Chapitre 36 : Jenna

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- Bon, alors, baby, t'en penses quoi ?

Mon regard faisait le tour de la pièce. C'était lumineux, assez haut de plafond. Pour une pièce principale, elle était de belle taille et me permettrait d'installer là mon bureau. Car la chambre, en revanche, n'était pas beaucoup plus grande que celle que nous occupions à l'heure actuelle, chez Lynn. La salle de bain était plus spacieuse et la cuisine aussi, ce qui n'était franchement pas du luxe, par rapport à ce que nous connaissions.

- J'en pense que c'est bien.

Puis, je lui glissai discrètement à l'oreille :

- Mais tu crois qu'on pourra, financièrement ?

C'était toujours une de mes préoccupations premières, même si l'album se vendait déjà bien. Il avait bénéficié d'une bonne promotion, la tournée marchait bien, et le fait de l'avoir sorti avant les fêtes de fin d'année aidait aussi pour en booster les ventes. Cependant, je me doutais bien que rien n'était acquis et même si les garçons commençaient à tirer les bénéfices de leur travail, de la tournée et de l'album, ils étaient encore loin de rouler sur l'or. Mes contrats à l'hôpital permettaient de mettre "du beurre dans les épinards" et c'était loin d'être négligeable, de même que le soutien scolaire que j'apportais à quelques enfants et adolescents. J'avais dû abandonner la garde régulière d'enfants, car mes contrats à l'hôpital ne me permettaient plus d'assurer cet emploi. S'il m'arrivait de dépanner cette famille au coup par coup, c'était vraiment exceptionnel.

Lynn avait décidé qu'il était grand temps de trouver pour nous un nouveau lieu de vie. Stair cherchait lui aussi un nouvel appartement et nous enchaînions les visites lorsqu'ils bénéficiaient de quelques jours de relâche, entre deux dates de concert, ce qui était assez rare, il fallait bien le reconnaître. La maison de disques avait bien fait les choses, Gordon aussi, et le groupe était plus souvent sur la route qu'à Manchester. Aussi avions-nous mis à profit une de leurs pauses à la maison pour trouver non pas un, mais deux appartements. Au point que, au bout de deux jours à enchaîner les visites, il m'arrivait de me mélanger les souvenirs entre celui qui était susceptible de nous intéresser et celui qui était destiné à Stair.

Lynn et Stair avaient en effet décidé de faire les visites ensemble, permettant ainsi d'influencer un peu les agents immobiliers, de relever également des détails que l'autre ne verrait pas. On allait à l'efficace.

- Oui, on pourra, baby, m'assura Lynn tout aussi discrètement avant de dire plus fort : Et là, ce qui est important, c'est qu'il y a un box pour la moto. Et une place de stationnement pour ta voiture. Ca vaut le coup.

Je hochai la tête. Stair approuva d'un simple mouvement du menton. Nous gagnâmes la cuisine où se tenait l'agent immobilier qui nous faisait faire la visite, avec les documents divers. Je lui dis :

- C'est ok aussi pour nous. On peut avoir les clés à quelle date ?

- Dès la fin de semaine, si vous pouvez passer à l'agence pour la signature du bail. Je vous les laisserai en même temps. J'aurai cependant besoin de quelques garanties financières...

Je le fixai avec assurance. J'avais bien compris la manoeuvre depuis deux jours que nous faisions des visites. Nos rock stars en herbe n'inspiraient pas assez confiance. Mes contrats à l'hôpital, même irréguliers, étaient un meilleur gage que le nombre de billets de concert vendus à la semaine. Et si nous accompagnions aussi Stair dans ses démarches, c'était pour faire croire que j'étais sa petite amie et que je pouvais présenter des garanties plus étendues que les siennes.

Ce fut ainsi, qu'après avoir signé non pas un, mais deux baux, nous nous retrouvâmes tous les trois dans un nouvel appartement. Le déménagement eut lieu dans la foulée, Snoog et Ruggy furent mis à contribution, ainsi que le père de Stair. Avec les voitures et la camionnette, ce fut pour nous assez vite fait. En un voyage, nous avions tout emporté. Stair avait à peine plus d'affaires, mais quelques meubles à récupérer chez ses parents, et pendant que les garçons s'occupaient de son déménagement, je pris possession des lieux de notre nouveau chez nous.

**

Lynn n'avait pas eu tort d'insister, car malgré les rentrées financières dont nous disposions maintenant, nous devions avoir à l'esprit que cela pourrait ne pas durer. Il avait toujours l'intention de me payer mon inscription en deuxième année, pour la prochaine rentrée universitaire. C'était encore loin, mais il avait déjà mis cet argent de côté, avant même de penser à acheter quelque chose pour lui. Ce nouvel appartement était donc le premier changement important dans notre vie. Il avait une forme un peu originale, comme un U élargi. L'une des branches était la salle de bain, avec juste un vasistas pour donner un peu de lumière, l'autre était la cuisine, avec une fenêtre normale. Le bas du "U" était composé de la salle et de la chambre, avec une grande fenêtre verrière qui courait sur tout un mur, seulement séparé par la porte permettant de passer d'une pièce à l'autre. L'entrée se faisait directement par la salle.

