Négligence Accident ou Prévoyance

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S’allumant une cigarette sur son nouveau paquet fraîchement acheté, elle regarde le ciel.

L’odeur âcre la gêne un peu.

Enfin, la journée est terminée, c’est déjà ça. Épuisée d’avoir fait les boutiques et surtout, monté les marches du Sacré-Cœur, et visité Notre-Dame, elle tourne les talons et monte en voiture.

Par la fenêtre de voiture ouverte, elle jette son mégot.

Au sol, un arbre a perdu sa feuille.

Aucun enfant ne l’a ramassé, pour en faire un bouquet à offrir à la maîtresse. Alors la feuille prend feu. Un petit feu, à peine une étincelle, juste la crémation d’un végétal, et puis plus rien.

Il a faim. Non, mieux, il a la dalle.

Comme dirait l’autre « je mangerai un cheval en salade ».

Et puis, c’est lundi.

Le week-end a été bien court, il est quoi, 15 h… S’il s’éclipsait, est-ce que quelqu’un s’en rendrait compte ?

Pas forcément, ça se tente.

Alors d’un pas rapide, la mine sérieuse, les sourcils froncés, il quitte ces 850 années de vie, en échange d’un sandwich jambon-beurre.

S’ensuit un café.

Là, les discussions sont animées.

Ce soir, le Président doit parler.

Alors !

Que va-t-il bien pouvoir annoncer ?

Le temps passe, il n’est plus temps de travailler.

D’un bond, il se lève et retourne sur les lieux. Le temps de donner un ordre ou deux, et il rentre chez lui, affairé, comme un homme d’affaires qui n’a pas arrêté.

Les bruits des touristes s’amenuisent peu à peu. Le temps de monter en voiture, claquer la portière, et puis plus rien.

Sur son camion, il range le matériel de la journée. D’autres peuvent rester sur place, prêts pour demain. Il n’y a plus rien, à priori, à charger. Il attend le dernier, qui revient avec une dernière caisse. De la poche intérieure de sa veste dépasse une grande enveloppe.

- Tu vas perdre ton courrier…

L’homme rougit violemment, la remet en place correctement et monte sur le siège passager.

La musique se met en route, en même temps que le moteur. Le conducteur chantonne gaîment. Une heure et quarante minutes plus tard, il est déposé chez lui. Le temps de passer le sas, d’entrer chez lui et de claquer la porte. Dans sa tête, les pensées se bousculent, pas moyen d’obtenir le silence.

Alors il allume la télé, zappe et zappe encore. Les nouvelles sont toujours les mêmes. L’image rouge orangée envahie presque les murs de sa salle. À la télévision, les vitraux éclatent.

Alors il se lève pour prendre un verre et un somnifère.

De retour sur le canapé, il met une chaîne qui accepte de diffuser autre chose.

Et enfin, ses yeux se ferment, puis, plus rien.

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