- Chapitre 63 -

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Samedi 7 mai 2022, Nevada, États-Unis d’Amérique.

Derrière le volant, l’inconnue ne tarda pas à défaire les premiers boutons de son uniforme noir. Une fois plus à l’aise sur le large siège de la camionnette, elle soupira de contentement. Ils avaient quitté le parking de la salle des fêtes une dizaine de minutes plus tôt. À présent engagés sur une large voie double, la fausse serveuse ne tarda pas à faire vrombir le moteur.

— Vous pouvez me dire comment vous vous appelez, au moins ? souffla Jim en l’observant.

Son interlocutrice jouait avec la longue mèche de cheveux prune qui tombait de l’arrière de son crâne. Elle quitta brièvement la route des yeux pour lui adresser un rictus.

— Janice Gordon. (Elle haussa ses épaules malingres sans cesser d’écraser l’accélérateur.) Appelle-moi Jane.

Rassuré par son attitude nonchalante, Jeremy se laissa aller dans son siège, regard perdu sur l’horizon obscur.

— Jeremy Wayne, souffla-t-il à son tour en souriant face à la sonorité devenue étrangère. Vous pouvez m’appeler Jim.

Jane ricana, mais n’émit aucun commentaire. Alors qu’elle redescendait progressivement à une vitesse qui ne leur vaudrait pas d’être poursuivi par la police névadaine, elle jura bruyamment. Surpris, Jeremy se redressa, mais elle secoua la tête pour le rassurer.

— J’ai oublié de te filer ça, gronda Janice en fouillant nerveusement sa poche.

Elle en extirpa deux cachets blancs qui arrachèrent aussitôt une grimace à Jim.

— Un sédatif et un analgésique, expliqua-t-elle d’une voix rauque.

Son interlocuteur haussa un sourcil suspicieux avant de rire nerveusement.

— Vous croyez vraiment que je vais avaler ça sans plus d’infos ?

Jane le fusilla du regard puis déposa de force les deux pilules sur la cuisse de l’adolescent. Jim les empêcha de tomber par pur réflexe.

— Si tu les prends pas, c’est pas mon problème. Mais tu risques de regretter.

Perplexe, Jim considéra les pilules au creux de sa paume puis soupira.

— Et c’est pour quoi faire ?

— Ça risque d’être utile quand ils vont te charcuter le bras.

Cette fois, Jim laissa tomber les deux pilules entre ses pieds. Il jura tout bas, se contorsionna pour les récupérer puis jeta un regard stupéfait à Jane.

— C’est quoi ce bordel ?

— Ferme-la et avale ces foutus médocs’, maugréa-t-elle en tapant sur son volant. Je dois m’arrêter à la prochaine sortie. On doit pas perdre une minute. Les effets auront pas le temps d’agir si tu traînes trop.

Jeremy observa tour-à-tour les pilules et la femme en rogne. Il ne savait pas qui des deux l’inquiétait le plus. Il finit par lâcher un rire jaune. Au point où il en était… Il récupéra une bouteille d’eau abandonnée entre les deux sièges, déposa les cachets sur sa langue et les fit descendre d’une grande rasade.

— Bon garçon, le railla Jane avec un sourire cynique.

L’adolescent l’ignora en revissant le bouchon. Cette femme connaissait personnellement ses parents et était même au courant de l’histoire du pendentif… Si elle lui voulait vraiment du mal, elle l’aurait déjà fait.

Comme promis, Jane s’engagea dans la première sortie qu’ils croisèrent. Elle ralentit à hauteur d’un carrefour, inspecta son rétroviseur intérieur, puis prit sur la droite. Jim observait les champs plongés dans la nuit en silence. Il n’avait aucune idée de l’endroit où ils se trouvaient ni de leur destination finale.

— On va où, au fait ? trouva-t-il bon de demander après quelques minutes.

— Récupérer de quoi te charcuter le bras.

Sourcils froncés, Jeremy n’osa pas demander plus de détails. Il avait fini par accepter de ne plus rien contrôler. Les cachets commençaient d’ailleurs à agir : son esprit autant que son corps peinaient à analyser leur environnement. Les champs et les collines lointaines n’étaient que des amas flous de l’autre côté de la vitre.


L’horloge électronique du véhicule avait avancé de quelques minutes lorsque Janice ralentit à hauteur d’un motel. Jim prêta à peine attention à l’enseigne : c’en était une parmi tant d’autres au milieu des plaines américaines. Une fois garés, Janice coupa le moteur puis martela :

— Tu bouges pas et tu la fermes. Je reviens dans deux minutes.

