CHAPITRE 7 : LE DEBUT DU CHEMIN

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Esméra n’avait pu rester dans l’autre monde, auprès d’Aurore et Viséo, elle était rentrée en Inckya pour veiller sur sa mère gravement malade. Quand, après le décès de celle-ci, elle avait voulu revenir auprès de son fiancé et de sa petite protégée, elle avait vu les flammes engouffrer ce qu’il restait de sa vie. Croyant Aurore morte, elle était retournée parmi les siens afin de faire son deuil. Les portails menant d’un monde à l’autre avaient été fermés peu de temps après. Malgré les années qui ont passé depuis lors, elle ne peut se défaire de l’idée que son Roi n’est pas totalement étranger à l’incendie.

Elle sourit à la princesse qu’elle a vu grandir pendant cinq ans et propose au petit groupe de rester passer la nuit sur place. Qu’ils décident de prendre la direction de la capitale elfique ou de la ville humaine la plus proche, ils devront marcher une journée entière à un bon rythme et dormir à la belle étoile peut s’avérer dangereux, même si la vie vous a dotés de pouvoirs magiques.

Les Elfes sont heureux d’accueillir les Sept pour la nuit. Comme les Animalinguas, ils préparent une fête en leur honneur, dépoussièrent les instruments de musique inutilisés depuis trop longtemps, cuisinent des plats à partir de baies et de racines, servent de l’hydromel dans des gobelets de terre cuite, revêtent leurs plus belles tenues et en profitent pour fournir à leurs invités de nouveaux vêtements.

Les habits elfiques ressemblent plus à ceux auxquels sont habitués les voyageurs qui, à l’exception de Lucie, troquent volontiers les peaux et fourrures contre ces nouveaux tissus. Ils ne consentent toutefois pas à abandonner leurs capes contre celles plus fines des Elfes.

La soirée débute avec des chants et des danses qui content le passé de ce peuple longtemps resté loin des autres civilisations, protégé par la forêt, et qui a ensuite su développer des relations commerciales privilégiées avec les Nains et ainsi s’assurer un approvisionnement certain, du moins avant la guerre, en métal, en pierres et en alcool. En effet, les Nains, sont les premiers à avoir creuser et exploiter les mines ainsi qu’à s’être démarqués dans la production d’alcools aussi gouteux que diversifiés. Les Elfes se sont illustrés par leurs qualités de forgerons et de tisserands. Il est d’ailleurs dit qu’il n’est nulle matière qu’un Elfe ne puisse transformer en habit.

Alors que la lune Mirysse se lève sur l’Inckya, une Elfe s’approche d’Aurore.

- Excusez-moi, j’ai grandi avec votre mère jadis, au Palais. Je me souviens qu’il était une coutume dans votre famille : chaque reine offrait à sa fille, lors de sa majorité, une couronne de lierre en or. Lorine a-t-elle réussi à vous faire parvenir cet héritage ?

Aurore, rouge de confusion, acquiesce de la tête, farfouille dans sa besace et en ressort le diadème qu’elle tend à son interlocutrice. Dans un geste solennel celle-ci s’en saisit et la pose délicatement sur les cheveux blonds de la jeune femme.

- Princesse Aurore, fille de la reine Lorine III, je vous fais ici Reine des Elfes de la Forêt Enchantée, en soit témoin votre peuple ici rassemblé. Je vous jure allégeance, obéissance et loyauté, dans la prospérité comme dans l’adversité, dussé-je y laisser ma vie.

- Dussions-nous y laisser nos vies, répètent en cœur les Elfes présents sur l’esplanade en posant un genou au sol et un poing sur leur cœur. Vive la reine Aurore !

Son cercle d’or sur la tête, Aurore reste pantoise. Son rêve de vie tranquille dans une petite maison à la campagne avec un mari et un chien semble bien loin maintenant.

