Chapitre 19 - 1264*

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Chapitre 19

Pendant que je ferme mes volets pour épargner la pudeur de Marion, celle-ci passe sous mes draps. Je ne suis plus en mesure de réfléchir à quoi que ce soit… Mon œil me lance, mais ce n’est plus ma priorité, je ne vais pas le perdre et je mettrai de la glace plus tard.

Je rejoins Marion dans mon lit, un peu bête, ne sachant quoi faire. Putain, je prépare ce moment dans ma tête depuis des années et je n’arrive pas à contrôler l’appréhension de la première fois ! J’ai le cœur qui bat à cent à l’heure et la chair de poule en découvrant la silhouette de Marion qui se dessine sous le drap. Elle commence à s’agiter dans tous les sens et ça m’intrigue :

— Qu’est-ce que tu fais ? je la questionne, attentif à ses mouvements, lorsque tout à coup, elle me balance son soutif blanc en pleine tronche. Non mais t’es sérieuse ?

— Quoi ? Tu me saoules avec ton pucelage depuis trois ans et lorsque je me décide, tu restes planté là comme un con ! Vire ton caleçon qu’on n’en parle plus ! Et attrape ton arsenal de capotes !

Je me relève pour prendre une poignée de préservatifs dans mon tiroir et la jette sur Marion qui éclate de rire.

— Tu crois qu’on en aura assez ? je la consulte avec ironie.

— Tonio, tu pourrais faire preuve de romantisme !

— Tu veux quand même pas que je me foute à genoux pour te faire une fausse déclaration, je réplique en soulevant suffisamment le drap pour contempler ma pote. Oh putain, t’as viré ta culotte ?

— Ben ouais, pour une fois, tu seras pas le premier de la classe ! se moque-t-elle, tout ça parce qu’elle s’est déshabillée avant moi.

— J’y crois pas !

— Bon, t’attends quoi pour le sortir, ajoute-t-elle.

Elle m’affronte, adossée contre la tête de lit pour me détailler. Je joue au gars sûr de lui qui prend son temps alors que tout mon corps est en train de s’enflammer. Je me balade impudiquement dans ma chambre, exposant à Marion mon caleçon gonflé.

— T’es pressée de mater la grosse artillerie ? je m’esclaffe.

— Toi, tu pètes les records de la délicatesse !

— C’est toi qui m’as sauté dessus ! Je t’ai rien demandé !

Je catapulte mon boxer à l’autre bout de la pièce avant de tirer Marion contre moi. Tous mes plans sont chamboulés, je me retrouve en un tour de main totalement nu dans mon lit avec ma meilleure amie. Mais comment en est-on arrivés là ? Il n’a jamais été question de ma pote pour ma première fois… Alors maintenant, si je lui demande de faire marche arrière, elle va me traiter de dégonflé, et si effectivement on passe à l’acte, elle va m’en vouloir toute sa vie de ne pas l’aimer comme je le devrais… Le mec qui a le don de se fourrer dans les sales plans, c’est moi !

Je fais rapidement la liste des préliminaires que j’ai enregistrés en lisant. Je m’interroge : lequel vais-je bien pouvoir mettre en pratique ou par quoi dois-je vraiment commencer ? J’essaie aussi de comparer avec toutes les fois où j’ai maté mon frère se taper une meuf dans la grange de mon vieux… Je soulève les draps pour découvrir Marion qui tente de se dissimuler. Je l’ai souvent vue en maillot de bain et je dois reconnaître qu’il n’y a rien à redire. Elle a sculpté son corps grâce au hip-hop et au surf et elle est très musclée. Sa peau est blanche et délicate. Je déglutis en sentant le désir m’envahir.

Paulo m’a toujours répété qu’avant de caresser les seins d’une fille, il valait mieux l’embrasser. C’est donc par-là que je vais démarrer. Je me penche sur Marion pour dévorer sa bouche. Une fois encore, j’ai un pincement au cœur en songeant à Agathe, même si Marion ne se débrouille pas trop mal et qu’elle m’excite vraiment ! J’avais déjà pu observer que sa poitrine avait doublé et ce que je touche confirme mon impression. Marion est toute douce et je n’ai plus envie de penser à autre chose quand elle pose sa main sur la mienne pour la diriger très lentement sur le bas de son ventre, avant de refermer ses cuisses sur mes doigts, plongés dans son intimité. Ça doit être ça, le désir… En tout cas, c’est drôlement bon ! Le grand moment que j’attends depuis des mois semble enfin arrivé. Je suis si heureux qu’une fille comme Marion s’offre à moi.

— Non mais bordel, Tonio ? Vous foutez quoi, à poil tous les deux en plein après-midi ?

Max vient d’ouvrir la porte de ma chambre et nous regarde les yeux écarquillés. Il a dû rentrer plus tôt que prévu, mais nous étions tellement occupés que nous n’avons rien entendu.

Pour moi, c’est la redescente illico de Popol… Tonio ou l’art de se faire pécho au pieu avec sa meilleure pote par l’un de ses frangins. Marion ne sait plus où se mettre, elle est passée sous les draps. Max allume la lumière, pour me signifier que c’est la fin du rêve…

— De quoi tu te mêles, bordel ? je hurle contre Max qui reste planté là, totalement ahuri de nous surprendre en plein ébat.

— T’as trois minutes pour remballer tes capotes ou je préviens papa ! menace-t-il d’un coup de tête, en désignant la dizaine de préservatifs qui ont volé dans toute la chambre.

— C’est bon, casse-toi ! je lui ordonne en lui montrant mon majeur.

Mon frère referme la porte et soulagé, je me laisse retomber sur le lit. Finalement, c’est peut-être pas une si mauvaise chose. Je ne vais quand même pas me taper ma meilleure amie.

Pendant ce temps, Marion remet rapidement sa culotte et attache son soutif.

— Je croyais qu’on était tout seuls ? me reproche-t-elle en faisant la moue.

— Moi aussi, désolé !

Je dois avouer que je soupire de soulagement.

— Pas grave ! me rassure Marion.

— C’est peut-être mieux que tu fasses ta première fois avec un mec bien moins con que moi ! je souffle en haussant les épaules.

— C’est peut-être mieux que tu fasses ta première fois avec Agathe !

— Je ne suis pas un salaud, je vais te raccompagner ! je la réconforte.

— C’est la moindre des choses… T’as plutôt intérêt !

— Si ton père apprend ça, il me tue ! je m’affole en pensant aux conséquences.

— Si mon père apprend ça, il NOUS tue, tu veux dire !

— Juste pour que les choses soient claires, ça change rien entre nous ?

— Tu veux que ça change quoi ?

— On est toujours meilleurs potes ?

— Oui… souffle Marion en me laissant comprendre qu’elle attend davantage.

Devant sa grande baraque en pierre, je lui fais une bise sur chaque joue pour bien définir notre relation, puis je rentre chez moi, les mains dans les poches, avec un sentiment de culpabilité vis-à-vis de mon amie.

À la maison, j’évite Max, avachi dans le canapé du salon, je ne tiens pas à ce qu’il m’interroge sur cet épisode. Je n’ai pas envie de me justifier quant à cette histoire. J’espère simplement qu’elle tombe très vite aux oubliettes.

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