L’esprit embrumé, Jim ne trouva rien à redire. Les épaules affaissées, il décompta les minutes sur l’horloge mécanique. Deux minutes s’étaient écoulées. Son cœur s’était apaisé, ses pensées s’étaient effilées. Un papillon de nuit vint s’écraser sur le barre-brise et le fit sursauter. Cinq minutes. Puis des coups contre la vitrine de sa portière lui arrachèrent un cri de frayeur.

Le visage plissé de Jane lui adressait une mimique narquoise derrière la fenêtre. Un air parfumé de relent d’essence accueillit l’adolescent quand elle ouvrit la portière en grand.

— Descends, gamin.

Les jambes molles, Jim manqua se ratatiner sur l’asphalte. Jane le rattrapa en jurant avant de le redresser. À présent, même la vue de l’adolescent était floutée. Il se laissa mener jusqu’à l’arrière de la fourgonnette et s’y appuya quand Janice poussa un l’un des battants entrouverts. Une odeur d’antiseptique picota les narines de Jim.

— Allez, monte.

Les idées en vrac, il accepta la main de Janice et grimpa sur le marchepied. L’intérieur de la camionnette était sombre, faiblement éclairé par une unique ampoule. Aucune trace d’éventuels condiments en provenance des entrepôts de Wallace&Merry’s.

Jeremy avisa une pochette d’outils médicaux ouverte, plissa les lèvres. Focalisé sur la poche à instruments, il manqua le deuxième marchepied et partit en arrière. Une main le rattrapa de justesse et l’attira à l’intérieur. Jeremy étouffa un grognement de douleur en se réceptionnant sur le sol métallique du véhicule.

— Doucement, papa…

La voix pincée était familière à Jim. Sa gorge se noua alors qu’il remontait les coudes pour se redresser. Deux bras l’aidèrent à se relever à genoux. Les yeux plissés, Jim dévisagea ses interlocuteurs. Deux hommes, d’âges différents.

La vague de découragement qui le submergea lui arracha un hoquet étranglé. Il avait échoué. C’était un test après tout. C’était Edward – et un inconnu – qui étaient plantés sous son nez.

— Jane, referme vite, ordonna le plus jeune des hommes d’un ton fébrile.

Elle s’exécuta, enfermant Jim avec l’inconnu et son oncle. Comment avait-elle su pour le pendentif ? Et son oncle ? Comment…

— Jemmy.

La voix de son oncle était étrange. Moins moqueuse que d’habitude. Plus soucieuse. Il se pencha vers lui, posa une main sur son épaule. Pour une fois, elle n’envoya pas de décharge nerveuse dans tout le corps de l’adolescent.

— Jemmy, je… j’imagine…

— Laisse-moi faire, intervint d’un ton ferme le deuxième homme, plus âgé. Jeremy, je me doute que le mélange de médicaments t’embrouille l’esprit. Et que tu puisses être en état de choc. Mais il faut que tu nous écoutes, que tu nous fasses confiance. Notre mission est vouée à l’échec si on n’obtient pas ta coopération.

Sur ces paroles, l’inconnu lui empoigna le bras pour le redresser. Confus, terriblement déçu, Jim força sur ses genoux tremblants et se laissa choir sur une couchette. Edward s’était redressé lui aussi et le dévisageait avec insistance. Il avait l’air plus mortifié qu’irrité.

— Je sais, croassa Jeremy en baissant le nez.

Les deux adultes échangèrent un regard étonné. Puis l’inconnu posa sa main sur le poignet de Jim pour attirer son attention.

— Jeremy, qu’est-ce que tu sais ?

— Que j’ai échoué, souffla-t-il en masquant difficilement sa peine. Je sais que… je vous ai déçu.

Le moteur du véhicule les détourna momentanément de leur discussion. Edward attendit que la camionnette ait démarré avant de s’asseoir à côté de lui.

— Tu ne m’as pas déçu, Jemmy. (La voix d’Ed était étonnamment mélancolique, sourde de douleur.) Jamais.

L’autre homme lorgna Edward d’un air impatient avant d’agripper le coude de Jim.

— Jeremy, on a dû t’implanter une balise GPS quand tu as rejoint la Ghost Society. Si tu connais son emplacement, j’ai besoin de savoir maintenant.

Perplexe, l’adolescent leva le nez pour confronter l’inconnu du regard. La soixantaine bien entamée, il avait un nuage de cheveux blancs sur le crâne et un visage anguleux. Son regard sérieux perçait derrière les verres de ses lunettes.

— Elle est ici, murmura Jeremy en tapotant faiblement l’intérieur de son coude droit. Mais vous le savez déjà, pourquoi vous…

— Jem, tu délires, mon grand, souffla Ed en passant une main sur sa nuque.

