Journal du dehors

Une minute de lecture

24 octobre 2019

 Annie Ernaux est née à Lillebonne (Seine-Maritime) le 1er septembre 1940. Elle est professeur de lettres agrégée. Elle publie son premier roman Les armoires vides en 1974. Le succès arrive avec son roman autobiographique "La Place" avec lequel elle obtient le prix Renaudot en 1984. Son œuvre est essentiellement autobiographique et est empreinte d'une démarche sociologique. Annie Ernaux cherche à "sauver quelque chose du temps où l'on ne sera plus jamais".

 Son "Journal du dehors" (1993) est dans la lignée de cette orientation. Balzac aurait pu titrer "scènes de la vie quotidienne". ll s'agit de courtes descriptions, de moments de vie transcrits dans un style dépouillé, sans artifice comme pour ne pas dénaturer l'instant. Le style est celui d'une sociologue soucieuse de capter l'instant dans sa réalité brute, sans fioriture de style ni métaphore. Il s'agit de photographies, d'instantanés, de portions de vie observées au hasard d'une sortie dans le R.E.R, les hypermarchés ou le centre commercial de la ville où habite l'auteure. Une mise en captivité d'un regard, d'une parole, d'un geste, d'une conversation, d'un événement anodin. L'auteure nous aide à verbaliser des petits événements de la vie de tous les jours que l'on a tous vécus sans jamais les reformuler.

 Un texte assez court qui vaut surtout par l'originalité de l'approche qui vise à retenir quelques instants d'une vie qui s'échappe et des interactions avec des gens dont on partage pendant quelques minutes, voire quelques secondes un morceau d'existence voué à disparaître immédiatement dans l'éternité de l'oubli.

 Ce livre est comme un album photos où ne subsisteraient plus que les légendes.

"En voiture, près de Saint-Denis, la tour Pleyel. Impossible de savoir si elle est habitée par des gens, ou constituée de bureaux. De loin, elle est vide, noire, malfaisante".

"Un caddie renversé dans l'herbe, très loin du centre commercial, comme un jouet oublié."

"Allez, rentre à la maison ! L'homme dit cela au chien, tête basse, rasant le sol, coupable. La phrase millénaire pour les enfants, les femmes et les chiens."

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