Chapitre 40 - 1865*

7 minutes de lecture

Chapitre 40

Dakota est seule, face à moi. J’attends qu’elle bouge, mais elle entre dans mon jeu et ne fait rien jusqu’à la diffusion de la dernière chanson de M. Pokora, sa reprise à chier de Claude François. Évidemment, Dakota s’élance vers la piste de danse, mais je réussis à l’intercepter en lui glissant une ultime provocation :

— C’est M. Pokora ou moi !

— Désolée, mais j’ai choisi, se marre-t-elle en me repoussant.

— OK, à plus !

— Tu vas où ? me crie-t-elle.

— Cette musique de merde, très peu pour moi, je pars sur la plage ! Viens avec moi !

Je n’ai aucune intention d’aller voir l’océan seul. Elle cherche Jimmy dans la boîte de nuit, mais celui-ci est très occupé avec la blondasse de tout à l’heure. Elle hésite et me répond qu’elle ne sait pas.

— Viens ! je lui ordonne en lui prenant la main.

Je la sens s’attarder derrière moi, probablement en train d’analyser la situation. Sa main dans la mienne, elle se laisse tout de même guider jusqu’à l’océan. Nous marchons dans le sable sous la lune qui nous observe. Il fait encore chaud, mais les embruns des vagues nous rafraîchissent. Après avoir parcouru une centaine de mètres à l’opposé de la plage des surfeurs, Dakota rompt le silence.

— T’es bourré ? me questionne-t-elle en s’arrêtant pour tâter le terrain.

— Non !

— Je t’ai vu boire cul sec !

— Je n’ai bu qu’un verre, je te jure que non ! je la rassure en l’attirant contre moi pour l’embrasser.

J’aime bien m’amuser avec le bout de sa langue, car il est tout doux. J’utilise des mots comme galoche ou pelle pour déprécier les baisers, mais en réalité, je trouve ça très sensuel.

J’introduis lentement ma langue dans la bouche de Dakota pour jouer tendrement avec la sienne. Elle a dû sucer un bonbon mentholé juste avant et c’est très agréable. J’aime quand le bisou se prolonge et que nos lèvres s’humidifient à cause de l’intensité de leur fusion. Je prends tout mon temps, une main sur sa taille, l’autre sur sa nuque sous ses longs cheveux blonds. Elle resserre son étreinte et s’appuie contre moi. Son souffle caresse ma joue. Mais Dakota, qui est plus petite que moi, est sur la pointe des pieds et je la sens mal à l’aise. Je romps le charme pour lui proposer de s’asseoir. Le sable est tiède, mais pas mouillé. Je m’installe en tailleur, mes genoux remontés, mes coudes reposés dessus. À ma droite, Dakota allonge ses jambes devant elle avant de lancer la conversation.

— On en est où, tous les deux ?

La question qui tue ! En tout cas, celle à laquelle je n’ai pas envie de répondre… Bordel, c’est clair pourtant ! JE NE VEUX PAS ÊTRE EN COUPLE !

— Nulle part… je lâche simplement, mais explicitement.

Dakota détourne la tête. Je l’imagine faire sa moue, celle où elle se mord nerveusement les lèvres. Moi, je prends un peu de sable dans mes mains et je joue avec en pensant à tout ça. À ce que je pourrais faire pour décoincer la situation sans m’engager…

— Je vais repartir à la discothèque trouver un mec bien ! finit-elle par me provoquer en feignant de se lever.

— Tu parles de l’inconnu qui va te peloter toute la nuit et essayer de te sauter ?

Je lui torpille volontairement ses illusions, car je suis mort de jalousie.

— C’est ce que tu fais, je te rappelle ! se défend-elle en me foudroyant de son regard bleu glacial.

— Sauf que moi, je te mens pas ! Lui, il te donnera son numéro et il contactera jamais.

— Tu m’appelles jamais, continue-t-elle à m’enfoncer.

Le ton monte. Dakota se lève alors que je me redresse sur les genoux pour l’affronter. Je sens que mes projets pervers avec elle sont en train de couler au fond de l’océan, juste sous mes yeux, sans que je ne puisse rien faire pour les repêcher.

— Mais moi, je t’ai rien promis, je souffle dans une dernière tentative de sauvetage.

— J’ai le chic pour tomber que sur des connards !

Elle se désespère en me suppliant du regard de ne pas la laisser partir.

— Ouais, mais moi, je suis un super gros connard, t’as vraiment de la chance !

Je me penche vers elle pour l’attraper à la cheville et l’obliger à se rasseoir contre moi. Je dégage ses cheveux de sa nuque et je l’embrasse dans le cou. Malgré tout ce que je viens de lui dire, elle se laisse faire, parce qu’elle désire la même chose que moi.

Allongé face à la délicieuse Dakota qui me rend toute l’affection que je lui offre, je profite de la nuit chaude et douce. J’ai envie de cette fille depuis plusieurs semaines et ce moment que j’attends est enfin arrivé. Seuls sur le sable, bercés par le rythme régulier de l’océan, dans la pénombre, rien ni personne ne pourra nous arrêter. Je suis certain d’avoir emmené une ou deux capotes et je plonge discrètement ma main au fond de ma poche pour me rassurer. J’attire Dakota un peu plus contre moi, sans quitter sa bouche. Je veux toucher tout son corps que j’ai reluqué chaque fois qu’elle enlevait son haut de maillot pour me laisser contempler sa poitrine généreuse. Ce soir, elle a mis une robe de plage avec un bustier élastique et je la baisse lentement sans qu’elle s’en plaigne.

