Chapitre 34

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Point de vue Chloé :

Je suis en train de parler depuis un petit moment avec Aziz, j'aimerais bien pouvoir m'en débarrasser et rejoindre Thomas et Cynthia. Mais il faut d'abord que j'attende que PJ s'éclipse avec une des filles, histoire que nous ayons le champ libre. Non pas que je pense qu'il ait droit à une réciprocité si nous passons du temps avec Cynthia, mais cela nous permettra d'éviter une situation potentiellement gênante.


Après avoir succombé aux charmes de Cynthia, la culpabilité a envahi mon esprit dès le lendemain. Le plus dur était de faire comme si de rien n'était et de le cacher à Thomas. Je me sentais hypocrite après toutes les scènes de jalousie que j'ai pu lui faire. L'idéal aurait été que je lui en parle et que je l'autorise à faire de même. Mais c'est au dessus de mes forces. Je n'y peux rien, l'idée seule qu'il puisse prendre du plaisir avec une autre me fait trop mal. D'autant plus avec une fille comme Cynthia qui a tout pour elle, je suis sûre qu'il trouverait ça mieux qu'avec moi, il finirait par me quitter. Je les vois déjà en train de parler de moi pour se moquer, foutue paranoïa !!!


Et pourtant je sais que ni lui, ni elle ne sont comme ça. Mais j'ai trop peur qu'il m'abandonne. En plus si je suis honnête avec moi même, je commence à être un peu jalouse des attentions que Cynthia manifeste aux autres. Même si nous n'avons pas recommencé l'expérience, j'apprécie notre amitié teintée de désir. Nous ne le verbalisons pas, mais ce qui s'est passé plane entre nous deux et si je n'ai pas recommencé, c'est uniquement par respect pour Thomas.


Même le sexe n'arrive pas à calmer mes angoisses et pourtant cela n'a jamais été aussi bon entre nous deux. Nous découvrons de nouvelles choses, petit à petit je fais sauter tous les blocages pour suivre nos envies. Je suis certaine qu'il apprécie ce changement d'attitude chez moi. S'il n'y avait pas cette honte qui me taraude, la vie serait parfaite.


C'est ce qui m'a décidé à mettre en place ce stratagème, en prenant sur moi et en exhaussant son fantasme, je pourrais plus facilement lui expliquer que je l'ai trompé avec Cynthia. J'espère qu'il se montrera suffisamment compréhensif pour me pardonner. Cela devrait aussi me permettre de travailler sur ma jalousie. Paradoxalement, cela me semble plus facile d'accepter de le partager si je suis là, que de les savoir ensemble en mon absence. Et honnêtement je suis partagée entre l'appréhension et l'excitation. L'image des caresses que nous allons partager me rend toute chose. Je savoure déjà en anticipant la douceur des lèvres de Cynthia. Je vais pouvoir répondre à l'envie de retrouver son corps tout en me débarrassant de tout remord vis-à-vis de Thomas. Il faudra juste que je contrôle mes émotions quand ils en viendront à devenir plus intime. Mais je l'aime trop pour laisser la situation en l'état et continuer notre vie comme si de rien n'était. Il faut que la vérité sorte d'une manière ou d'une autre et cette solution me semble la façon la plus douce de le faire.


J'en suis à ce stade de mes réflexions, écoutant d'une oreille polie la discussion d'Aziz qui essaie de m'en mettre plein les yeux avec sa vie d'über-fortuné. S'il savait à quel point je ne l'envie pas. Certes j'apprécie le confort et ces semaines passées dans ce luxe chez PJ sont agréables. Mais je n'abandonnerais jamais mon homme pour ce luxe si agréable soit-il.


C'est alors que j'ai la surprise d'apercevoir Cynthia qui entraîne Thomas par la main vers une des chambres. Pourquoi est ce qu'ils changent de plan ?!!! Nous avions convenus que nous attendrions que PJ soit occupé pour nous éclipser. Vite il faut que je pense à quelque chose !!!


J'interrompt Aziz dans son monologue et lui dis que j'ai quelque chose à demander à PJ. Je vais ensuite le voir provoquant le regard noir de la pouffiasse qui cherchait à le séduire et lui demande :


-J'ai un peu chaud PJ est ce que tu pourrais me faire visiter les jardins.


