Chapitre 16 Une rencontre inattendue - Partie 2

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 Ils marchaient ce jour-là au milieu d'une grande plaine rocailleuse, ce qui leur permettait de voir loin devant eux. Ainsi, dès les premières lueurs de l'aube, ils virent se profiler à l'horizon les contours d'une ville. Ils essayèrent de forcer l'allure, mais le terrain accidenté les empêchait d'avancer très vite, si bien qu'ils mirent plus de cinq heures à atteindre leur destination.

 Ce n'était qu'un petit village, composé d'à peine une trentaine de maisons. Comme dans les villes précédentes, il y régnait un silence quasi spectral. Seuls se faisaient entendre le souffle du vent et un grincement sinistre venant d'une des rues un peu plus loin. Hank soupira.

– Encore une ville fantôme. Au moins, on ne mettra pas longtemps à la fouiller celle-là.

 Il commença à s'avancer dans la rue principale, mais Sin fo le retint par le bras.

– Attend, j'ai un mauvais pressentiment. Soyons prudents.

 Elle tira son épée du fourreau et Hank prit la lance qu'il portait dans son dos. Ils marchèrent côte à côte, remontant la rue principale sur une centaine de mètres, puis ils se séparèrent sur un geste de Sin fo, la jeune femme partant sur le côté ouest de la ville, et Hank explorant le côté est.

 On entendait toujours le grincement et Hank voulait savoir de quoi il s'agissait. Il avançait prudemment, en rasant les murs. Parvenu à un croisement, il se colla dos au mur et pencha la tête dans le coin pour vérifier qu'il était bien seul. Là, il vit enfin d'où provenait le bruit. La porte de la bicoque en face de lui ne tenait plus que par un gond, et le battant se balançait au gré du vent en produisant le gémissement lugubre.

 Hank se raidit immédiatement. La porte en elle-même n'avait rien d'alarmant, mais dans toutes les villes qu'ils avaient visitées, rien n'était détruit de la sorte. Tout était simplement laissé à l'abandon. Cette porte forcée laissait supposer que quelqu'un s'était introduit par effraction dans cette maison. Hank affermit sa prise sur son arme et s'avança pas à pas vers la porte. Au fur et à mesure qu'il se rapprochait, il entendit un autre bruit derrière la porte qui grinçait. Il s'immobilisa et tendit l'oreille. Après quelques instants, il reconnut ce son. Quelqu'un pleurait derrière cette porte, et à en juger par le timbre de la voix, ce quelqu'un n'était pas vieux. Il marcha plus résolument et poussa brusquement la porte d'un coup de lance.

 Au bout du couloir se tenait une petite fille aux longs cheveux blonds pleurant dans ses mains. Bien que ce soit une journée ensoleillée, l'entrée était plongée dans la pénombre. La petite ne semblait pas l'avoir vu. Hank l'interpella :

– Hé petite, tout va bien ?

 Elle leva la tête et poussa un petit cri effrayé en le voyant. Elle recula de quelques pas et se plaqua contre le mur du fond. Hank posa son arme le long de la porte et s'avança vers elle, passant devant un escalier, en levant les mains pour la rassurer.

– N'aie pas peur, je ne te veux aucun mal.

– N'approchez pas !

– Ne t'inquiète pas, je ne te ferais rien. Tu es toute seule ici ? Où sont tous les gens ?

– Tu le sais très bien l'affreux, répondit la petite en avançant son visage d’un air arrogant.

– Affreux ? Dis donc un peu de respect, s’offusqua Hank.

 Hank entendit soudain un bruit sourd derrière lui. Il voulut ramasser sa lance, mais une main lui saisit le bras et le lui coinça dans le dos, puis il sentit le contact glacé d'une lame sur sa gorge. L'homme s'était tapi en haut des marches et avait attendu que Hank lui tourne le dos pour intervenir. Hank s'en voulait d'être tombé si facilement dans un piège si grossier. La petite fille éclata de rire et le pointa du doigt en se moquant :

– Tu t’es fait avoir ! Ça t’apprendra à nous poursuivre. Maintenant tu vas payer pour tous tes crimes !

– Quels crimes ? Écoute petite, je ne sais pas pour qui tu me prends mais...

 Il s'interrompit, car il venait de sentir une secousse au niveau du sol.

– Mais tu ne me tiens pas encore, poursuivit-il avec un sourire en coin.

 Toute la maison se mit à trembler, les murs se couvrirent de lézardes, et des nuages de poussière se détachèrent du plafond.

– Un conseil, ne résistez pas, ça sera moins douloureux.

– Mais de quoi parles-tu ?

 À ce moment, les lattes du plancher volèrent en éclat, et deux énormes mains de pierre sortirent du sol et saisirent la petite fille et l'homme derrière Hank, qui se dégagea juste à temps pour ne pas être fait prisonnier lui aussi. L'homme lâcha un grognement de dépit et la petite poussa un cri de stupeur, au moment où Sin fo rentrait dans la pièce.

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