Chapitre 30

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Point de vue Chloé :

Je devine une envie implicite dans sa question. Qu'est-ce que je dois faire ? Répondre, faire semblant de dormir, l'envoyer sur les roses... Un silence pesant s'installe. Je me crispe intérieurement. Peut-être lassée d'attendre, Cynthia finit par se retourner. Son éloignement me rassure un peu. Je chasse l'ange qui passait dans la pièce en choisissant de lui donner une réponse.


-Je n'en ai même jamais eu l'envie, alors le faire. Et toi ?


-Aussi curieux que cela puisse te paraître, j'ai déjà pratiqué le sexe opposé lors de nos soirées. Mais c'était toujours en présence de PJ et c'était plus une manière d'exacerber nos fantasmes mutuels qu'un réel désir pour notre genre. Donc je considère n'avoir jamais réellement fait l'amour avec une autre fille et comme toi je n'en ai jamais eu le désir.


-Mais pourquoi tu me poses la question alors ?


-Je ne suis pas sûre que tu veuilles le savoir.


Ma camarade de lit est décidément très fine, en me répondant ainsi, elle me laisse le choix de mettre un terme à la conversation. Mais si je la poursuis, j'ai bien conscience d'où cela va nous mener. En ai-je envie ? Si je suis honnête avec moi-même, je crois bien que oui. Il faut dire que Cynthia est magnifique et la sensualité qu'elle dégage ne peut laisser personne insensible. De plus les évènements de la journée nous ont grandement rapprochées. Certes elle drague Thomas, mais au moins elle le fait en toute franchise. Pendant un instant je m'imagine même que je pourrais accepter qu'elle couche avec lui, sans lui en vouloir à elle. Mais rapidement l'idée me fait trop mal. Les visions de Thomas l'embrassant, lui disant des mots doux, sont insupportables. J'ai confiance en lui, mais combien de temps pourrait-il résister aux assauts de la belle asiatique ? Quand je vois l'effet qu'elle a sur moi ! Peut-être que si je lui trouve un dérivatif elle cessera de s'intéresser à lui. Mais je ne peux pas faire ça à mon chéri ! Il n'y a rien qui pourrait justifier un tel écart. J'en suis à ce stade de mes réflexions quand je la sens se tourner vers moi. Son odeur me trouble encore plus, je finis par me rendre compte que c'est un peu la même qui se dégage de mon vagin quand je suis très excité par Thomas. Cela me révèle qu'elle est sûrement très humide entre les jambes. Cette idée me perturbe encore plus en pensant que c'est moi qui la met dans cet état. Elle me dit alors d'une voix douce et contrite :


-Tu ne dis plus rien, j'espère que je ne t'ai pas fâchée ?


-Fâchée, non, mais cette conversation me trouble. Tu as été honnête avec moi. Je vais l'être aussi. C'est la première fois que j'éprouve de l'attirance pour une fille, mais après ce qu'il s'est passé cette après-midi, oui j'éprouve du désir pour toi. Mais je me vois pas faire ça à Thomas.


-Parce que tu as peur qu'il l'apprenne, ou parce que tu aurais du mal à le regarder en face ensuite ?


-Un peu des deux je pense. Mais surtout parce que si la situation était inversée, je ne le lui pardonnerai pas. Si je veux être raccord avec moi-même, je dois avoir le même comportement que celui que j'attends de lui.


Je sursaute quand je sens sa main venir me caresser la joue. Puis elle me demande :


-Est-ce que ça te dérange si j'allume la lampe de chevet, je trouve ça frustrant de ne pas pouvoir voir ton visage pendant que l'on parle ?


J'ai un petit doute sur ses intentions, mais je ne vois pas de raisons de refuser, après tout, nous sommes bien loin de trouver le sommeil et j'avoue que maintenant qu'elle le dit, j'ai moi aussi envie d'interpréter les émotions qui peuvent traverser son visage.


Je cligne un peu des yeux, éblouie par la lueur qui se diffuse dans la pièce. Mon regard finit par s’habituer à la clarté et je peux enfin le poser sur ma compagne de lit. Surprise, elle est maintenant nue. Elle a dû enlever sa nuisette pendant qu’elle allumait la lumière. Je ne peux m’empêcher de me dire que cette fille est décidément magnifique, elle pourrait me donner des complexes et pourtant je sais que mon physique n’a pas grand-chose à lui envier. Mais je n’y peux rien je ressens une légère jalousie à son égard. Je croise ses yeux qui me regardent intensément. J’y lis un profond désir. A ce moment-là mon trouble augmente, mélange de gêne, mais aussi d’excitation incontrôlée. Cynthia brise le silence hors du temps qui s’est instauré.