- Nous nous sommes concertés, lui explique quelqu’un. Dans ce village nous sommes tous conscients des évènements survenus il y a vingt-deux ans. Le Roi a été cruel envers votre mère et vous, ce n’est pas digne d’un monarque. Dans les écrits il n’est pas fait état d’un quelconque protocole à suivre afin de destituer de ses fonctions un roi régent, il suffit de couronner le nouveau souverain. Et pour cela il faut seulement que l’Elfe couronné soit de sang royal, évidemment, qu’il soit le premier ou unique héritier du trône, qu’il ait en sa possession une couronne royale ayant appartenu à l’altesse le précédant, et que le serment du peuple soit prononcé en place publique. Toutes les conditions sont réunies ce soir, vous êtes officiellement notre nouvelle reine.

- Mon enfant, vous n’êtes, bien entendu, pas obligée de tenir tête à Ilinaël Ier pour le moment, mais un jour viendra où vous devrez prendre votre place à la tête des Elfes. Un jour viendra où il devra répondre du meurtre de sa femme, notre reine, l’une des sept étoiles. Ce jour, ainsi que tous les autres, vous pourrez compter sur le soutien des membres de notre village.

Au cours de la soirée, tous viennent la saluer et lui faire part de leur sympathie, de leur espoir de voir un jour encore leur royaume prospérer, de voir l’Inckya renaître de ses cendres. Chacun d’entre eux a vécu plus longtemps que leurs sept invités réunis et a vu le monde passer par de sombres périodes mais jamais encore un de ces âges n’avait duré aussi longtemps. D’ordinaire tout revenait naturellement à la normale une fois la guerre terminée, la vie reprenait son cours. Cette fois c’est différent et cela tourmente tout le monde, il était temps que les Sept soient de retour.

La soirée ne s’éternise pas, le petit groupe a besoin de se reposer pour reprendre sa route le plus tôt possible. Même s’ils n’ont pas obtenu les réponses qu’ils cherchaient, ils savent qu’ils ne pourront pas se rendre à la capitale comme ils l’avaient décidé auparavant. De toute façon, les peuples de la forêt semblent avoir été protégés par les bois de la milice des Mariquais. Peut-être, trouveront-ils comment venir en aide à ce monde en se rapprochant des villes humaines sous le joug de ce despotisme.

Epuisée par sa journée de marche, les évènements de la soirée et l’alcool, Aurore s’endort rapidement malgré les interrogations qui tournent dans son esprit, la tête posée sur l’épaule de Mathieu.

Les gazouillis d’un oiseau les tire de leur sommeil au petit matin. En sortant de leur cabane, ils découvrent une petite dizaine d’Elfes attroupés, émerveillés par la mélodie de l’animal invisible à leurs yeux.

- Cela fait près de deux décennies qu’aucun oiseau n’a chanté dans ce coin de la forêt, murmure l’un d’eux.

Tout le village descend des hauteurs des branches afin de faire ses adieux aux Sept et de leur souhaiter bonne chance dans leur quête. Dans leur grande bonté, les Elfes font don d’une lame à chacun des descendants d’Edomon.

Devant les yeux surpris des Elfes, Aurore pose un genou à terre et pose une paume au sol. Immédiatement une lumière verte éblouissante naît au creux de sa main et se répand tout autour. Quelques instants plus tard, un splendide arbre déploie ses branches au bout desquelles apparaissent des pommes écarlates.

- Il y a un an je n’étais qu’une orpheline qui ne trouvait pas sa place dans la société. Aujourd’hui je suis une Elfe, je suis capable de manipuler la magie et je suis une reine. Votre reine. Aujourd’hui j’ai trouvé ma place et mon rôle est de vous protéger, vous, mon peuple, mais aussi ce monde entier. Avec mes amis, je vais ramener en Inckya la paix et la prospérité. Et cela commence dans cette forêt, chez nos premiers hôtes, les Animalinguas, et maintenant ici. Sur ce pommier vous trouverez des fruits tout au long de l’année, tous les jours, peu importe la saison et les intempéries. Ainsi, plus aucun de vous ne mourra de faim. Ce n’est pas grand-chose mais pour l’instant c’est tout ce que nous pouvons faire.

