L'engrenage

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L'incident déclencheur survint en 1609 lorsque le kaiser voulut nommer régent du Palatium son cousin Orthodoxe Friedriech Gervshirl. Les Parfaits, majoritaires dans le Palatium, s'insurgèrent et firent assassiner Friedrich. En représailles, le Kaiser Wilhelm envoya Krasny pacifier la région à la tête d'une armée de près de cent mille hommes. Le général laissa ses troupes piller toute la région, permettant au peuple de rajouter un couplet bien senti à « la marche de M'sieur de Voronoy» qui commémorait déjà bien des exactions commises par le nordique. Krasny commença par sécuriser toutes les fabriques de poudre du Palatium, puis, voyant que son armée ne pouvait plus se sustenter, il lança des campagnes de pillage systématiques de chaque village de la province. Toutefois, Krasny avait un plan. Il prit grand soin de ne pas éliminer les chefs ennemis et de relâcher les leaders des Parfaits après les avoir capturés. Finalement, la guerre s'enlisa, et le royaume voisin du Bozerr engagea ses troupes au côté des insurgés. Pour faire face à cette situation, le Kaiser appela ses vassaux à lever des troupes pour lui. Ce fut l'occasion que saisirent les vassaux partisans des Parfaits pour se déclarer indépendants et s'opposer au Kaiser orthodoxe. En quelques mois à peine, le Kaiserreich avait sombré dans le chaos. Diverses factions se formèrent, certains nobles voulurent rester neutres, d'autres revendiquèrent l'indépendance de leurs contrées.
Krasny accepta une forte somme d'argent pour vendre tous les canons de son armée aux forces rebelles. Le kaiser l'accusa de trahison et lança une armée à ses trousses. C'est alors que s'engagea la bataille de Harlu, dans les bois de Harlu où Krasny avait dû se réfugier. Nombre de ses hommes se retournèrent contre lui dès le début des combats, mais en dépit du sous nombre et de l'absence d'artillerie dans ses rangs, Krasny parvint à tenir les loyalistes en échec pendant un certain temps par des manœuvres de contournements rapides. Il parvint, ordonnant des salves rapides de mousquet et des déplacements sous le couvert des arbres, à donner l'illusion que son armée était nettement plus nombreuse qu'elle ne l'était vraiment, jusqu'au point que les forces impériales se replièrent. Mais Krasny fut trahi par l'insubordination de ses hommes qui ignorèrent ses ordres et se lancèrent à la poursuite des fuyards. Ils tombèrent dans une embuscade et furent massacrés. Le général lui même parvint à s'échapper mais fut cueilli par les troupes impériales dans une auberge où il s'était réfugié. Au final, les loyalistes occupèrent le terrain après avoir éliminé l'armée traîtresse, ce qui fit de la bataille de Harlu la première défaite militaire qu'essuyait Krasny. Il se jura à lui même que ce serait aussi la dernière.
Ainsi, le célèbre M'sieur de Voronoy, fut traîné jusqu'à la capitale et jeté en prison où il fut torturé pendant deux mois sans dire un mot sur ses intention, jusqu'à ce qu'il parvienne à s'évader pour regagner Chornyy Zamok en Voronoy.
Krasny se fit mercenaire et décida de louer ses services au plus offrant. Et justement, la guerre dans le Kaiserreich prenait de plus en plus d'ampleur, d'autant que le roi de Carrambez, royaume vassal de l'empire, venait de se réclamer indépendant tout en louant ses services de mercenaire au Kaiser. Le roi Cortes de Carrambez acquit rapidement le surnom du Cid pour ses compétences incroyables en poliorcétique après avoir fait tomber une cité fortifiée en moins de quatre heures. De nombreux autres mercenaires, souvent originaires de la basse noblesse, s'étaient jetés sur l'occasion et louaient leurs services contre la promesse de terres et d'or.

