Chapitre 23

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J'ai la boule au ventre... Je m'assoie lentement sur mon lit, ma joie et mon sourire envolés.

J'ai l'impression d'avoir vécu un rêve aujourd'hui. Un rêve plein de sourire et de chaleur. Et là, tout vient de s'effondrer. Je suis vidé. J'ai envie de rien.

Même pas la force et l'envie de m'allonger. Je reste assis sur le bord de mon lit, les jambes écartées et le dos voûté.

Mais un bruit se fait entendre. On frappe à la porte.
Je ne répond pas.
Malgré mon silence, la porte s'entrouvre et une lumière un peu plus puissante que celle de ma chambre m'éclaire soudain. La voix de Dick se fait entendre :

-Dami ?

Je lâche en m'allongeant :

-J'ai pas envie de parler.

Mais la porte s'ouvre plus grand, puis se ferme. Il est entré... Je soupire :

-On peut me foutre la paix au moins une nuit ?

-Tu l'as pas eu la paix pendant quatre ans ?

-Non. Dormir à six dans une chambre aussi grande que la mienne, c'était insupportable.

-Je comprends...

Mon frère s'assoit à côté de moi et pose son dos sur mon matelas à son tour.
Il laisse un long silence s'installer. Comme si il voulait être sûr que je m'habitue à sa présence dans ma chambre. Puis, il demande d'une voix douce :

-Tu es heureux Damian ?

Je lâche un rire jaune et répond en regardant à l'opposé :

-Qui peut se venter d'être tout le temps heureux ?

Il continue sans se soucier de ma réponse :

-Tu l'as été heureux cette après-midi ?

Je regarde de nouveau le plafond, penseur. Les événements de la journée défilent dans ma tête, puis ils se stoppent sur le visage de Jon. Ma bouche répond pour moi :

-Oui.

Le monde disparaît lentement. Alors je me livre plus facilement.
Dick, qui ne semble être plus qu'une voix dans ma tête, continue :

-Tu es heureux de voir tes amis alors...

-Oui.

-Et Jon aussi ?

Je soupire en repensant au contact physique que j'ai eu avec mon ami :

-Oui...

-Il s'inquiète pour toi.

-Quoi ?

-Lui, pense que tu n'es pas heureux.

Je me perd de nouveau dans mes souvenirs pour finir par en conclure :

-Ça dépend de qui j'ai près de moi.

Dick, sentant la faille vers mon cœur grandir, continue en étant plus directe :

-Il y a beaucoup de personne que tu aimerais avoir près de toi ?

-Non.

-Une en particulier ?

Mon cœur commence à s'emballer. Je répond de moins en moins sur de moi :

-Je...je sais pas.

-Jon ?

Là, je perd tous mes moyens et me redresse. Putain mais arrête ! C'est de la torture ! Je n'aime pas Jon ! Pas à ce point ! Ni lui, ni personne !!
Mais alors que j'allais m'emballer, la main de mon frère dans mon dos vient chasser toutes mes pensées.

Je rougis et le laisse me frotter le dos. Sa voix basse semble me bercer doucement. Alors je l'écoute en silence :

-Dami, il ne faut pas que tu t'inquiètes. C'est normal de ressentir ce manque avec les personnes qui nous font du bien... Moi je pense constamment à Connor par exemple.

-Je ne suis pas gay.

Même si mon ton avait été dur et froid, Dick continu :

-Je sais. Mais tu peux quand même l'aimer...

J'ai l'impression d'être au bord d'une falaise. Je ressent un grand vertige. Est qu'on peut aimer...un ami... ? Est ce qu'on peut...désirer autant sa présence ? Je suis complètement perdu. Je peux oui ou non ? Il faut que je lui demande... Je me racle la gorge, mais ma voix sort quand même cassée :

-T'es sûr ?


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