L'homme qui changea la face du continent

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La guerre continua, même en son absence. Après encore cinq années de combat, Rivedaux conclut un accord de paix avec le Kaiser, qui dût leur céder de nombreux territoire parmi lesquelles son duché de Beffroi. Finalement, tous les pays vassaux se déclarèrent indépendants et sortirent de la guerre les uns après les autres pour se concentrer sur la déportation des Gotts. Très vite, le Kaiserreich de Steinadler cessa totalement d'exister. Le Kaiser abdiqua en 1657 et laissa son trône vide. Chaque province, chaque duché et chaque principauté devint un pays indépendant livré à lui même. Certains étaient officiellement de la doctrine des parfaits, d'autres de la doctrine orthodoxe. Cela importait peu au fond.
Les combats ne cessèrent réellement qu'en 1660 après que les mercenaires et les chef de guerre aient enfin réglés leurs différents et apaisés leurs rancunes.
La guerre en elle même fit des millions de tués. Entre les pillages perpétrés par les mercenaires en manque de soldes, les massacres religieux, les famines, les épidémies, et le génocide des Gottes volk, c'est près d'un tiers de la population de l'empire qui disparut. Nombre de villes et de villages ne purent jamais être repeuplés et devinrent des villes fantôme. Les eaux du Langfluss charrièrent encore des cadavres pendant des mois. Le peuple Gotts perdit son statut de peuple privilégié, et l'équilibre des forces fut rétabli.
La guerre avait été tellement horrible que tous les pays du continent signèrent une charte supposée assurer la paix entre toutes les nations, notamment entre toutes celles qui avaient émergé de l'ancien empire. On commença à parler de cette guerre comme de la guerre qui mît fin à toutes les guerres. La der des ders.

Cette guerre dura cinquante ans sans trêve ni repos. Suffisamment longtemps pour que quelqu'un ait le temps de naître, de grandir, et de mourir, sans avoir connu ce qu'était la paix.

Krasny, maintenant âgé, décida de quitter Sardon pour regagner Chornyy Zamok en Voronoy. Il était toujours pourchassé par des assassins, notamment des extrémistes conservateurs qui regrettaient le Kaiserreich et le considéraient lui comme étant le principal artisan de la déchéance de la race des Gottes volk. Il tenta d'opérer son voyage le plus discrètement possible, mais la traque ayant duré quinze ans trouva enfin sa conclusion en 1661 sur les routes de Rivedaux par une volée de tirs d'arquebuse. Krasny survécut mais fut mortellement blessé. Les assassins s'enfuirent, et il parvint finalement à retourner en Voronoy, dans un état lamentable. Il resta alité un moment à Chornyy Zamok, entouré de sa famille. Il délirait, et demanda qu'on le place sur un bateau sur la Nordsee, et qu'on l'envoie au nord. Il leur confia que son rêve avait toujours été d'explorer les pôles.
Il fut placé sur un petit voilier avec des vivres, une évangile, une longue vue et un fusil, et on le laissa se diriger vers le nord alors que les derniers stades de la fièvre se faisaient sentir. Il s'éloigna rapidement ce qui fit qu'au final, personne ne vit s'éteindre l'homme qui avait changé la face du continent entier.

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