- Très chère, ce présent est largement suffisant, la rassure Esméra en lui prenant les mains. Votre simple venue est déjà un cadeau des dieux. Vous avez redonné l’espoir à nos cœurs affligés. Partez maintenant, réalisez votre destin, rendez sa magnificence à ce monde et tous nos vœux seront plus que comblés.

Après un dernier au revoir, le petit groupe se met en marche, direction Nord-Est. Ils voyagent en silence. Ils savent qu’un long périple les attend et que nombre de personnes comptent sur eux mais ils n’ont aucune idée de ce à quoi ressemble le monde qui s’offre à eux, ni quelle est l’ampleur de la menace qui pèse sur eux. Ils n’ont aucune connaissance concernant leur ennemi dont ils n’ont jamais aperçu l’ombre. Ses informations étant trop anciennes, Gérard n’a pas été en mesure de leur fournir un plan à suivre et ils se retrouvent, plongés dans un opaque brouillard, à devoir improviser pour sauver les vies de milliers, voire de millions, d’innocents.

Lucie ouvre la marche, agile et leste dans cet environnement où elle a grandi. Par moments, pour s’entrainer, elle crée des portails ambrés qui la mènent quelques mètres devant ses amis. Malgré tous ses efforts elle ne parvient pas à obtenir la précision souhaitée dans ses déplacements. Au bout de quelques heures, désappointée et épuisée par son entraînement, elle s’arrête.

Mathieu la rattrape et pose une main réconfortante sur son épaule. Maitriser la magie n’est pas chose aisée, il leur a fallu plusieurs mois avant d’avoir des résultats dignes de ce nom. Et même si utiliser leurs pouvoirs est plus aisé en Inckya que sur Terre, cela reste un exercice complexe qui demande du temps et de la patience.

La lisière de la forêt apparaît enfin alors que le soleil est à son paroxysme. Ils décident alors de faire une pause afin de manger les provisions que leurs ont fournis les Elfes. Derrière eux s’étend la Forêt Enchantée, devant eux s’étire la plaine vallonée d’Inckya. Ils mangent solennellement, tiraillés entre la peur de ce qui les attend là-bas et l’excitation de découvrir ce monde auquel ils ont toujours appartenu sans le savoir.

Sarah et Charlotte échangent quelques mots et rapidement la bonne humeur gagne tout le groupe. Pour la première fois depuis qu’ils sont partis, ils retrouvent cette sensation de légèreté, ils sont à nouveau eux, des personnes comme les autres, des amis qui rient entre eux sans se soucier des problèmes du monde entier. Pour la première fois ils se libèrent de cette pression, du poids de la responsabilité. Pour la première fois ils oublient où ils sont et à quel point ils sont loin de chez eux.

Ils reprennent leur route le cœur léger, le sourire aux lèvres, accompagnés des pépiements des oiseaux venus se percher dans les branches des arbres.

La nuit est tombée depuis longtemps quand ils arrivent enfin aux portes d’une ville. Un garde un peu bourru s’enquiert rapidement de leur identité et finit par laisser passer les prétendus voyageurs égarés non sans jeter un regard suspicieux à leurs tenues peu conventionnelles.

Ils errent dans les rues à la recherche d’une auberge. Au bout d’une heure de déambulations, ils finissent par trouver une bicoque faisant office de taverne d’où s’échappe un brouhaha peu amical.

Laura se rapproche de Thomas et lui prend le bras comme pour se rassurer.

- On se croirait revenus au Moyen-Age, marmonne-t-elle.

- Et à cette époque il ne faisait pas bon être une femme, maugrée Sarah.

A ces mots, Charlotte réprime un frisson et fait un pas vers sa cousine tandis qu’Aurore fronce les sourcils en posant une main sur la garde de son épée.

- Détendez-vous les filles, les rassure Mathieu en se forçant à sourire. On a été entrainé vous vous souvenez ? On est des armes de combat, des machines de guerre ! On ne va quand même pas se dégonfler sur le seuil d’une auberge si ?

- De toute façon il faut bien qu’on mange quelque chose, assène Lucie en poussant la porte de la bâtisse.

Ils n’ont pas encore mis un pied à l’intérieur que tous les regards convergent sur eux, mais il en faut plus que cela pour entamer l’aplomb de la princesse Animalingua qui avance d’un pas décidé, suivie de près par ses amis.