-Qu’est-ce que tu es belle ! Je crois que je pourrai me contenter de te regarder pendant des heures. Ecoute, je comprends tes réticences, je ne veux t‘obliger en rien. Sache juste que Thomas n’apprendra rien de ma part quoi qu’il se passe. Mais je ne veux pas que tu vives avec des remords vis-à-vis de lui. Je vais donc me contenter de me caresser en imaginant que ce sont tes doigts qui parcourent ma peau. Tu peux me regarder ou m’ignorer, fais comme tu veux. Tu peux même quitter la chambre si tu veux. Mais là c’est incontrôlable, j’ai besoin de jouir.


-Tout est toujours aussi simple avec toi ?


-Qu’est-ce que tu veux dire par là ?


-Tu as envie de quelqu’un, tu couches avec lui. S’il te résiste tu te caresses. La plupart des gens ne se comportent pas comme toi.


-La vie est courte, j’ai payé pour le savoir. A une époque le sexe était presque une contrainte pour moi. Aujourd’hui, grâce à PJ c’est devenu un plaisir et j’ai décidé de prendre ce plaisir dès que je le peux. Tant pis pour les conséquences, de toute façon je peux les assumer. Et puis je ne suis responsable que de moi, je ne force personne. En retour je n’attends rien de mes partenaires, aucune exclusivité, juste de la jouissance. En ce qui concerne les sentiments, c’est autre chose, l’amour est différent du sexe. Maintenant si tu permets, j’ai besoin de me satisfaire, je te laisse décider de ce que tu veux faire.


Elle se rallonge alors à côté de moi, les genoux surélevés, les jambes écartées. Elle fait glisser ses mains le long de son corps tout en sensualité.


Je ne peux m’empêcher d’envier sa liberté, sa vie doit être plus simple que la mienne. Dans un coin de ma tête, je me dis qu’elle a peut-être raison. Pourquoi se tarabuster avec tous les carcans de notre société judéo-chrétienne ? Je la regarde hypnotisée par la sarabande que ses mains décrivent sur sa peau. Elles viennent enserrer ses seins, puis glissent le long de son ventre pour venir masser ses cuisses, décrivant de petits cercles concentriques qui se rapprochent petit à petit de son entrejambe. Le spectacle qu’elle m’offre ravive mon excitation. Je sens l’humidité qui vient perler sur mes lèvres.


J'ai envie d'elle, mais je ne veux pas céder. J'ai envie d'elle, mais je ne veux pas céder. J'ai envie d'elle...


Presque indépendamment de ma volonté, ma main vient se poser sur son petit téton érigé. Je le prend entre mes doigts et le pince délicatement. Cynthia arrête les mouvements de ses mains et tourne son visage, qu'un sourire conquérant illumine, vers moi. Qu'est-ce qu'elle est belle. Elle se tourne dans ma direction et rapproche tout doucement ses lèvres des miennes. Elle suspend son geste, comme si elle voulait me laisser une dernière chance de résister. Mais je ne peux plus le faire. A ce moment précis seul compte le plaisir que je vais donner et recevoir. Puis brusquement elle pose sa bouche sur la mienne et m'embrasse frénétiquement, faisant sauter mes dernières barrières. Je lui rend son baiser, nos langues se mélangent. Je sens ses mains commencer à explorer mon corps, pendant que les miennes lui rendent la pareille.


Les sensations sont vraiment différentes de celles que je peux avoir avec Thomas. A la place de la dureté des muscles que j'ai l'habitude de sentir, contre moi, mes mains épousent les rondeurs de sa chair. Je sens sa poitrine qui se frotte contre la mienne provoquant notre stimulation mutuelle. Mes doigts malaxent son doux postérieur, pendant que les siens viennent se poser sur mes lèvres intimes pour y recueillir le jus qui en coule comme une délicieuse abeille le ferait.


Ses baisers quittent ma bouche pour descendre dans mon cou, puis sur mes seins. La succion délicieuse se fait torture sur mon téton. Sa langue s'enroule autour, provoquant des frissons délectables.


Alors que sa tête continue son exploration vers le bas, elle fait tourner son corps, positionnant ses fesses à côté de ma tête. Je ne peux résister à l'envie de les caresser et vient pour la première fois en contact avec un autre sexe féminin que le mien. Ma parole, elle dégouline de partout ! C'est moi qui lui fait cet effet là ? Je dois bien admettre que oui. Cela ne fait que renforcer mon excitation, d'autant plus que sa bouche vient se poser délicatement entre mes jambes. Une décharge électrique me secoue alors que sa langue vient lécher mon clitoris.


