Chapitre 26

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Pardon Jon de te rendre si mal à l'aise. Mais j'ai besoin de toi.

Bon, Damian, calme toi. Il ne faut pas l'effrayer. Si tu veux t'approcher, fait le doucement. Je lève lentement ma main et tends le bras vers Jon. Mon index va se loger contre son dos. Mon ami ne sursaute pas. Il ne bouge toujours pas. Est ce que je fais bien de faire ça ? Je ne veux pas l'obliger ou qu'il se sente mal.
C'est peut être trop. Je relève la tête et Jon et moi demandons en même temps :

-Est ce que tu veux que je...

Wouah, je m'y attendais pas! Nous rions doucement et je lui dit :

-Vas y qu'est ce que tu allais dire ?

Il hésite un instant et réussi finalement à demander timidement, toujours dos à moi :

-Heu j-je voulais savoir si tu...enfin, est ce que tu...veux que je m'approche ?

Mon cœur et mes joues chauffent doucement. Je regarde, bêtement, son dos sans réussir à répondre immédiatement. Il n'avait pas peur, il attendait que je vienne à lui.
Je répond en glissant vers lui :

-Bouge pas, je viens moi.

Mon bassin se colle au siens et mon ventre rejoint son dos. Mon menton se pose au bas de sa nuque et je passe une main sur son ventre.

Une minute passe. Silencieuse.

Et je me rends lentement compte de la situation.

Nous sommes si proche soudainement... Il se passe un truc entre nous là. Une connexion plus profonde que d'ordinaire.

Ses doigts osent s'aventurer près de ma main, et prennent doucement les miens pour les entourer.

Je n'ose plus bouger. Plus respirer. Au moindre geste brusque tout s'envolera je le sais.

La respiration irrégulière, j'essaie de me remettre les idées en place. Mais je sens Jon bouger. Il lâche ma main et se tourne face à moi. Ses yeux aux couleurs d'un ciel d'été s'ancre dans les miens.

Je rougis mais je ne suis pas le seul.

Le jeune garçon face à moi ne sourit plus. Mais ses yeux semblent dire tellement de chose. Nous nous regardons de longues minutes sans rien dire. Désireux de profiter un maximum de ce visage que nous ne présentons à personne habituellement.

Ce silence est si relaxant... Je pourrais rester là des heures à juste le regarder.

Mais...mes yeux glissent un peu honteusement jusqu'aux lèvres de mon vis à vis. Avant je les aurais regardé autrement.

J'ai passé mon enfance à me demander pourquoi cet enfant était apparu dans ma vie et maintenant...je me demande pourquoi il m'a fallut toute ces années pour me rendre compte que j'avais besoin de ce jeune homme.

Doucement mais sûrement son visage approche du mien. Moi je reste immobile. Mes yeux toujours sur ses lèvres presque rouges. Soudain son nez touche le mien. Je n'avais pas vu qu'il était si proche. J'ancre enfin mon regard dans le sien qui semble illuminé de milles étoiles.

Mon corps tout entier tremble. Je suis si proche de lui et...si nerveau.

Son visage pivote à peine pour permettre à son nez de contourner le mien, et ses lèvres frôlent les miennes. Mon corps réagi tout de suite et au moment où il se met à reculer, sûrement en proie aux doutes, je m'avance et écrase délicatement mes lèvres contre les siennes.

N'aie pas honte, j'en ai envie moi aussi...

Mon ami écarquille les yeux. Puis il sourit timidement et baisse la tête pour briser ce lien encore trop embarrassant pour lui. Je dois le détendre, après tout, on est entre nous. Il n'y a pas à avoir honte.

Je souris à mon tour et chuchote :

-En fait j'aime bien quand on est allongé.

Il demande en riant doucement :

-Haha pourquoi tu dis ça ?

Je répond joyeusement :

-Parce que là j'ai l'air plus grand que toi ! Regarde, je te dépasse!

Nous pouffons de rire en essayant de faire le moins de bruit possible. Il dit finalement, en s'essuyant les yeux :

-Pour moi tu seras toujours le plus grand, Damian.

Je rougis et baisse la tête en souriant. Jon se remet face à moi et fait ramper son corps jusqu'au mien. Son visage vient se coller à ma poitrine et il se blotti contre moi. Je l'entoure alors de mes bras, le cœur gonflé de joie.

Ce soir, j'ai l'impression de naître à nouveau.

Comme si on m'avait donné une nouvelle vie.

Une nouvelle raison de vivre et de sourire comme je n'en avait jamais eu.

Mais Jon prononce deux mots. Deux mots qui tintent quelques secondes dans la nuit comme une lointaine mélodies. Deux mots si lourd de sens, si pure que je me refuse de rajouter quoi que ce soit, de peur de salir cet amour qu'on m'offre si sincèrement.

« Je t'aime. »

Il m'aime...tout simplement.

Ému, je serre de toute mes forces cette personne qui ne doit plus jamais sortir de ma vie.

Dick, je te promet de prendre soin de lui.
Je ne le perdrais pas bêtement.
Je ferais tout pour le garder auprès de moi, et qu'il s'y sente bien.

Jon s'endort plutôt rapidement. Moi, il me faudra attendre 3 heure du matin.

Les doigts dans ses cheveux, je les caresse au rythme de sa respiration lente. Je n'arrive pas à fermer les yeux. Pas une seule fois je n'ai sentit la fatigue me tirer les paupières.

J'ai trop peur je crois.

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