Plaidoyer pour la lecture.

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  Une année s’est écoulée depuis que j’ai formulé ce projet de rédiger systématiquement mes impressions de lecture et de les publier sur les sites babelio et scribay. J’éprouve aujourd’hui la satisfaction du devoir accompli. Cela m’a obligé à une discipline stricte qui a consisté à prendre des notes détaillées, entraînant parfois la nécessité de faire des retours en arrière dans le texte. Cette manière de faire à l’inconvénient de ralentir considérablement la lecture, j’espérais lire au moins cent livres j’ai du me limiter à quatre-vingt-un. Mais tout ce temps passé à rédiger n’a pas été inutile, car cela m’a permis de structurer mes connaissances et d’en faciliter l’assimilation. Quand je souhaiterai me remémorer les notions acquises ou les impressions reçues, il me suffira de jeter un simple coup d’œil sur mes résumés.

  Je n’ai pas suivi de plan de lecture et mes choix ont été guidés par mes centres d’intérêt du moment. J’ai toutefois essayé d’alterner les genres : roman, document ou essai. Mon intention était de tirer le maximum de profit de mes lectures, de partager mon goût pour les livres en général et de donner envie de lire.

  Ma bibliothèque a des ramifications dans toutes les pièces de la maison et mes livres recouvrent tous les murs. Elle évoque plus facilement le gigantisme des dinosaures que la beauté gracile d’un papillon. J’ai conscience d’être décalé par rapport au commun des mortels adepte des ebook. En effet, aujourd’hui, presque tout le monde peut consulter le cerveau planétaire et accéder à des bibliothèques entières avec un simple smartphone dont le poids n’excède pas celui d’un livre de poche. Je revendique toutefois mon statut de conservateur de livres dans leur format traditionnel. Ce qui ne m’empêche pas d’apprécier aussi les avantages du numérique.

  Mais je m’interroge, qu’adviendra-t-il du livre dans 100 ans, dans 1000 ans ? Quel support de l’information dominera ? Y aura-t-il d’autres moyens plus efficaces que le livre pour transmettre le savoir ? Le tout numérique freinera-t-il le plaisir de la lecture ? Les bibliothèques deviendront-elles des musées conservant cet objet dépassé, archaïque que sera devenu l’imprimé ? Beaucoup de scénarios peuvent être imaginés.

  On pourrait craindre que le développement du numérique se fasse au détriment du livre papier, mais il me semble que ces deux supports sont complémentaires et peuvent cohabiter encore un long moment. La technologie du numérique permet de mettre à la disposition du plus grand nombre l’ensemble des trésors du passé dont la consultation, sans cela, serait uniquement réservée aux chercheurs. C’est la mission remplie en France par le site Gallica, véritable caverne d’Ali Baba pour les « livroliques ». Mais rien ne remplacera le plaisir de profiter chez soi d’une belle bibliothèque composée de livres brochés ou reliés offrant un confort de lecture inégalable à l’abri de toute panne informatique ou rupture de réseau. Tous les supports numériques sont périssables et peuvent devenir obsolètes à cause d’un simple changement technologique. On a tous perdu des fichiers ou des bases de données à la suite d’une évolution du support de lecture ou du logiciel. Il pourrait en aller de même pour les « ebook » même s’ils sont réfugiés sur le « cloud ». En revanche, les livres – à la condition qu’ils soient correctement conservés à l’abri de la poussière, de l’humidité, de la chaleur, des insectes et des rongeurs – sont quasiment immortels. Leur vocation n’est pas seulement de nous cultiver, de nous divertir ou de nous faire rêver, les livres sont les meilleurs gardiens de notre langue. Au fil de mes lectures, je prends toute sorte de notes. Dans un carnet moleskine (offert Émilie), je recueille la définition de tous les mots un peu rares et précieux que je découvre. J’utilise un autre cahier pour les citations. J’aime également recopier des passages qui se distinguent par la qualité du style, leur charme, leur élégance ou leur humour. J’affectionne en particulier les descriptions de lieux ou de personnages lorsqu’elles me transportent au cœur de l’histoire, au milieu des conversations dans le salon d’une princesse, au centre de la Terre, parmi les étoiles ou dans une lande sauvage battue par les vents. Tout lecteur est un Prométhée qui dérobe au ciel l’espoir d’un monde meilleur.

  Je songe avec délice à tous ces livres qu’il me reste à lire…

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