Et je me projetais déjà à dans quelques mois, quand je pourrais reprendre mes études. Je ferais alors peut-être comme Ally, des petits boulots à côté, si nécessaire. En disposant nos meubles dans la pièce principale, je cherchai instinctivement l'endroit le plus adéquat pour mon bureau. Mais la pièce, assez grande, paraissait quand même bien vide : nous n'avions pas de table pour manger, juste deux chaises et une table basse. Même avec mon bureau, cela faisait maigre.

Puis je passai dans la chambre. Les garçons avaient placé le lit et l'armoire, la table de nuit. Mais il restait là encore ma valise, et les cartons contenant les vêtements de Lynn. Je commençai à déballer le tout, à faire le lit, puis à ranger nos affaires. J'en déposai quelques-unes dans la salle de bain, y refis un petit coup de ménage. Si les anciens locataires avaient laissé l'appartement assez propre, le coup d'éponge supplémentaire n'était cependant pas du luxe dans la salle de bain et dans la cuisine.

Cette dernière présentait l'immense avantage pour nous d'être aménagée. Du moins, de posséder placards, plans de travail et une table qui pouvait se déplier ou rester le long du mur pour gagner un peu de place. C'était très pratique et j'avais tout de suite noté ce détail lors de notre visite. Ce n'était pas le seul appartement que nous avions visité possédant une cuisine aménagée, mais cela m'avait vite paru un point essentiel à retenir pour notre choix définitif : cela nous éviterait des achats de meubles. Le réfrigérateur de Lynn était en place, il restait à vider les cartons de vaisselle.

J'en avais presque terminé quand les garçons revinrent. Le père de Stair n'était pas avec eux, il était rentré directement chez lui. Mais tout le groupe se retrouva donc chez nous pour fêter les emménagements. Ce furent bières et pizzas, et une salade de fruits que j'avais achetée en prévision. Quand je la déposai sur la table basse autour de laquelle nous nous étions tous assis par terre, les garçons échangèrent un drôle de regard. Mais Ruggy trouva, après avoir goûté, que c'était finalement une bonne idée pour un dessert. Je me dis qu'autrement, ils se seraient peut-être empiffrés de cookies ou de gâteaux bourrés de sucre et de colorant.

**

- Hum, tu sais quoi, baby ?

- Non ? fis-je alors que Lynn venait de refermer la porte sur nos amis que j'avais encore une fois chaleureusement remerciés pour leur aide.

Il me prit dans ses bras, colla son bassin au mien, puis fit courir ses lèvres dans mon cou, en petits baisers piquants. Je fermai les yeux, savourant déjà notre étreinte.

- Y's'rait temps de l'étrenner, cet appart'...

- Je suis tout à fait d'accord, répliquai-je en glissant les mains sous son t-shirt pour effleurer son torse.

Il n'était pas en reste, caressant mon dos, mes reins, mes fesses. Puis il glissa la main dans mon pantalon, effleurant le bas de mon dos. Je me cambrai aussitôt, me collant plus encore à lui.

- Hum... Impatiente, baby ? s'amusa-t-il.

Pour toute réponse, je lui mordillai le lobe de l'oreille et me mis à jouer avec sa boucle. Il grogna et me poussa vers la chambre. Pendant qu'il était occupé à nous guider jusque-là, j'en profitai pour lui retirer son t-shirt et faire courir mes lèvres sur son torse, insistant sur ses tétons. J'eus droit à un nouveau grognement en réponse, puis à un :

- J'te sens toute chaude, baby...

Je ne me laissai pas distraire et alors qu'il glissait ses mains sous mon t-shirt, j'entrepris de lui ôter son pantalon et de finir de le dévêtir. Il fut nu avant moi et je parvins à lui échapper pour m'asseoir sur le bord du lit. Il se tenait face à moi, le regard sombre et le souffle un peu court. Je tendis les bras vers lui, il s'approcha lentement de moi et je posai mon visage contre son ventre, savourant sa musculature.

- Oh, Jenna... soupira-t-il en fermant les yeux, rejetant sa tête en arrière, alors que j'embrassais son sexe.

Je m'en occupai un petit moment, puis je le repoussai doucement, me relevai, pour ôter lentement mes vêtements. Mais ce fut sans doute trop lentement pour Lynn, car alors que je m'apprêtai à dégrafer mon soutien-gorge, le dernier vêtement que je portais, il me fit basculer sur le lit en rugissant. L'instant d'après, nous nous accordions pleinement pour une première étreinte des plus sauvages.

- Wahou, baby... me fit-il alors que nous reprenions à peine nos esprits. Ca, c'était un baptême du feu...

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