Chapitre 43 - 1253*

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Chapitre 43

Après un après-midi à skater avec mes potes, je rentre chez moi faire cette putain de valise pour Nice. Elle va être très vite remplie ! Il fait quarante degrés là-bas, alors deux maillots et une serviette suffiront. Bon, OK, je prends quelques boxers et paires de chaussettes au cas où, ainsi que mon skate, mon chargeur de téléphone, mon iPad et ma batterie externe !

Je compte sur les fringues de Max sur place. Toujours bien sapé, il repasse aussi bien qu’une professionnelle ; je lui piquerai ses polos, ça fera l’affaire… Cet abruti est parti dormir chez Agathe, et l’autre crétin de Paulo est probablement une fois de plus avec Sophie, à lui faire mille promesses qu’il ne tiendra pas plus de quarante-huit heures.

Je fonce à la douche avant la venue de Dakota pour un lavage express. Je profite d’être seul pour tester le déo et l’après-rasage que Max cache dans sa chambre puis emprunte le parfum préféré de Paulo quand Dakota frappe à ma porte d’entrée. En boxer, je bondis dans les escaliers pour me précipiter vers ma crush et dégage rapidement d’un revers de main la mèche qui me tombe devant les yeux avant d’ouvrir.

— Salut !

Je la laisse entrer sans prendre la peine de m’avancer pour l’embrasser. Pourtant elle a fait beaucoup d’efforts pour moi ce soir. Elle s’est maquillée, a lissé ses longs cheveux blonds et a enfilé une robe noire moulante qui lui va comme un gant.

— Salut ! me répond-elle en me détaillant de bas en haut. Tu vis toujours à poil ?

— Ah, non, je sors de la douche, je préparais mes affaires !

Pas gêné le moins du monde par ma tenue légère, je hausse les épaules en souriant. Je suis content qu’elle soit venue me voir spontanément.

— T’es tombé dans le flacon de parfum ? demande-t-elle en riant avant de me proposer son aide.

— Non… J’ai juste pas envie de partir !

Je soupire et lui fais un clin d’œil qui j’espère va lui plaire.

— J’ai juste pas envie que tu partes…

Nous restons un grand moment silencieux à nous regarder dans les yeux, au beau milieu du hall d’entrée de la maison. Mes cheveux un peu trop longs dégoulinent sur mes épaules nues. Plantés là, face à face, nous ne savons pas quoi dire. J’aimerais lui lancer une vanne comme je sais si bien le faire, mais rien ne vient. Je suis lâche et j’attends patiemment qu’elle craque et finisse par dire quelque chose, mais Dakota semble aussi muette que moi. Elle me détaille juste avec ses grands yeux bleus qu’elle a soulignés au crayon noir et je suis là, en boxer, tel un con. Alors finalement, je ne trouve rien d’autre à lui balancer qu’une excuse bidon sur ma tenue :

— J’ai pas fait exprès d’être en caleçon !

OK, c’est nul, mais je sais vraiment pas quoi dire. Au lieu de me répondre, Dakota sourit et lève les yeux au ciel en faisant la grimace, pour me signifier qu’elle s’y attendait… Je cherche un truc à faire et je scanne la pièce du regard pour y trouver un objet qui pourrait m’aider, mais je ne vois absolument rien à proposer. Personnellement, je sais ce dont j’ai envie à cet instant précis : l’embrasser et la conduire jusqu’à ma chambre, mais ne connaissant pas la véritable raison de sa présence, je suis décontenancé. Alors, maladroitement, je me résous à lui indiquer d’un coup de menton le canapé qui trône au milieu du salon :

— Assieds-toi, je vais m’habiller !

Je monte avec hâte le grand escalier en pierre pour entrer dans ma chambre. J’ouvre brusquement mon armoire pour attraper un T-shirt et je cherche mon bermuda bleu marine que j’avais tout à l’heure. En me tournant vers le lit pour regarder si je ne l’ai pas laissé traîner dessus, je découvre Dakota appuyée à la porte de ma piaule.

J’analyse rapidement la situation… Elle vient me trouver chez moi, sachant pertinemment que je suis seul. Je l’invite à s’asseoir dans le salon, le temps que je m’habille, mais elle me suit jusqu’à ma chambre. Non, je ne me fais pas d’idées : elle me cherche ! OK, Popol, t’emballe pas trop vite. On a toute la nuit !

Je déglutis et je la fixe dans les yeux en m’avançant lentement pour l’embrasser. Je ne la touche pas, seules mes lèvres caressent doucement les siennes. Elle s’accroche à mon cou pour que je la prenne enfin dans mes bras. Je glisse alors ma langue dans sa bouche pour la titiller tandis que mes mains se faufilent sous sa robe pour remonter jusqu’à ses fesses. Délicatement, je la dirige vers mon lit. Quand elle bute dedans, je l’aide à se coucher pendant que je m’allonge sur elle sans quitter sa bouche. Popol est raide dingue de cette fille, et moi, de son corps chaud sous le mien.

Dakota ondule contre mon bassin et ses mains effleurent mon dos en douceur. Mes lèvres descendent dans son cou, où je hume son odeur. Elle sent le gel douche fruité. C’est si agréable que je ne me lasse pas de respirer sa peau. Pour la première fois, je partage avec elle un moment de vraie tendresse et ressens toute l’affection qu’elle a pour moi, mais que je ne lui rendrai jamais. Dakota est amoureuse. Je le sais, je le lis dans son regard et dans ses gestes. Et moi, en gros connard que je suis, j’en profite sans l’aimer.

En descendant les bretelles de sa robe rose, mes mains découvrent sa poitrine. Ses tétons frôlent mon torse et une bouffée de chaleur m’envahit. Je bascule sur le côté pour détacher son soutien-gorge. J’ai déjà essayé plusieurs fois sur celui de Marion et je me débrouille plutôt bien. Je pince le tissu agrafé dans le dos de Dakota avec mon pouce et mon index et le sous-vêtement libère aussitôt ses deux magnifiques otages. La langue de Dakota descend dans mon cou, puis sur mon torse. J’avale ma salive alors que ma respiration s’accélère quand la bouche de Dakota atteint mon nombril. Tout mon corps est parcouru de frissons et j’ai la chair de poule.

Je dois reprendre mes esprits rapidement : ne pas oublier la capote, ne pas oublier la capote, ne pas oublier la capote, répète une voix dans ma tête tandis que Dakota baisse mon boxer. Je tends mon bras vers ma table de nuit. Sans bouger pour ne pas la stopper dans son élan, je plonge ma main dans le tiroir et en retire quatre ou cinq préservatifs. Bonne pioche ! J’en ai un à la fraise. Dakota est sur le point d’embrasser Popol, mais je l’arrête aussitôt :

— Attends !

Elle lève ses yeux surpris vers moi pendant que je lui montre l’emballage rose que je tiens entre mes doigts. Je sais que même pour une pipe, on peut choper une MST, alors je ne prendrai aucun risque !

— Je m’en occupe, déclare Dakota en saisissant le carré de plastique.

À nouveau, je déglutis. Je dois vraiment me détendre pour ne pas gâcher ce moment et tout lâcher maintenant bêtement…

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