Une fois découverte, Dakota m’autorise à l’approcher. Je retire mon T-shirt pour plaquer mon torse contre ses seins à l’air. J’oublie tout et je ne pense qu’à Popol qui est comprimé dans mon boxer. Je colle mon bassin contre le ventre de Dakota et nous nous embrassons longtemps, tous les deux enlacés, à moitié nus, hésitants dans nos gestes. Je ne sais pas jusqu’où elle est vraiment prête à aller et je ne veux en aucun cas la forcer à faire quelque chose qu’elle regrettera. Je me contente de profiter de sa fabuleuse poitrine en attendant qu’elle se décide, ou pas. Après tout, c’est elle la plus âgée et la plus expérimentée, puisqu’elle m’a confié être sortie avec un mec de sa classe pendant un an, et avoir couché avec lui.

Sa main posée sur ma nuque descend lentement sur mon épaule puis sur mon torse. Quand elle arrive à mon ventre, ça me donne des frissons agréables. Elle s’attaque au bouton de mon bermuda et je suis fou de joie lorsqu’elle baisse ma braguette à fond. Bien qu’encore à l’étroit, Popol se sent moins étouffé. Je ravale un gémissement, excité par tout le plaisir que les caresses de Dakota me procurent. Je plonge ma tête dans son cou pour l’embrasser et la remercier de ce qu’elle me fait enfin découvrir, tout en retirant mon short et mon boxer, libérant totalement Popol. Puis d’une main, j’aide les doigts délicats de ma crush à l’envelopper de manière cadencée. Dakota se débrouille à merveille et j’ai vraiment envie de lui rendre les gestes qu’elle m’offre. Mais au moment où j’atteins sa culotte, elle lève ses yeux sur moi et m’annonce en stoppant ma main :

— Je ne couche pas avec toi !

Douche froide ! Ça recommence, de la même manière qu’avec Whitney. J’y crois dur comme fer et paf, rien. J’en viens presque à penser que je vais m’obliger à sortir avec elle, tel que le font certains connards, et profiter de son corps pour la larguer ensuite.

— OK, je réponds en me laissant rouler sur le dos dans le sable. Je suis comblé lorsque la main de Dakota taquine à nouveau Popol.

Je me résous à me taire et de simplement accepter le peu qu’elle me donne sans bouger. Elle se penche sur moi, posant son buste généreux sur mes pectoraux imberbes, et m’embrasse tendrement pendant qu’elle m’astique le membre.

J’aurais bien voulu davantage, mais je dois me contenter de cette nouvelle expérience. Le sexe me rend presque amoureux d’elle, parce que je n’ai pas envie de la quitter.

Nous rentrons ensemble, main dans la main. Mais en arrivant au camping, Marion en a décidé autrement : les garçons avec les garçons dans la grande tente et Dakota avec ma pote dans la petite canadienne.

Le jour se lève et tout le monde est déjà revenu et dort à poings fermés. Je me glisse entre Jimmy et Dylan et je les bouscule un peu en me déshabillant. Je n’ai pas pris mon traitement depuis longtemps et avec l’excitation de la soirée, il m’est impossible de roupiller.

— Speed, arrête de bouger, tu fais chier ! m’engueule Jimmy pendant que je cherche mon portable dans la poche de mon sweat.

— Hey les gars, c’est l’heure ! On va surfer ?

Je les remue chacun leur tour.

— Ta gueule ! me coupe Dylan. Dors !

— On pourrait surfer, il fait jour !

— Si tu es rentré te coucher pour nous casser les couilles, tu peux dégager ! m’agresse Jimmy en me poussant vers la porte de la tente.

— Vous êtes vraiment pas marrants ! Puisque vous le prenez comme ça, je pars dormir avec les meufs ! En plus, ça sentira pas les pieds, chez elles !

Je sors de la toile masculine en boxer pour m’installer entre Marion et Dakota dans la tente d’en face. Les deux filles s’écartent pour me faire de la place. Que rêver de mieux ? Je pose mon sac de couchage sur le sol et je m’allonge dessus. Je me tourne vers Marion qui m’observe du coin de l’œil.

— Si tu viens ici pour foutre le bordel, tu dégages !

— Chut, je dors.

Je fais semblant de ronfler en pivotant vers Dakota qui reste immobile. Je me rapproche d’elle pour la regarder de plus près jusqu’à ce qu’elle ouvre les yeux et vire de bord contre la toile.

— Tonio, j’ai besoin de dormir, fous-moi la paix ! me lâche-t-elle lorsque j’essaie de lui voler un bisou.

— C’est cadeau, on vous le laisse ! gueule Jimmy depuis la tente voisine en entendant les meufs se plaindre.

— Tais-toi, jaloux, tu voudrais trop être à ma place ! je fanfaronne les bras derrière la tête.

— Oooh ! me fustigent ensemble les filles.

Elle se sont assises toutes les deux et se penchent sur moi, prêtes à m’arracher la langue et les yeux.

— Tu la fermes ou tu sors ! me menace Marion vraiment en colère.

— Ouais, soit tu dors, soit tu t’en vas ! me prévient Dakota.

— OK, je me casse ! je lâche, contrarié d’être le seul à ne pas vouloir pioncer.

Je prends mon portable et je quitte la tente sans en descendre la fermeture éclair.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 4 versions.

Vous aimez lire Antoine COBAINE ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0