Chapitre 25 : Jenna

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Ce vendredi soir-là, Lynn était venu me chercher à l'école. Je n'entendais plus les soupirs des amies, ni les petits mots glissés du genre : "Passe une bonne soirée... Profite bien de ton BBT !". Ce soir était un soir particulier : j'avais un peu insisté et Lynn avait accepté de m'emmener dans un magasin de moto pour que je puisse y faire quelques achats. La nécessité l'imposait aussi : mon casque était tombé et n'était plus fiable. De plus, je tenais à m'acheter un blouson qui me conviendrait pour la belle saison, car celui que je portais était doublé et la doublure ne pouvait pas se retirer, alors qu'il existait des modèles le permettant. Et une nouvelle paire de gants ne serait pas superflue.

Lynn m'obligea à prendre son casque, même s'il était de la taille supérieure. Il ne voulait pas que je porte l'autre, en cas de chute. Il roula très prudemment jusqu'au magasin.

Une fois à l'intérieur, j'ouvris des yeux tout grands. Je n'étais jamais entrée dans un endroit comme celui-là. C'était un magasin immense, avec deux niveaux. Le premier était consacré aux accessoires, casques, gants, bottes, ceintures et autres éléments de "customisation" des motos, comme des petites radios portatives, des GPS adaptés, des sortes de capes permettant de protéger le conducteur en cas de pluie, etc... Et à l'étage se trouvaient les vêtements, pantalons et blousons. Heureusement que nous avions un peu de temps devant nous, car je me demandais bien comment j'allais pouvoir faire mon choix dans tout cela. Lynn me guida rapidement vers certaines allées.

- Là, baby, fit-il, le rayon femme. Tu préfères un cuir ou un synthétique ?

- Quel est le mieux ?

- Question de confort. Côté résistance, c'est kif-kif. Après, le cuir, c'est plus lourd, surtout avec la doublure. Mais c'est plus agréable à porter que le synthétique.

- Même en été ? Quand il fait chaud ?

- Il ne fait pas souvent chaud par chez nous, sourit-il. Mais oui, c'est plus confortable. Moi, j'ai choisi un cuir, mais bon, c'est aussi...

Il laissa un peu sa phrase en suspens, puis termina en me regardant :

- Une question d'image. T'emballes plus les filles avec un vrai blouson.

Je pouffai.

- Des fois, on n'a pas besoin d'un blouson pour emballer une fille. Enlever un t-shirt en étant en sueur, ça peut suffire.

- Ouais, mais toi, t'es une exception, baby, sourit-il. Bon, voilà, commence à essayer, n'importe lequel, qu'on avise déjà la taille.

Je pris le premier qui venait, il était trop petit et je ne parvenais pas à refermer la fermeture éclair. La taille au-dessus semblait bonne.

- Ok, ça va. Il faut que les renforts soient au bon endroit, me précisa-t-il en ajustant un peu l'une des manches.

- Comment ça ?

- Les renforts, ça protège tes articulations en cas de chute : épaules, coudes. Pareil sur les pantalons, pour les genoux.

- Hum, je comprends. Et là, ça tombe bien ?

- Oui. On garde cette taille en tête et maintenant, tu peux choisir un qui te plaît.

Je fis quelques essais. Des blousons courts, d'autres plus longs. Avec et sans ceinture intégrée, qui resserrait la taille. Au final, mon choix se porta sur un blouson un peu long, de couleur fauve. La doublure pouvait s'enlever facilement. Et il possédait quelques poches pratiques, dont deux à l'intérieur. Nous retournâmes ensuite au premier niveau, pour choisir le casque et les gants. Puis j'avisai une paire de bottes, en promotion.

- Tenue presque complète, fit Lynn, en regardant le paquet de mes achats. T'es une vraie motarde, maintenant.

- T'as besoin de rien, toi ? demandai-je innocemment.

- Non, répondit-il simplement.

- Tu pourrais te reprendre une paire de gants, dis-je. Les tiens, ils commencent à être passablement usés. Je ne suis pas sûre qu'ils te protègent bien les mains.

Il me regarda et dit :

- J'ai pas les sous pour ça, baby. Pas ce mois-ci. Le mois prochain, quand on va commencer la mini-tournée, je pourrai.

- Et si je te les offre ? dis-je, bien consciente d'insister un peu et d'aborder une question délicate.

- T'as pas à me faire ce genre de cadeau, baby.

- Ok, et quel genre de cadeau je peux te faire, alors ?

Il passa son bras autour de ma taille et m'attira vers lui, se pencha vers mon cou et murmura à mon oreille :

- Tu sais très bien quel genre de cadeau tu peux me faire. Tu le sais très bien.

Je frémis rien que d'entendre sa voix chaude, rendue légèrement plus grave. J'étais capable d'en apprécier toutes les nuances désormais.

- Bien sûr, fis-je en m'écartant de lui et en lui souriant. Cela n'empêche rien. En attendant, ça me ferait vraiment plaisir de t'offrir une nouvelle paire de gants. Alors, tu vas la choisir ou je prends la première qui vient. Et je te préviens, je choisirai la couleur. J'en ai vu des roses avec des paillettes du meilleur effet.

- T'as gagné, baby, grogna-t-il. Commence à faire la queue à la caisse, j'arrive. Et laisse pas le vendeur te conter fleurette.

- Conter fleurette, rien que ça ! Monsieur Lynn deviendrait poète ! dis-je en riant.

