Chapitre 59 - 1650*

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Chapitre 59

Comme convenu, le lendemain, je me rends en skate chez ma nouvelle amie. Sa maison est un peu isolée dans le village. J’attends devant son portail qu’elle vienne m’ouvrir. En entrant, je découvre sa superbe demeure en moellons. Il fait frais dans sa cuisine immense, décorée avec de vieux objets chinés dans des brocantes. Des paniers en osiers sont suspendus au plafond et des casseroles en cuivre, accrochées aux murs. Au fond de la pièce, une porte vitrée donne sur une grande terrasse et la piscine.

Nous mangeons rapidement sur un comptoir. Assis sur des tabourets, je détaille ma nouvelle meilleure amie de vacances qui me remplit le ventre. Je ne lui trouve pas vraiment d’attrait physique, elle est tout le contraire de ce que j’apprécie. Premièrement, ses dents ne sont pas parfaites, mais elle n’a pas de bagues. Ses incisives du haut sont légèrement écartées et ça crée un petit zozotement quand elle parle. Bon, admettons, ça pourrait convenir. Deuxièmement, elle n’a quasiment pas de poitrine, et plus je la détaille au travers de son débardeur, plus je cherche ses nichons. J’avoue que son large postérieur compense grandement. Elle a une sacrée paire de fesses… Et enfin, elle est brune alors que moi je préfère les blondes ! En plus, Paulo m’a toujours dit qu’au lit, elles avaient cet avantage… Après tout, c’est peut-être l’occasion de comprendre.

Une fois le repas terminé, Jenny me propose de nous baigner. En approchant de la piscine, je découvre le petit jardin à la végétation provençale. Derrière une rangée de lavandes se cache un jacuzzi. Nous nous installons à l’ombre des oliviers centenaires, sur deux transats, pour nous mettre en maillot. Mes Converse retirées, je constate que les carreaux en terre cuite de la terrasse me brûlent les pieds.

— Tu ne pars pas en vacances ?

— Si, mais jamais en juillet / août, à cause du restaurant de mes parents ! m’explique-t-elle en se tartinant de crème solaire.

Je l’observe du coin de l’œil s’appliquer pour ne pas oublier un centimètre de peau.

— Ah ouais, pas cool ! Et t’as pas des frères et sœurs ?

— Une sœur de douze ans, mais elle est chez mes grands-parents !

J’en ai strictement rien à faire de ce qu’elle me raconte, alors je lui propose de nous baigner. Nous nous mettons à l’eau doucement, enfin surtout Jenny, car la délicatesse et moi, ça fait deux ! Bien évidemment, je l’éclabousse immédiatement !

— Speed, arrête, bordel !

Plus elle me réprimande, plus j’ai envie de l’emmerder…

— T’as pas dit s’il te plaît ! je lui fais remarquer en continuant de l’asperger allègrement.

— Ta gueule, je suis chez moi ! Je vais te couler !

Jenny tente de m’attraper, mais je m’échappe vers le grand bain. L’eau est mon élément, je m’y sens bien.

— Je te préviens, si tu me coules, je te noie ! j’insiste.

Je lui renvoie d’un coup de main une immense giclée qu’elle prend en pleine figure. Elle se protège le visage et fonce vers moi en criant :

— Ouais et bien, ça m’étonnerait !

Mon après-midi en compagnie de Jenny a été plus qu’agréable. Elle a toujours ce côté un peu autoritaire avec moi, mais j’ai beaucoup apprécié son humour et je ne me suis pas du tout ennuyé. Elle aime la littérature, comme moi, et nous avons beaucoup échangé sur nos lectures. C’est une belle surprise alors je décide de la retrouver à nouveau aujourd’hui.

Personne chez moi ne se préoccupe de ce que je fais de mon temps libre. Mon vieux bosse et Max roucoule avec Agathe, mes potes ne sont encore pas rentrés, je profite donc de la piscine de Jenny tous les après-midis. Je m’entends bien avec elle. J’ai compris que pour que nos journées se passent bien, je dois lui laisser le sentiment que c’est elle qui commande. Elle choisit quand nous déjeunons, quand nous nous baignons et quand je dois partir. Je ne suis vraiment pas du genre soumis, bien au contraire, mais en ce moment, sans Jenny, je m’emmerde royalement. Alors j’ai décidé de rentrer dans son petit jeu, juste pour voir où ça pourrait me mener…

Aujourd’hui, en arrivant chez elle, je la trouve changée. Elle n’est pas en short et débardeur comme les fois précédentes. Elle a mis une robe de plage très décolletée sur sa poitrine inexistante. Elle s’est peint les ongles en rouge, de la même couleur que ses lèvres, et elle a souligné ses yeux d’un trait noir. En la voyant ainsi, je me dis qu’elle doit attendre du monde. Finalement, la matinée passe sans qu’elle ne change quoi que ce soit à nos habitudes. Nous déjeunons en tête-à-tête sur la terrasse de la piscine. J’ai du mal à croire qu’elle ait fait autant d’efforts pour moi, mais j’avoue que ce n’est pas pour me déplaire, surtout en l’observant repartir en cuisine chercher le dessert. Sa robe moule son fessier imposant qui se trémousse pour mon plaisir personnel.