A son regard, je le sens un peu interloqué, par la façon abrupte dont je l'ai interrompu. Puis très vite j'y lis le désir qu'il ne cache pas dès qu'il s'adresse à moi. Et même de la joie mâtinée de surprise. Je peux le comprendre, il faut dire que les derniers jours j'ai totalement arrêté notre petit flirt, le traitant uniquement en ami. Il doit s'imaginer que j'ai changé d'avis. Je dois très vite le détromper pour ne pas être cruelle.


Tout en le suivant vers le jardin je lui dis donc :


-Je te remercie, il n'est pas méchant ton copain, mais un peu lourd. Je n'arrivais plus à m'en défaire. Ne t'en fais pas je vais te rendre très vite à ta prétendante, elle est d'ailleurs assez jolie, tu as bon goût.


Voilà, comme ça pas d’ambiguïté. : je parle un peu avec lui, je le laisse là et je vais rejoindre Thomas et Cynthia dans la chambre, fin du jeu. Seulement, Pierre-Jean me répond :


-Je suis déçu, je pensais que tu avais enfin décidé de laisser libre cours à tes désirs avec moi. Regarde l'occasion est idéale, Thomas n'en saura rien. Je t'emmène dans un coin isolé et je te promets que tu ne le regretteras pas.


Je reste interdite une petite seconde. Mais immédiatement il se met à rire et reprend aussitôt la parole.


-Je blague, j'ai bien compris que tu aimais trop Thomas pour le tromper. Cela lui ferait trop de mal et puis comme lui ne te ferait jamais cela tu culpabiliserais trop non ?


Sans faire exprès, il vient juste de taper là où cela fait mal. Je le regarde, alors qu'il se mordille sensuellement la lèvre. C'est vrai qu'il est pratiquement tout ce que l'on peut désirer chez un homme : beau, riche, intelligent, protecteur, attentionné. Mais il n'est pas Thomas. J'éprouve du désir, du respect et de l'amitié pour lui, mais pas d'amour. Qui lui est réservé à mon homme.


-Tu as tout compris PJ, peut-être que si je t'avais rencontré en premier la situation serait différente. Si ça ne te dérange pas je vais aller le retrouver.


-Ok, mais à une condition avant que tu me laisses m'étourdir de sexe dans les bras d'autres que toi, j'ai besoin d'un peu de tendresse. Laisse-moi juste te faire un câlin j'en ai besoin.


Sa demande me surprend, mais pourquoi la refuser ? Je lui ouvre mes bras et il vient se coller à moi m'enserrant dans ses grands bras musclés. Je sens sa respiration dans mon cou, alors que sa tête repose contre la mienne. Son cœur semble battre à l'unisson avec le mien. Il m'enlace, alors pourquoi est-ce moi qui ait l'impression de le soutenir ? Je commence à ressentir un léger trouble dans mon corps. Je ne peux m'empêcher d'imaginer ce qui pourrait se passer si je cédais à ses désirs. Cela serait sûrement très bon sur le moment. Mais éprouvant déjà les affres de la culpabilité, il est hors de question que j'en rajoute une couche. Alors que je sens son sexe commencer à durcir de lui même contre moi. Il s'écarte timidement en me disant :


-Merci j'en avais besoin. Allez file va rejoindre ton homme.


J'ai un moment d'hésitation, à ce moment je le sens vulnérable. Je ne l'ai jamais senti aussi vrai. Il ne semble pas être bien et j'hésite à le laisser là. Mais Thomas et Cynthia doivent-être en train de m'attendre et je ne peux pas les laisser seuls trop longtemps. Je lui envoie un baiser avec ma main et rentre dans les bâtiments pour me diriger vers la chambre où je les ai vus rentrer.


Je tourne la poignée pour me rendre compte qu'elle est fermée à clé. Je frappe doucement pour leur signaler que je suis là. Mais personne ne vient. J'insiste plus fortement, seul un rire me répond. Mon cœur commence à se serrer, se serait-ils isolés tous les deux pour laisser libre cours à leur désir en me laissant de côté. A moins qu'ils n'aient décidé de commencer sans m'attendre et qu'ils m'aient oubliée, obnubilés par le plaisir de leurs sens.


Pour en avoir le cœur net, je colle mon oreille à la porte. Les gémissements de plaisir qui s'en échappent ne laissent aucune place au doute. Ils sont bien en train de coucher ensemble et ils ne m'ont pas attendue. Pire, ils me laissent même de côté. Je reste un moment immobile, pétrifiée devant cette porte qui reste désespérément close, ne sachant pas quoi faire. Quand je sens une main qui vient doucement caresser ma joue.


-Tu vas bien Chloé ?

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