4.2 : Mehdi

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— Ce sera la plus belle journée de la semaine. Retour du gel ce matin à la faveur d’un ciel dégagé, avant l’arrivée de la pluie par la Bretagne, puis progressivement sur tout le territoire. Le congé de fin de semaine s’annonce gris et froid. Couvrez-vous !

— Merci Louis. Louis, que nous retrouverons bien sûr lundi. Bonjour à vous, chers auditeurs, il est 9 heures.

Claquements de portières. Un Berlingo. D’une entreprise de peinture. Il sursauta. Neuf heures ! Il avait dormi plus de deux heures. Même pas réveillé par le lever du soleil. Il se souvenait juste d’avoir essayé de détendre un peu son cou sur l’appuie-tête en mangeant son sandwich. De la mayonnaise de club poulet maculait son pantalon, le reste était tombé entre les deux sièges. Son cœur fit une embardée. On le soupçonnait de kidnapping et de meurtres, il devait rejoindre Paris au plus vite ! Pourvu que Cygne ai présenté les choses correctement à Lestaque ! L’idée ne lui paraissait plus si brillante, d’avoir orienté le commissaire vers cette enragée. Etant donné la méfiance dont elle lui avait fait part. Est-ce qu’elle aurait le culot d’accuser le policier d’avoir tué sa copine ?

Pire, s’il lui prenait de mettre l’enlèvement de Léa sur son propre dos ? Dans ce cas, il avait de grandes chances de finir comme Mesrine. Il se vit cerné par les gendarmes fusil au poing, sur un parking : « À plat ventre, écartez les mains bien en vue ! ». Tandis qu’il avançait la main vers la clef de contact, il se couvrit d’une sueur glacée. La voiture démarra au quart de tour. Sur l’autoroute, le ronronnement du moteur calma à peine sa respiration saccadée. Régulièrement, l’affolement le gagnait, et il anticipait le pire. Pour quelle raison les problèmes le rattrapaient-ils ? Il avait pourtant choisi une vie pépère, il était son propre maître, il n’embêtait personne, sa conscience était relativement tranquille, mais toujours, des gens s’en prenaient à lui. Entre le marteau et l’enclume, le Mehdi. Enfant, il avait fait les efforts nécessaires pour être bon en classe et on l’avait considéré comme un lèche-cul. Ensuite, le quartier lui avait collé une étiquette de balance, après l’affaire avec Sami. À la fac, on lui faisait sentir qu’il détonnait tout en louant la réussite d’un jeune « issu de la diversité ». Et sa famille le prenait pour une vache à lait. Il se demandait bien ce que Sabrina lui avait trouvé.

Sans même s’apercevoir qu’il avait composé son numéro, il fut en ligne avec elle. Il pleurait à chaudes larmes :

— Ma chérie ? Vous allez bien ? Ryan est à l’école ? Sabrina, ils pensent que j’ai kidnappé Léa, et probablement que j’ai tué Maud. Ils vont venir chez nous. Je suis désolé. Reste calme. Ouvre-leur et reste calme. Je vais tout arranger. Dis-leur la vérité, je suis en route pour le poste. Oui, non, je ne vais pas rouler trop vite. Je t’aime.

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