Sans doute pour se mettre plus à l'aise ma belle enjambe mon corps positionnant son puit d'amour juste devant mes yeux. Je vois la cyprine perler au bord de ses lèvres. Pendant que sa bouche commence un travail de précision sur mon petit bourgeon de chair fait de succion, mordillements, léchouilles, une main me saisit fermement la cuisse, alors que de l'autre côté son pouce et son index viennent s'appuyer contre mes deux orifices, s'y enfonçant tout doucement. Je ne suis plus que cris de plaisir. Mon corps est parcouru de tremblements s'accordant au rythme de ses différentes stimulations.


Un soupçon d'amour propre me saisit alors quand je me rends compte que une nouvelle fois, je ne fais que recevoir, mais ne donne rien en retour. Je recherche un peu de self contrôle en m'intéressant à la vision qui s'offre à mes yeux. Ses lèvres sont maintenant bien écartées dévoilant la chair rose de ses nymphes. J'ai un petit moment d'hésitation, puis je finis par en rapprocher mon visage et sort ma langue pour venir gouter sa liqueur intime. Le goût n'en est pas désagréable, au contraire. Le feulement qui s'échappe de la gorge de ma partenaire m'indique que mon initiative est appréciée. Pendant que je lui mange son joli minou, je décide de lui caresser son clitoris, lui rendant de façon inversée les stimulations qu'elle me prodigue. Je le fais rouler entre mes doigts, renforçant les gémissements étouffés qu'elle laisse échapper entre deux léchouilles. Quitte à lui rendre la pareille, je me risque à aller jusqu'au bout. Mon pouce droit, encore libre, vient rentrer en contact avec le petit anneau plissé qui palpite devant mes yeux. J'ai bien compris que dans cette entreprise la délicatesse est importante. J'applique donc une légère pression jusqu'à ce que le sphincter cède permettant à mon doigt de s'y enfoncer.


Cynthia stoppe son activité et tourne sa tête vers moi en me disant dans un gémissement :


-Je ne pensais pas que tu oserais, continue comme ça et fais des petits cercles ensuite, tu ne vas pas tarder à me faire jouir.


Cette exclamation n'appelant pas de réponses, je poursuis mon activité en suivant ses conseils. Mais cela est compliqué par le fait qu'elle même a repris ses caresses provoquant des spasmes de jouissance. Il me faut la volonté d'un ascète ayant fait vœu de jeûne pour ne pas craquer immédiatement. Mais ma fierté m'entraîne à ne pas vouloir laisser exploser ma jouissance en première.


Afin de tenir, je me concentre sur le plaisir que je lui donne. Malheureusement chaque caresse, chaque succion, chaque léchouille entraîne une réponse immédiate de Cynthia. Les vagues de plaisir parcourent mon corps, érodant l'une après l'autre le barrage que je cherche à ériger sur le chemin de l'orgasme. Au bout de quelques minutes de ce traitement, mes digues commencent à céder, lorsque ma compagne crispe ses jambes autour de moi manifestant par une suite de tremblement muet qu'elle vient d'atteindre l'orgasme que je cherchais à lui donner. Ayant obtenu ce que je voulais, je me laisse aller et l'accompagne dans la jouissance. La vague de plaisir qui déferle en moi se répand dans tous mon corps me laissant pantelante et alanguie, alors que Cynthia sentant mon relâchement se laisse glisser sur moi. Elle se retourne alors et vient tendrement m'embrasser en me disant :


-Oh mon dieu, qu'est ce que c'était bon. Tu es sûr que c'était ta première fois avec une fille.


Alors que je réponds à son baiser, je me rends compte de ce que je viens de faire. La décontraction de la jouissance cède peu à peu la place aux remords. Je sens les larmes me monter aux coins des yeux. Sentant mon raidissement, elle me regarde avec une question dans les pupilles.


-Tu regrettes ?


Est-ce que je regrette ? Je ne sais pas, je suis perdue. Non ce serait trop facile de dire que c'était une erreur. Je dois assumer maintenant. Je sèche mes larmes et lui répond dans un sourire un peu crispé.


-Non je ne regrettes pas, l'orgasme que tu m'as donné est l'un des plus intenses de toute ma vie. Ce que je ne sais pas c'est comment je vais réagir avec Thomas et ça m'angoisse.


-Ne lui en parle pas tout de suite, laisse-toi le temps de la réflexion. En tout cas, ne te mets pas la pression à cause de moi. Je ne lui en parlerai jamais et si tu veux que cela soit un one-shot, pas de problèmes de mon côté. Pour l'instant, je crois que nous avons toutes les deux besoin de repos, la journée a été longue. Ne te prends pas trop la tête pour le moment, la nuit porte conseil.


Elle m'embrasse une nouvelle fois tendrement, éteint la lumière et vient me caresser doucement la tête. Curieusement la petite conversation que nous avons eu m'a en partie apaisée. Je me sens bien à ses côtés. L'apaisement post-orgasme produit son effet et je sombre tranquillement dans le sommeil.

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