons plus. Tu avais raison, je suis allée trop loin. Ces gens me faisaient tellement peur que je n'ai pas pris en compte ce qu'eux pouvaient ressentir.

– Tu as dit ces gens, remarqua Hank.

– Oui, ton petit discours a été efficace, répondit Sin fo en souriant.

– Alors, qu'est-ce qu'on décide pour les hembras ?

– Fais comme bon te semble, je sais que tu prendras la bonne décision.

– Je commence à douter de la justesse de mes choix, grimaça-t-il. Il n'y a qu'à voir la réaction de Jacob...

– Veux-tu que j'aille lui parler ?

– J'ai promis à Taby de le faire moi-même.

– Après votre accrochage, il ne voudra peut-être pas t'adresser la parole, ni même écouter ce que tu as à lui dire.

– Tu as raison. Va lui parler, essaie de savoir pourquoi il a perdu la tête comme ça. Mais sois prudente, il n'était pas dans son état normal.

 Ils marchèrent ensemble jusqu'aux maisons de bois, puis se séparèrent après avoir échangé un nouveau baiser, scellant ainsi leur réconciliation. Hank partit retrouver Ryban, Farrokh et les autres pour leur parler des hembras, et Sin fo se mit à la recherche de Jacob. Selon Hank, il était parti en direction de la forêt.

 Sin fo évolua quelques minutes au milieu des arbres, avant de se rappeler qu'elle pouvait trouver Jacob sans le chercher partout. Elle ferma les yeux et se concentra pour retrouver l'esprit de Jacob. Elle fut submergée par la force des esprits des hembras. Elle faillit perdre sa concentration, mais elle parvint à ignorer la peur qui lui tenaillait le ventre et repartit à la recherche de l'esprit de son ami. Elle le trouva, à quelques dizaines de mètres de l'endroit où elle se trouvait. Elle faillit ne pas le reconnaître, tant son esprit était embrouillé. Sin fo rouvrit les yeux et partit droit devant elle.

 Arrivée près de lui, elle se cacha derrière un arbre pour l'observer. Il tournait en rond, frappait du pied dans des cailloux et tailladait des buissons avec son épée en marmottant des paroles incompréhensibles. En le voyant ainsi, Sin fo ressentit de la pitié pour cet homme, et comprit ce que Maxou avait voulu dire en parlant d'un homme totalement différent. Elle n'avait jamais vu une telle tristesse sur le visage de Jacob. Elle sortit de sa cachette et s'avança vers lui en l'appelant timidement. En entendant son nom, Jacob se retourna vivement.

– Qu'est-ce que vous faites là ?

– Je viens juste vous parler Jacob, s'empressa de répondre Sin fo.

– Je n'ai rien à vous dire, partez !

– S'il vous plaît Jacob, posez votre arme, vous me faites peur.

– Vous avez peur de moi ? Je ne vais rien vous faire.

– Vous avez attaqué Hank sans raison, remarqua Sin fo.

 Jacob repartit dans une nouvelle ronde, donnant de nouveaux coups de lames dans le vide.

– Hank, Hank ! Je ne le supporte plus ! Je ne supporte plus sa suffisance ! Tout le monde suis ses ordres, tout le monde lui fait confiance, mais personne ne connaît sa vraie nature.

– C'est mon époux, je le connais mieux que personne.

– Vous en êtes sûre, demanda Jacob en se stoppant et en tournant la tête vers la jeune femme. Quand nous nous sommes rencontrés, il y a un peu plus de trois mois, il a menacé Tabatha !

– Je l’avais fait également, rappela Sin fo un peu gênée.

– La situation était différente, contra le paladin. Lui l’a fait alors que nous nous étions déjà mis d’accord pour voyager ensemble !

– Vous êtes injuste Jacob. Hank et moi avons mis nos propres vies en danger plusieurs fois pour protéger Tabatha, et vous savez que nous le referions sans hésiter s’il le fallait. Ne s’inquiétait-il pas pour cette enfant qu’il ne connaissait pas quand vous lui êtes tombé dessus le premier jour ?

– Il n’y a pas que la petite. Il avait aussi évoqué votre ami, Reg'liss.

– Reg'liss a disparu, je me suis faite à cette idée. Je ne veux plus en parler.

– Hank était persuadé qu'il était mort, insista Jacob.

– J'ai dit que je ne voulais plus en parler.

 Le ton de Sin fo était si catégorique que Jacob se calma un peu et s'arrêta de tourner en rond.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire William BAUDIN ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0