- T'es pas au bout de tes surprises avec moi, baby, rétorqua-t-il, amusé.

- Hum, toi non plus...

**

Nous quittâmes le magasin alors que la nuit était tombée. Mais j'étais très contente de mes achats. Et surtout, d'avoir pu acheter quelque chose d'utile à Lynn, même si ce n'était pas grand-chose. Mais il était loin de rouler sur l'or et il avait sa fierté : il n'aimait pas que je règle une partie de nos consommations quand on allait au pub. Pourtant, ça me semblait normal de partager ces petits frais. Passait encore quand c'était un soir de concert et que le barman offrait sa tournée pour les musiciens. Ou que le groupe avait bien donné, que le public était content et consommait : le cachet de chacun augmentait en conséquence. Mais quand on allait juste boire un verre tous les deux ou manger un morceau, je voulais pouvoir payer de temps à autre.

Ce soir-là, pourtant, nous ne nous arrêtâmes pas dans un pub. Nous rentrâmes directement chez moi. La veille, j'avais fait quelques courses et nous aurions de quoi tenir le week-end. En arrivant, je commençai par sortir mes achats et enlever toutes les étiquettes. Puis je suspendis mon blouson dans l'entrée, trop fière.

Quand je revins au salon, Lynn était passé par la cuisine et avait ouvert deux bières. Pour cela aussi, j'avais prévu. Il se laissa tomber dans le sofa et but une longue rasade.

- Ouah… ça fait du bien, fit-il en étirant ses longues jambes.

J'étais debout, face à lui. Je bus deux gorgées, puis passai dans la chambre. J'avais ma petite idée en tête. Je retirai rapidement mon pantalon et mes chaussettes, attrapai un préservatif dans le tiroir - là aussi, j'avais prévu pour le week-end... - et revins dans le salon.

- Baby... Hum... fit-il d'un air appréciateur.

Son regard s'était assombri d'un coup. Négligemment, je jetai le petit paquet du préservatif à côté de lui et j'entrepris de dégrafer chaque bouton de mon chemisier, mes seins pointant à travers le tissu. Puis, le gardant ouvert, je fis glisser mon petit slip avant de m'approcher de lui. Je posai mes mains sur ses épaules pour m'asseoir sur ses genoux.

- Il paraît que je sais quel cadeau te faire ? dis-je en me penchant vers son visage. Tu crois que ça peut convenir ?

- Je crois que ça en prend le bon chemin, baby... fit-il en glissant ses mains sous les pans de tissu pour caresser mes seins, puis mon dos.

Doucement, je lui pris les mains et les reposai sur le côté :

- Je n'ai pas dit que tu pouvais déjà toucher à ton cadeau...

- Oh, dommage...

- En effet. Mais c'est juste parce que, moi, j'ai envie de toucher au mien d'abord.

- Hum, comme tu veux, ronronna-t-il en se laissant complètement aller contre le dossier.

Je passai alors les mains sous son t-shirt, le lui ôtant bien vite. Puis je m'amusai à caresser son torse, insistant sur les zones les plus sensibles. Il soupirait déjà. Quand il poussa son premier gémissement, je me laissai glisser à genoux, au sol, et entrepris de lui retirer son pantalon et son caleçon. Puis j'embrassai son sexe qui durcissait entre mes lèvres, le léchant et le goûtant tendrement.

- Oh... Jenna... souffla-t-il avant de gémir à nouveau en fermant les yeux.

Je ne détachai pas mon regard de son visage, savourant l'effet que je lui faisais. Un grondement plus sourd me fit attraper le sachet du préservatif, l'ouvrir et le dérouler sur son sexe. Puis je me redressai et revins sur ses genoux, basculant mes hanches pour le recouvrir de mon corps.

- J'ai envie de toi... soufflai-je contre ses lèvres avant de l'embrasser profondément.

- Ca tombe bien, baby, me répondit-il ensuite, car moi aussi.

Et il se saisit de mes hanches pour s'ancrer plus encore en moi.

- Accroche-toi, baby, j'vais t'faire décoller...

Je poussai un petit cri de surprise qui se transforma bien vite en cri de plaisir et, haletante, je lui gémis :

- J'aimerais bien... qu'on décolle... ensemble... Oui... Oui !

- Ca va l'faire... Baby... Ca va l'faire...

Et l'orgasme nous terrassa en même temps.

**

Je ne repris conscience qu'étendue sur mon lit. Lynn m'avait portée jusque-là et s'était allongé près de moi. Il me parcourait de petits baisers légers, comme des caresses d'ailes de papillon, sans oublier la moindre parcelle de mon corps. Je soupirai de bien-être, prête à sombrer dans un sommeil réparateur.

- J'veux t'entendre crier encore, baby, me souffla-t-il à l'oreille. J'adore quand tu jouis.

Et tendrement, il écarta mes cuisses et se mit à les caresser, à embrasser la petite zone si douce qui menait à mon sexe. Puis il remonta un peu, continuant ses baisers. Je gémis. Je ne pensai pas pouvoir repartir si vite et pourtant, le désir était bel et bien là, à nouveau. Mais c'était un désir moins violent, moins exigeant. Et je succombai une nouvelle fois au plaisir, comme emportée sur un petit nuage. Avant de m'endormir, j'entendis juste la voix grave de Lynn me murmurer à l'oreille :

- T'es trop belle, baby. Dors bien...

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