— Il est complètement à l’ouest à cause des médicaments, expliqua le deuxième homme en se tournant vers sa pochette d’instruments médicaux. Et c’est ce qu’il nous faut pour l’opérer. Tu veux bien couper la manche de sa chemise ?

Edward récupéra la paire de ciseaux qu’on lui tendait. De plus en plus hébété, Jim le regarda découper le tissu blanc de son vêtement. L’adolescent n’était pas spécialement attaché à cette chemise, mais, quand même, elle était neuve…

Le froid du désinfectant sur la peau sensible de son coude envoya un pic de conscience entre deux brumes médicamenteuses. Il recula sur la couchette, tâtonnant l’espace à la recherche de son couteau. L’avait-il laissé sur le siège avant de la camionnette ? Edward lui agrippa le poignet au moment où Jeremy s’emparait d’un scalpel posé à sa droite. Ils échangèrent un long regard.

— Jem, murmura l’homme d’une voix prudente, il faut que tu me le donnes.

— Tu comptes faire quoi avec ? répliqua l’adolescent en plissant les paupières.

Des taches noires et blanches envahissaient sa champ de vision, brouillant les traits d’Edward, effaçant son rictus narquois pour le remplacer par des lèvres plissées d’angoisse. Chassant l’éclat calculateur de ses yeux pour y déposer l’étincelle d’affection que Jim n’avait jamais su déceler.

— On doit enlever la balise, expliqua-t-il en refermant avec délicatesse ses doigts autour de ceux de l’adolescent. Pour qu’on puisse fuir sans risquer d’être suivis. Mike et Grace nous attendent à trois cents kilomètres d’ici. Ils doivent assurer le relai.

L’odeur de l’antiseptique était toujours aussi forte. Elle ne masqua pourtant pas complètement le parfum de l’homme quand il se pencha vers Jeremy pour le serrer dans ses bras. Et il la reconnut.

— On rentre à la maison, mon grand.

Atterré, Jim lâcha le scalpel. Il résonna sur le sol métallique de la camionnette dans un tintement désagréable. Mais il n’entendait plus que son cœur qui cavalait furieusement dans sa poitrine. Ça ne se pouvait pas… Il rêvait. Les médicaments le faisaient délirer.

— Ethan, il faut qu’on…

— Je sais, papa, soupira l’intéressé en lâchant Jim à contrecœur. Serre les dents, Jemmy.

Tandis que Jeremy observait son père la bouche entrouverte, la lame du scalpel s’enfonça dans le creux de son coude. Il tressaillit, voulut reculer, mais Ethan le retint fermement par les épaules.

— Désolé, mon grand, chuchota-t-il dans ses cheveux. Désolé.

Le sang se mit à suinter, sombre, épais. Un haut-le-cœur secoua l’adolescent et lui fit monter les larmes aux yeux. Même si la douleur était amoindrie par l’analgésique, la pince qui rentra dans son coude lui arracha râle de souffrance. Son bras le brûlait jusqu’à l’épaule.

— Stop, stop, haleta-t-il en tirant sur son coude.

L’étreinte d’Ethan combinée à la grippe du médecin eurent pourtant raison de sa rébellion. Il enfonça les doigts dans le bras de son père, carra les mâchoires et inspira profondément.

— Tu la trouves ? s’enquit Ethan d’une voix tendue.

Ellis ne lui répondit pas immédiatement, concentré sur son œuvre. Il arracha une nouvelle plainte à son petit-fils avant d’extraire doucement une puce électronique pas plus grosse qu’un pois. Il la déposa dans un flacon, attrapa énergiquement une compresse préalablement imbibée de désinfectant et la pressa sur la plaie.

L’esprit cotonneux, Jeremy laissa son front glisser jusqu’à l’épaule de son père. Son coude pulsait de douleur, envoyait des vagues de froid bouillonnant jusqu’à son cœur. Pourtant, cette souffrance n’enlevait rien à la plénitude qui s’était emparé de lui. Ils étaient là. Vraiment là.

Sa famille. Son père, Mike… ils étaient venus. Pour lui, pour le sauver.

— Merci, murmura-t-il en laissant couler les larmes qu’il retenait depuis si longtemps. Merci.

Ethan l’étreignit plus fort contre lui, les paupières fermées. Il avait peur de le lâcher, de le voir partir de nouveau. Il ne pourrait pas supporter de perdre son fils une troisième fois.

— On rentre, lui assura-t-il d’une voix apaisée. On va retrouver maman et Thallie.

Pour la première fois depuis dix ans, Jeremy songea à sa famille réunie. Il sourit, s’esclaffa au milieu de ses larmes, agrippa plus fort le bras de son père s’assurer qu’il ne rêvait pas.

