Timide Souffrance
Dans le silence, on vit, sans un soupir, on meurt
Facilement on aime, ardument est aimé
Et l’on se tait, laisse son cœur se consumer.
Car la timidité, c’est la vie du malheur.
Que ne suis-je un luron, lui qui sème le rire ?
Que ne suis-je un bouffon, ridicule, admiré ?
Que ne suis-je un larron, méprisé, et chambré ?
Plutôt qu’un isolé, un laissé à pourrir ?
Pas un ami, pas un seul mot, pas un regard.
Mais je n’en cherche pas. De personne. Sauf d’elle.
Je suis par indifférence banni. Toi, belle,
Tu réunis tes gens et tu me laisses à part.
Et de tes beaux yeux ne me laisse qu’un rêve
Un fantasme nouveau à rejoindre mon monde
Univers où les songes voltigent en ronde.
J’y vis toute la nuit, mais le Soleil se lève
Qui efface les ombres, et éclaire le vrai,
Efface mes espoirs, éclaire mes ennuis.
Fourbe Soleil, sournoisement tu tues ma nuit
Tu détruits ma vie, la poignarde de tes rais.
Car ma vie c’est le rêve, et c’est la solitude
Eh oui ! Je le sais, impossible est mon amour,
Mais de me le montrer, Soleil, je t’en veux toujours,
Et préfère mes songes aux affres de l’habitude.
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