Elle s’accoude au comptoir comme si elle avait pour habitude de venir toutes les semaines, interpelle la tenancière et commande sept repas avant de se diriger vers une table un peu à l’écart.

A peine sont-ils installés qu’un homme à la panse proéminente, à l’haleine avinée et au regard lubrique, se penche au-dessus de la table pour mieux voir les nouveaux venus.

- Que font toutes ces petites femmes avec seulement deux hommes pour les chaperonner dans ce coin du pays ? Bien joué mes salauds, vous devez bien vous faire plaisir avec autant de pépées pour vous divertir. Comment vous avez fait pour en ramasser autant ? Elles vous prennent pas trop la tête à jacasser toute la journée ? Ou bien vous les avez dressées pour qu’elles la ferment ? Vous allez pas vous la jouer égoïstes hein ? Vous allez bien nous laisser goûter un coup ?

Au fur et à mesure qu’il parle le rouge monte aux joues de Sarah qui devient cramoisie de rage tandis que Laura pâlit tant qu’elle devient presque translucide. Les poils de Lucie s’hérissent sur sa nuque et elle fait un énorme effort pour ne pas sauter à la gorge de ce malotru. Quant à Charlotte, bouche bée, elle est figée sur place, les yeux papillonnants.

Aurore pose une main sur le bras de Sarah pour lui faire signe de se calmer et se lève calmement pour faire face à l’inconnu qui a visiblement trop bu. Contrairement à ses amies, elle est la seule à garder son sang-froid.

- Ecoute-moi bien mon grand, d’où je viens tu te serais pris une telle claque que même tes ancêtres en ressentiraient la douleur. Nous ne sommes pas chez nous alors je vais faire preuve d’un peu de tolérance mais je te prie de retourner à ta place avant que l’un d’entre nous ne se charge de t’y renvoyer. Tu as trop bu et je comprends cela, chez nous aussi nous avons ce genre d’incidents, mais l’alcool n’est pas une excuse alors tiens-toi bien quand tu parles à des étrangers ou alors évite d’ouvrir ton clapet. Maintenant laisse-nous.

Il dévisage Aurore avec un sourire amusé et avance sa main pour lui caresser la joue mais Mathieu interrompt son geste en lui attrapant le poignet et en le lui plaquant sur la table.

- Je te déconseille de la toucher, menace-t-il, la voix vibrant de colère.

- Dis voir l’ami, l’interpelle Thomas, je pense que tu devrais retourner avec tes camarades non ? Vous avez l’air de bien vous amuser entre vous et ces dames sont déjà prises. Et comme tu peux le voir mon ami n’est pas prêteur. Ce sera peut-être pour une prochaine fois, en attendant tu devrais peut-être te calmer un peu sur la boisson. Tu ne seras bientôt plus capable de faire un pas devant l’autre et tu ne voudrais quand même pas qu’on dise de toi que tu n’es pas capable de tenir la boisson si ? Ce serait bête que tu te prennes les pieds dans quelque chose et que tu te casses la figure, tu serais la risée de la ville. Non, tu mérites mieux que cela alors retourne avec tes camarades et repose-toi un peu, tu reprendras le lever de coude une prochaine fois.

Il toise Thomas de haut en bas, considérant ce qu’il vient de dire, et retire d’un coup sec son bras de la poigne ferme de Mathieu. Après avoir lancé un dernier regard aux filles assises autour de la table, il fait demi-tour et s’en retourne d’où il vient.

Dans son dos, les yeux rivés sur lui, Thomas dessine de discrètes arabesques du bout du doigt sur le bois poli devant lui. Au même moment le rustre trébuche dans un obstacle invisible et s’étale de tout son long, provoquant l’hilarité générale. Il se relève sous les sifflements et les railleries de ses compères qui lui servent immédiatement un autre verre.

La serveuse se fraye un chemin au travers de la foule bruyante et dépose devant eux sept assiettes peu appétissantes et sept pintes de bière blonde, offertes par la maison pour le désagrément subi.

