Chapitre 52

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Le seigneur m'a enfin laissé tranquille et me rend mon frère : je sens la main de Tim me prendre la mienne.

Puis il se met à crier en panique totale :

-Damian ! Oh mon dieu j'ai eu la peur de ma vie ! Bordel t'es un grand malade je te jure ! E-est ce que ça va ?!

Je marmonne en plissant les yeux :

-Je crois que j'ai rien... Et toi ?

-N-non. Mais la...la voiture... J'ai...j'ai rien compris. Elle est sortie de nul part !

-O-ouais...

-Tu peux te lever ?

Je bande mes muscles et pousse avec mes bras le sol sous mon corps douloureux, mais presque rien ne se passe. Depuis quand je suis devenu si lourd ??

Tim m'aide et je réussi à me lever lentement. Je gémis :

-Putain je vais avoir des bleus partout...

-Si ce n'est que ça ! Damian, on refait plus jamais ça ok ?

-M-mais je voulais...

-Non, tu vois bien ce qui arrive quand on prend le volant sous le coup de la colère ! On va rentrer ok ?

Je baisse les yeux et me mord les lèvres.

Putain...

Je voulais seulement voir cet endroit...

Cette route qui m'a pris mon frère. Et, je ne sais pas, trouver un bout de carrosserie de sa moto de Tron et la ramener à la maison. N'importe quoi qui aurait pu me rapprocher de mon frère une dernière fois ! Je pensais pas perdre une deuxième personne dans ma vie. Et encore moins une qui comptais autant pour moi.

Je l'aimais tellement !

A bout de nerf, je me met à sangloter.

Mon grand frère, vient contre moi et m'enlace de longues minutes. Sans rien dire. Le vent nous fait parvenir les bruits des voitures qui ne se sont pas pour autant arrêtées. La personne qui nous a foncé dessus a dû s'enfuir. Mais là tout de suite, j'en ai rien à foutre.

Un vent glacial vient geler mes joues remplient de larmes. Je me sens...vide et perdu.

Tim finit par me lâcher. Il essuie ses yeux tout en se dirigeant vers nos motos. Mes yeux tombent à leur tour dessus. Mon dieu dans quelle état elles sont... Et dire qu'on a réussi à éviter la voiture...

Je regarde dans le vague et imagine la même scène mais avec un camion et un contact violent avec le véhicule arrivant en face. Rien. Il ne resterait rien de nos motos. Ni de nous. Nos os auraient tous cédés et nos tête aurait peut être violemment heurté le sol...

Dick...

J'ai un haut le cœur. Ma main se pose sur un arbre qui se trouvait là. J'ai envie de vomir...

Je murmure en essayant d'être assez bruyant pour que Tim m'entende :

-Comment on va rentrer ?

Il s'accroupit devant sa moto et répond en la touchant comme un jockey caresserait une dernière fois son cheval blessé :

-T'inquiètes pas, j'ai appelé Jason. Il arrive en voiture.

Je réfléchis à toute à allure et répond en lâchant l'arbre qui me soutenait :

-T'as bien fait de rien dire à papa.

Sa main quitte la carrosserie rouge et jaune de sa moto préférée. Il lâche un soupire :

-Oui c'est mieux qu'il ne soit pas au courant de ça...

Je m'assoie difficilement sur le sol, près de mon engin.
Elle est fichu... Mais on en aura vécu des aventures hein ?

C'était la plus belle du magasin. Je me souviens de ce jour béni où je suis allé l'acheter avec mon père. L'euphorie qui me guidait du haut de mes 10 ans, et le sourire attendrit de mon père quand je choisis celle-ci. « La même que ton vieux père à ton âge hein... Très bon choix. ». J'étais tellement fière d'avoir la même que lui. J'aimais tellement ses sourires et ses regards protecteur. Je rêvais juste d'être lui plus tard.

Mais maintenant...je ne suis plus vraiment sûr de ce que je veux.

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