L’embuscade

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Tout avait commencé plus de six mois auparavant.

"Vous avez fait des progrès remarquables sur le plan physique commandant Lambert, cependant le processus de guérison du syndrome de stress post-traumatique ne se limite pas au plan physique" avait insisté le Docteur Chowdhry.

"Je n’ai pas la moindre idée comment vous avez pu survivre à de si nombreux traumatismes"

ajouta-t-il pensant à haute voix

"Vous devez avoir une extraordinaire volonté de vivre et une constitution tout à fait hors pair".

Daniel, en effet, avait à peine survécu l’attaque. Les graves blessures subies avaient requis de nombreuses interventions chirurgicales, suivies par une longue et pénible rééducation physique.

Après des mois d’efforts désespérés, à force d’obstination, il avait non seulement fini par recouvrer progressivement l’usage de ses jambes, mais il avait aussi pu se remettre au jogging à la plus grande surprise du kinésithérapeute qui lui avait annoncé -prématurément- qu’il ne marcherait probablement plus jamais.

Daniel réapprit à prendre espoir en même temps qu’il réapprenait à marcher. Le simple fait d’être capable à nouveau de sortir, respirer de l’air frais, sentir la caresse du vent et la chaleur des rayons du soleil sur son visage, d’être capable de se mêler à la foule, se repaître du tumulte des rues, des couleurs vibrantes, du chaos glorieux de la vie urbaine, le ramenait à la vie.

Pendant les débriefings initiaux, Daniel s’était sans aucun doute fait des ennemis les cercles les plus confidentiels du renseignement militaire. Il avait sans ménagement accusé certain de ses membres les plus éminents d’incompétence pour avoir été incapables de détecter les signes avant-coureurs de l’attaque qu’avait essuyé son unité. Dans son for intérieur Daniel ne pouvait pas se résoudre à croire que les préparations d’une opération d’une telle magnitude aient pu avoir lieu sans que les analystes plus qualifiés n’eussent pu en avoir vent.

Daniel était hanté par le pressentiment que quelque chose ne collait pas, mais il avait décidé de ne pas mettre Docteur Chowdhry dans la confidence durant sa convalescence par crainte de se voir taxer de paranoïa, redoutant que ces doutes au sujet des méthodes des services de renseignements ne soient imputés à un quelconque traumatisme ou mis sur le compte d’une imagination hyperactive stimulée par ses récentes épreuves.

Il était également hanté par des flash-backs.

Son équipe, se dirigeait dans un convoi de véhicules militaires vers la région d’Ardakan en Iran afin d’effectuer une inspection de routine des installations nucléaires. Il se rappelait une brusque lueur aveuglante, qu’il avait pris pour une explosion, d’un sifflement strident suraigu, puis... plus rien... avant son réveil dans cet hôpital militaire parisien. Il ne s’écoulait pas une nuit sans qu'il ne revive cet instant traumatique. À chaque fois, il tentait en songe de localiser la cause ou l’auteur de cette attaque, en vain, puis se réveillait en nage.

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