Le repas est encore plus infect qu’il n’en a l’apparence mais la marche de la journée leur a creusé l’appétit et ils mangent tous avidement l’intégralité de leur plat. La bière est à l’image de la nourriture et Mathieu manque de la recracher à la première gorgée. Toutefois, le surplus de sel dans leur pitance les convainc de passer outre et d’ingurgiter le liquide.

La taverne se vide au fur et à mesure qu’ils se substantent. Quand il ne reste plus personne, Laura se lève et se rend au comptoir. La serveuse discute un peu avec elle puis la suit jusqu’au petit groupe.

- Vous avez bien mangé ? s’enquiert-elle.

Tous hochent la tête, sans oser mentir à haute voix.

- Ça doit être génial de pouvoir voyager comme vous le faites, s’extasie-t-elle, des étoiles dans les yeux. Votre amie me disait à l’instant que vous aviez traversé la Forêt Enchantée. Comment c’est ? On raconte qu’on n’y croise plus âme qui vive. Personne ne sait ce que sont devenus les peuples qui habitaient là et même les oiseaux ne s’approchent plus de cet endroit maudit… Enfin je ne veux pas vous fatiguer avec mes questions, vous avez sûrement besoin de repos.

- Ne vous inquiétez pas, lui répond Mathieu en se raclant la gorge. Vous ne nous ennuyez point. Cependant c’est exact, nous avons besoin d’une bonne nuit de sommeil. Auriez-vous des chambres de libres pour les voyageurs que nous sommes ?

- Oh oui, les chambres, ce n’est pas ce qui manque. Depuis la guerre, plus personne ne semble partir sur les chemins à l’exception du marchand qui roule sa bosse jusqu’ici deux fois par lune. La nuit vous coûtera dix pièces de bronze par personne.

Un silence s’installe. Ils échangent des regards désespérés en comprenant qu’ils n’ont pas du tout pensé à cela : ils n’ont aucun moyen de paiement.

- En fait… commence Aurore. C’est-à-dire que, nous ne sommes pas d’ici. Nous n’avons pas d’argent.

- Et comment allez-vous payer le repas ? s’écrie l’aubergiste.

- Calmez-vous s’il vous plait, l’implore Charlotte. Nous allons trouver une monnaie d’échange d’accord ?

Leur hôte parcourt leurs visages d’un air soucieux puis se rassied, en proie au doute.

Laura lance un coup d’œil à ses amis, soupire et fait signe à la serveuse de s’approcher.

- Nous ne sommes pas réellement de simples voyageurs, annonce-t-elle à voix basse sous le regard perplexe son interlocutrice.

Pour appuyer ses propos, elle sort discrètement son pendentif de sous ses habits. En voyant l’étoile, la pauvre femme manque de s’étouffer de surprise. Sans un mot elle se lève, ferme les volets de l’établissement, verrouille la porte et vient se rasseoir avec le groupe.

- Vous pouvez rester ici autant que vous le souhaitez, chuchote-t-elle. Mais vous devez être discrets, la ville n’est pas sûre pour vous. Si vous êtes découverts ils nous tueront tous. Et il faut que vous vous changiez, vous allez attirer tous les regards comme ça. J’irai vous chercher des habits demain matin à la première heure. Je suis tellement heureuse que vous soyez revenus pour nous !

- C’est bien aimable à vous, la remercie Aurore. Nous ferons tout pour être les plus discrets possible, nous ne souhaitons pas vous attirer des ennuis. Et pour répondre à votre question, les peuples de la Forêt Enchantée sont toujours là et les oiseaux y sont enfin de retour.

Ce soir-là, dans leurs lits respectifs, ils repensent à leurs vies qui encore trois jours auparavant n’impliquaient pas de mettre en danger l’existence d’autrui pour le simple fait de leur procurer un lit où passer une nuit. Trois jours auparavant ils avaient encore un toit, un chez eux. Trois jours auparavant ils ne portaient pas sur leurs épaules tout l’espoir de tous ceux qu’ils croisaient. Trois jours auparavant aucun oiseau ne chantait dans la Forêt Enchantée.

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