Krasny fut tout d'abord engagé par la ligue des Parfaits qui le plaça à la tête d'une armée colossale et le chargea de diverses missions. Il se contentait souvent de batailles faciles et menait des pillages effrénés partout où il passait. Lorsqu'il arriva devant la citadelle de Bréda, tenue par les troupes de Carrambez placées sous les ordres de Spinola, jeune neveu du roi; Krasny posa le siège. La ville se défendit farouchement. D'abord les assaillants demandèrent la reddition sans condition des défenseurs, mais ceux ci refusèrent. Krasny ordonna l'organisation d'un travail de sape, mais les contre sapeurs ennemis contrecarrèrent son plan. Il décida donc d'affamer la population tout en pillant les environs, mais des alliés des défenseurs leur firent discrètement parvenir des vivres par voie fluviale. Furieux, Krasny ordonna un assaut nocturne. Ses hommes pénétrèrent discrètement dans la ville en utilisant leurs anciens tunnels de sape, et eurent le temps de tuer nombre de soldats avant qu'ils ne se réveillent. L'attaque fut repoussée de justesse, alors Krasny, qui était pressé car des renforts ennemis approchaient, décida un assaut massif. Les assaillants avaient capturé des pigeons venus de la ville de Bréda, et avant l'assaut, il leurs couvrirent les ailes de poix et y mirent le feu avant de les relâcher. Les volatiles affolés se ruèrent vers les toits des maisons où se trouvaient leurs nids, propageant un incendie dans toute la ville.
Au même moment, tous les canons de l'armée de Krasny ouvrirent le feu sur les portes, laissées sans défenses car les habitants étaient trop occupés par l'incendie. Une fois la ville ouverte à son armée, Krasny se lança à l'assaut avec ses hommes, mais les habitants, sur ordre de Spinola, rassemblèrent du bois de la poudre, du souffre, et tout ce qui pouvait brûler pour l'entasser devant la porte et allumer un grand feu, bloquant ainsi le passage aux forces du mercenaire.
Cette manœuvre était supposée permettre aux défenseurs de gagner du temps, et l'armée ennemie fut bien stoppée, n'osant pas charger à travers les flammes. Mais les mesures extrêmes prises par Spinola ne plaisaient pas aux civils qui avaient été forcés d'abandonner leurs maisons en proies aux flammes pour allumer le feu. C'est une femme de Bréda qui assassina Spinola d'un coup de hache sur la tête. S'ensuivit un court, mais violent, combat entre les civils et les soldats avant que tous n'acceptent de poser les armes et de se rendre à Krasny.
La reddition de Bréda fut le premier coup d'éclat de la guerre. Le roi Cortes fut furieux d'apprendre la mort de son neveu.
Krasny occupa quelques jours la ville, mais abandonna vite ses cendres, ne voyant pas venir ses ennemis. Il se mît en route en direction de Felheim, un bastion des Parfaits, mais en route il tomba dans une embuscade des forces loyalistes. En fait, les deux armées s'étaient croisées par hasard, et c'était une attaque d'opportunité. Alors que la ligne ennemie se formait, Krasny constata que le nombre d'hommes était à peu près égal dans les deux camps. En grand stratège, le mercenaire nordique mît en place une tactique inédite. Cette bataille fut la première de l'histoire à faire appel à une ligne oblique. Cette tactique relativement simple consistait à organiser les flancs de façon irrégulière. Il plaça cinq dixièmes de ses troupes sur le flanc droit, trois dixième au centre, et le reste sur le flanc gauche, avant de les faire avancer, le centre en avance sur le flanc gauche et le flanc droit en avance sur les deux autres. Face à la ligne régulière qui lui faisait face, le flanc droit submergea le flanc ennemi qui éclata rapidement après quelques minutes de corps à corps. Puis le flanc droit pût se tourner vers le centre ennemi qui fut alors submergé avec l'aide du centre de l'armée de Krasny. Quand au reste de l'armée ennemie, il se replia et fut rattrapé par la cavalerie de réserve. Krasny accomplit donc une victoire totale avec un nombre ridicule de pertes. Le commandant adverse fut capturé et tué par les soldats qui le considéraient comme un hérétique.
Krasny rentra à Felheim victorieux, et on lui commanda de tenir la ville jusqu'à nouvel ordre. En effet, l'armée du connétable impérial Claus Von Glaubitz vint immédiatement poser le siège devant les murs de la cité. Felheim fournissait une bonne partie du matériel militaire des parfaits dans la région, alors il était inconcevable que la ville tombe. Les Orthodoxes eurent beau catapulter du bétail pestiféré par dessus les murailles, les défenseurs les brûlaient rapidement pour éviter toute contagion. Quelques assauts infructueux furent tentés, mais aucun ne parvint à franchir les remparts. Finalement, c'est Krasny lui même qui ouvrit les portes de la ville et laissa entrer l'armée de Claus Glaubitz en échange d'une bonne quantité d'or et d'une amnistie officielle pour tous ses crimes ainsi que sa trahison. Toute la population de la ville, hommes, femmes et enfants, furent tous massacrés en quelques jours. Les orthodoxes estimant qu'en jetant les cadavres des hérétiques dans le Langfluss ils rendaient hommage au dieu du fleuve. Les réserves colossales d'armes et de poudre de Felheim tombèrent aux mains des loyalistes, tandis que Krasny retournait en Voronoy pour lever une armée qui combattrait cette fois au nom du Kaiser. Krasny fonda ainsi sa compagnie de mercenaires qu'il appela les «krovavyye vorony», ou «corbeaux de sang».

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