[-∞ ; +∞]

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Une amie très chère à mon cœur m’a un jour dit que j’écrivais beaucoup de début et très peu de fin. Un rapide coup d’œil au fichier où je stock tous mes écrits confirme ses dires.

Effectivement j’ai commencé beaucoup d’histoire sans jamais les terminés, à l’image d’une enfant se lassant très vite de son nouveau jouet.

Une introspection un peu plus poussée sur moi-même me permet de me rendre compte que j’écris très peu voir pas du tout de roman, mon style s’étant principalement focalisé sur les nouvelles.

Nouvelle, autrement dit des histoires courtes.

Pourquoi ?

Pourquoi finir une histoire me parait si difficile si cette dernière ne fait pas moins de trente pages ?

Peut-on réellement décrire toute une vie en une page ? Utiliser toute la palette de couleur pour décrire l’ensemble des émotions humaines, les tourments et les bonheurs innommables ? Peut-on en tant qu’auteur de nouvelle, réussir à faire ressentir ce même sentiment de satiété qui nous prend quand on ferme la dernière page d’un livre ?

Ce sentiment est parfois caché par la fin de l’histoire qui peut nous procurer joie, souffrance ou impatience de lire la suite. Ah les cliffhangers.

Avant d’être auteure, je suis avant tout lectrice et fermer un livre une fois arrivé au bout, mot après mot, page après page ; ça revient quand même à avoir accompli quelque chose, à avoir fini quelque chose. Ce sentiment de satisfaction, que les écrivains ressentent une fois le dernier point apposés, que les architectes, les maçons, les bricoleurs professionnel et ceux du dimanche en somme les artisans d’une création éphémère ou pérenne ont quand ils terminent. Il est là n’est-ce pas ?

J’ai réfléchis et voici ma réponse.

Je t’ai promis de faire un effort et je le ferais.

Néanmoins, ces débuts ne sont-ils tous que des débuts ? D’après Lavoisier (et antérieurement Anaxagore) « Rien ne se perd, tout se transforme. » si cette maxime s’applique à la chimie et même à la physique pourquoi ne s’appliquerait-elle pas à nos histoires ?

Ces histoires ne sont que des histoires et pour comprendre nous avons dans un premier temps besoin de repères, voici pourquoi nous avons un début et une fin. Seulement en y appliquant la maxime précédente, le début est-il réellement le début et la fin réellement la fin ? La réponse est non.

Même dans un monde imaginaire, le début de l’histoire n’est jamais le début de ce monde ou même de ce qu’il se passait avant, ainsi la fin n’est et ne sera jamais la fin. D’ailleurs, existe-t-il seulement une vraie fin ?

Pour ma part je ne crois pas. Tout comme il me parait invraisemblable qu’un vraie début existe.

Quand bien même viendraient-ils à exister tous les deux, personne ne serait présent pour les raconter et personne ne serait présent pour les écouter.

Ainsi le début n’est que la fin et la fin n’est que le début.

Tout ça pour ça me direz-vous ? J’ai une autre théorie à ce propos.

Si le début et la fin ne sont ni l’un ni l’autre alors ils entrent dans cette vaste catégorie qu’est le milieu.

C’est long, c’est embrouillé et pourtant c’est le lien qui fait s’entrecroiser les destins et qui permet la création de ces fameux début et fin. Le milieu c’est l’histoire que l’on raconte.

J’aime ne faire que raconter des milieux, des extraits de vies. Cela signifie que même quand vous aurez finit la dernière page, lu la dernière phrase, le dernier mot et le dernier point, rien n’est terminé. Cela signifie aussi que rien n’a encore commencé, l’histoire peut encore changer, les morts sont encore vivants et les émotions comme la peine, la souffrance et la douleur peuvent encore être évitées.

Parce que ce milieu, long et embrouillé qui contient toutes nos histoires et qui croisent tous nos destins, n’est qu’une répétions encore et encore, des mêmes drames et des mêmes bonheurs. Il nous suffit d’apprendre de la vieille partie du milieu pour essayer d’améliorer celle que nous vivons.

Ainsi, nous pouvons encore modifier la fin du livre et changer l’ordre des chapitres.

J’aime les nouvelles, parce qu’elles ne sont que des extraits du milieu, sans jamais comprendre la totalité de l’histoire ou même la totalité du milieu.

La meilleure manière qui me vient à l’idée pour exprimer cette idée est la notation mathématique des intervalles qui permet de signifier un ensemble compris entre deux valeurs.

Le milieu que j’ai décrit plus haut, mon milieu, possède cette intervalle : [-∞ ; +∞].

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