— Je t’aime, Jemmy, chuchota Ethan en embrassant ses cheveux. C’est fini, on rentre à la maison.

L’adolescent ne savait pas où exactement se trouvait sa maison, mais il était persuadé que son foyer prenait naissance dans l’idée de retrouver sa famille.

— Merci, papa.

Ethan ne répondit rien, concentré sur le cœur qui battait contre le sien. Lui aussi venait de retrouver la part manquante de son foyer.


L’air qui rentrait dans les poumons de Rebecca lui glaçait la poitrine. La soirée névadaise n’était pourtant pas froide. Il n’empêche que des frissons incontrôlables lui remontaient le dos et les flancs. Les bras croisés, elle resta en retrait du champ dans lequel son père et l’agent Colms s’étaient enfoncés. Les lumières de leurs portables éclairaient une terre fraîchement labourée. Une vingtaine de mètres derrière eux, une enseigne publicitaire pour des tacos clignotait faiblement.

— On est sûrs que c’est ici ? s’enquit Edward en revenant sur ses pas.

L’agent Colms consulta l’écran de son portable. Ses traits semblaient s’enfoncer sous la lumière blafarde de l’appareil.

— Oui, monsieur. La balise émet à moins de cinq mètres de notre position.

Ed se contenta d’observer les alentours plongés dans l’obscurité. Rebecca se mâchouilla plus violemment la lèvre. C’était elle qui avait remarqué en premier l’absence de Jeremy. Elle qui avait prévenu son père. Edward n’avait pas attendu longtemps avant de lui ordonner de le suivre et de prévenir l’agent Colms. Le Fantôme avait pris le volant et suivi la direction de la balise GPS.

Qui se trouvait probablement au milieu du champ. Sans trace de son cousin, évidemment.

— Ils ont extrait la balise, annonça Edward d’un ton badin, parfaitement conscient de la situation. Elias n’aurait pas pu faire ça seul. Quelqu’un m’a trahi.

Rebecca baissa le nez sur ses chaussures à talons. Le malaise et l’appréhension lui engourdissaient les membres. Qu’allait penser son père ? Où était parti Jeremy ? Avec qui ?

— Tu veux ma veste ?

L’adolescente jeta un regard désemparé à son père. Puis elle acquiesça faiblement. Visage fermé, Ed ôta sa veste de costume et la drapa autour des épaules de sa fille.

— C’est pas moi, papa, lâcha-t-elle d’un ton rapide, pincé. Promis.

— Je sais, ma chérie.

Étonnée, elle le suivit des yeux tandis qu’il retournait vers la voiture. Ses épaules s’étaient affaissées. L’agent Colms ne tarda pas à suivre, lèvres pincées de colère retenue. Elle devait s’estimer responsable de la fuite de l’adolescent. Pourtant, Rebecca savait que ni l’une ni l’autre n’avaient d’implication là-dedans.

— On rentre, Becky, déclara Ed en lui ouvrant la portière. C’est trop tard.

Ébahie, elle traîna les pieds jusqu’à la voiture et s’y laissa tomber lourdement. C’était tout ? Tant d’efforts, tant de mois passés sur cette question d’héritier pour… ne même pas essayer de le poursuivre ?

Devant son air déconfit, Ed pinça amèrement les lèvres.

— Sans la balise, c’est inutile de les poursuivre. Je ne sais pas quel contact a permis à Elias de s’enfuir. Dans tous les cas, il sera plus simple de déterminer où il va rentrer plutôt que de chercher les routes qu’il va emprunter. On verra ça quand on sera rentrés au siège.

La tête tournée vers la fenêtre, il marqua une pause avant de souffler à voix basse, presque pour lui-même :

— Il est parti.

Rebecca eut un pincement au cœur en constatant qu’il avait l’air plus attristé que déçu.

Et le vide de sa poitrine s’accentua quand elle se rendit compte qu’elle ressentait la même chose.

***

Etttt zééé la fin. Du tome 1, y'a encore un paquet de m*rdes à venir héhé

Plus sérieusement, ça fait toujours bizarre de poster un dernier chapitre, même si j'ai fini l'écriture de mon côté il y a plus de quatre mois déjà. La 1ère réécriture est finie aussi, j'attends d'avoir des retours sur la fin et la cohérence du tome complet pour me dire que c'est fini, fini, pour de bon ce tome 1.

Je vais faire un petit mot après ce chapitre pour faire un point sur la suite et poser des questions aux lecteurs éventuels de cette histoire (je n'ai aucune idée si des personnes lisent cette histoire malgré des vues sur les chapitres...) sur leurs ressentis du tome 1 :D

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