15/09 Déboires du programmeur, Gloire et Grandeur du CSV

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Pour le repas du midi, mon collègue partit à pas pressés, ma solitude ne cessera t-elle donc jamais ? Un nouveau midi, un énième carême en compagnie de moi même s’annonçait. Heureusement un doux vent vint me sortir de mon isolement. Je fus en effet rejoint par deux confrères, une stagiaire à la chevelure flavescente et un salarié à la barbe ardente, dont j'avais auparavant fait connaissance.

Je pus donc parler avec quelque aisance, m'enquérir de leur situation, disserter de leur missions. Comble du malheur, la charmante aspirante ignorait, elle aussi, le nom de mon école... Par les outres d'Éole ! Quand pourrais je faire chavirer les cœurs avec cette école que je croyais de renom !

Plus prosaïquement, elle m'explique qu'étudiante en commerce, elle méconnaît dans les largeurs la constellation diverse des ingénieurs, hormis deux écoles d'ingé de Grenoble, jadis la capitale raffinée du Dauphiné, car ces frères et sœurs naguère étudièrent en cette folle métropole.

Cela me désole mais passons, je dois lui expliquer mes occupations, je tente vainement mais il faut se rendre à l'évidence, la passion du code est passée de mode. Du moins, je décris mes algorithmes avec peu d'aisance. Oui, mon travail actuel consiste à écrire du code, mais le terme est flou, imprécis. En réalité, j'écris au propre et optimise les algorithmes des autres, testent leur performance avec minutie, recherche et corriges les erreurs des algorithmes déficients, et enfin j'analyse les résultats d'algorithmes pour les rendre meilleurs. Mais ceci est difficile à communiquer à ceux qui n'ont jamais de leur vie taper des lignes d'instructions sur une machine, alors j'essaie d'employer des comparaisons pour qu'ils imaginent : je construis des briques au fur et à mesure de ma progression, puis à la fin j'écris une grosse fonction qui les assemblent toutes.

Plus simplement, mon superviseur (ou manager si l'on veut être précis ou anglicisant) me transmit un mail (ou un courriel selon le cartel des francisants) , me demandant de réaliser une simple jointure : à partir d'une liste de clients (des fraudeurs) il fallait retrouver leurs cartes de fidélité. la tâche s’annonçait d'une banale simplicité, trente secondes, une ligne de requête (Ah qu'ils sont bébêtes au service marketing me disais-je naïvement). Mal en pris à votre immonde poète, je regardais le fichier, qui contenait la liste des identifiants frauduleux, Grands Dieux ! Un

           XLSX !

Évidemment, n'ayant passé ma courte vie affairé seulement à coder, il ne m'était nullement venu à l'idée qu'on puisse utiliser comme extension de fichier un tableur Excel de base tout naze. (quelle hérésie !) Pour moi, cela allait de soi que les données seraient stockées dans un csv (un pickle pour les plus avancés) ! Le csv est bon, le csv est beau et surtout facile d'utilisation lorsqu'on appelle les données via un programme. Mais pour ceux qui restent sur les tableurs Excel il en va autrement !

Ô rage , Ô désespoir, Ô xlsx ennemi ! Quelle sorcellerie ! Fichier impie va !

Pour l'utiliser, il faut d'abord appeler une méthode transformer en dictionnaire, puis ensuite seulement le transformer en jeu de données... Quelle galère ! D'autant plus, qu'il faut régler deux ou trois omissions (*) lors de la conversion du tableur blasphémateur... (si vous ne comprenez rien ce n'est pas grave c'est du lexique informatique ^^).

Et mes trente secondes devinrent trois quarts d'heures !

Tout ceci pour vous prouver, vous vanter la grandeur du CSV universel, conforme, propre, sa gloire s'élève jusqu'au ciel, sa valeur et sa piété sont éternelles !

PS(*) : Les colonnes n'avaient papas été nommées et le nom du fichier comportait des espaces (nom fichier.xlsx)... Quelle erreur! ô mon dieu quelle horreur !

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