Ce jour-là, il fait aussi chaud sur la terrasse que dans mon boxer. Je ne perçois pourtant aucun signe de la part de Jenny me laissant présager que tout son manège m’est dédié, mais étant seul avec elle, le doute n’est plus permis.

Une fois, le repas avalé, je saute dans la piscine pour me rafraîchir, car j’en ai plus que besoin ! Jenny me rejoint délicatement. Habituellement, elle nage ou s’installe sur une bouée que je tente toujours de renverser, mais là, elle reste assise dans l’eau sur la première marche du bassin. Je m’avance vers elle en l’éclaboussant et en l’invitant à me retrouver :

— Speed, s’te plaît, arrête ! J’ai pas envie ! refuse-t-elle en minaudant.

Je ne devine pas vraiment ce qu’elle a. Si ça se trouve, elle a juste ses règles… Je me rapproche d’elle pour essayer de comprendre.

— Ça ne va pas ?

— Si ! me répond-elle en me fixant droit dans les yeux.

Je m’avance un peu plus. Je suis dans le petit bain, accroupi dans l’eau, à moins d’une trentaine de centimètres d’elle. Une certaine gêne nous envahit tous les deux. Les doigts de Jenny jouent avec une mèche de ses cheveux, alors qu’elle se mord la lèvre inférieure. Même si ce n’est pas mon idéal féminin, je dois reconnaître que pour une brune, elle ne me laisse pas indifférent. Bien qu’elle soit LA chef, et qu’elle soit LA plus âgée, je choisis de prendre les devants, en m’approchant un peu plus d’elle. Nos visages ne sont plus qu’à quelques millimètres et je remarque ce grain de beauté bien noir sur sa lèvre supérieure. Je pose mes mains sur ses genoux avant de l’embrasser lentement pendant qu’elle ferme les yeux. À partir de ce moment, nos bouches ne vont plus se quitter de la journée. Ses lèvres charnues et sucrées ne veulent pas me lâcher. Ses mains descendent dans mon dos pour m’emprisonner contre elle. Mon cœur bat à tout rompre alors que mon corps entier la réclame. Petit à petit, un désir brûlant m’envahit. Timidement, je remonte mes doigts le long de ses cuisses pour atteindre ses fesses que je rêve de palper depuis quelques temps. Jenny lâche un léger gémissement qui embrase Popol… Le frôlement savant de ses lèvres sur les miennes et l’initiative perverse de sa langue dans ma bouche me promettent ce que je convoite depuis tant de jours.

La peau de Jenny est soudain parcourue par un profond frisson qui nous ramène à la réalité.

— Je ne préfère pas qu’on baise dans la piscine… me souffle-t-elle en se détachant de quelques centimètres.

— OK !

À cet instant précis, j’approuve bien évidemment tout ce qu’elle peut me demander… En reprenant mes esprits, la seule chose à laquelle je pense est que je n’ai pas mes préservatifs à portée de main.

— Tu veux faire ça où ? me questionne-t-elle en sortant du petit bassin.

Bordel, mais c’est qu’elle est vraiment sérieuse ! Je me sens tellement embarrassé, surtout avec Popol qui pointe dans mon short de bain. Je ne sais plus où me mettre.

— C’est toi qui connais la maison ! je lui réponds, totalement dégoulinant sur sa terrasse.

Je saisis ma serviette posée sur le transat pour m’essuyer vite fait puis j’attrape mon bermuda dans lequel doivent traîner quelques capotes, pour suivre Jenny jusqu’à sa chambre.

Celle-ci est plutôt sobre pour une fille, pas de rose ou de violet comme chez Marion, ni de posters d’idoles insupportables ! Il y a une vieille armoire ouverte d’où débordent des vêtements en pagaille. Jenny jette un coup d’œil par la fenêtre avant de s’agenouiller sur son lit.

— T’as déjà baisé ? m’interroge-t-elle.

Son langage cru me fait sourire et me gêne à la fois. C’est plutôt rare, une fille qui parle de sexe de manière aussi détachée. J’en déduis que c’est une experte et ça me ravit…

— À moitié !

Je lève piteusement un sourcil pour lui assurer que je ne suis pas si innocent que ça.

— C’est pas possible ! refuse-t-elle de comprendre en secouant négativement la tête. T’as fait ou t’as pas fait !

— Y a une meuf qui m’a fait une pipe !

— Donc t’es puceau ! se moque-t-elle de moi.

— Plus pour longtemps… je lui déclare en m’agenouillant face à elle sur son lit.

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