Chapitre 13

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A ce moment, Samir qui a fini de ligoter les quatre hommes se dirige vers nous. Et demande :

-On en fait quoi des quatre bouffons ?

Surpris par sa question je lui réponds :

-Ben on appelle la police évidemment, tu ne vas quand même pas les laisser repartir indemne tout de même ?

-Si vous voulez porter plainte, c’est ce qu’on fera bien sûr. Par contre pour nous ça veut dire que nous devrons sans doute fermer à plus ou moins brèves échéances. Une agression dans un club comme le nôtre ça fera vite fuir la clientèle. Mais la décision vous revient. Après vu le type de gars, je ne suis pas sûr qu’un séjour en prison leur fasse vraiment peur et vous risqueriez plutôt de subir des pressions en attendant le procès pour que vous retiriez la plainte. En plus vos noms pourraient sortir dans la presse.

-C’est gentil de t’inquiéter pour nous et je te remercie d’être intervenu pour nous sortir de là, même si j’aurai aimé que tu fasses ton taf avant et ne laisse pas rentrer ce type de gars justement. Mais si tu crois qu’on va laisser partir ces mecs pour te permettre de continuer à gagner ta vie tranquillement, tu te trompes. Sur le plan pénal ce qu’a subi Chloé ça s’appelle un viol et si tu crois que je vais laisser passer ça tu peux te le fourrer jusque dans l’estomac.

-mais qui t’a dit que je voulais laisser ces mecs s’en tirer comme ça ?

-Si tu comptes les tuer c’est encore plus sans moi.

-S’il te plait calme toi, je sais que c’est pas facile après ce que vous avez vécu, mais laisse-moi t’exposer jusqu’au bout mon idée. Après vous déciderez ensemble de ce que vous voulez faire, parce que je crois que ta copine a son mot à dire aussi.

Ces mots me font prendre conscience que dans ma colère j’ai totalement oublié Chloé je me retourne alors vers elle et m’aperçoit qu’elle est en larmes et qu’elle tremble, elle subit elle aussi le contrecoup de l’agression. Je la prends dans des mes bras et lui demande ce qu’elle en pense. Elle me dit entre deux sanglots :

-Ecoute-le et après je veux rentrer chez nous, Je veux que cette soirée se finisse très vite.
Je décide d’entendre ce que va nous proposer Samir.

-Il faut que vous sachiez que c’est un petit monde le milieu du libertinage et que nous avons des contacts à des niveaux de protection politique assez élevé. Ce type de gars je les connais bien, ce qui compte le plus pour eux c’est leur réputation. Je vais les emmener participer au tournage d’un porno gay, s’ils ont de la chance il y aura même quelques animaux. J’ai juste quelques copains à appeler ils les emmènent pendant quelques jours et ensuite vous recevrez un joli DVD de leurs exploits. De notre côté on n’aura qu’à retrouver les adresses mails de leur proches et à diffuser le film et adieu la réputation de gros durs.

-Qu’est ce qui les empêchera de recommencer avec d’autres ?

-Rien mais pas plus que la prison, par contre avant de les relâcher on peut leur injecter une castration chimique, ça devrait les calmer pour quelques mois.

Alors que j’hésite devant le côté non légal de la chose, même si l’aspect loi du talion n’est pas totalement pour me déplaire, Chloé s’exclame :

-Ça, oui ça, ça me va, coupez-leur les couilles.

Mais Samir lui dit qu’ils n’iront pas jusque-là. Même il lui promet qu’ils en baveront. Je la prends alors dans mes bras et lui demande dans le creux de l’oreille.

-Il faut que nous choisissions, pour ma part je veux qu’ils paient, mais je ne suis pas sûr qu’une condamnation soit facile à obtenir vu le lieu où nous sommes. Après je ne sais pas si la solution proposée par Samir nous soulagera vraiment, mais j’ai pas mieux à proposer. Je te laisse trancher, c’est toi qui a le plus subi.

-Non ça c’est trop facile, nous décidons à deux, t’es autant victime que moi. J’étais dégoutée par ce qu’ils m’ont fait faire, mais j’aurais été prête à faire dix fois plus et même à y prendre du plaisir si cela permettait de te sauver. Moi je ne l’ai pas vécu comme une agression, mais comme un sacrifice. Tout ce à quoi je pensais, c’est que je ne voulais plus qu’ils te fassent du mal.

-Moi, j’avais peur qu’ils t’en fassent aussi, mais le plus dur ça a été de me sentir impuissant. Je me dis que si j’avais tenu plus longtemps tu n’aurais rien subi.

-Parce que tu crois que le fait de te perdre où que tu sois dans un fauteuil à vie, ça n’aurait été rien subir ? Rien que d’en reparler, je sens ma rage revenir. Rien que pour ça je veux qu’ils paient.

-Moi aussi pour ce qu’ils nous ont fait. Ce qui nous amène à la seule conclusion possible.

Nous nous retournons alors vers Samir et lui répondons :

-OK fais à ta sauce, mais il faut qu’ils souffrent, leur réputation doit être totalement détruite.

-Pour ça ne vous en faites pas, je suis persuadé que c’est le meilleur choix. Ne vous en faites pas je m’occupe de tout.

Il décroche alors son téléphone et prend contact avec quelqu’un qui sera chargé de convoyer les quatre hommes à leur prochaine destination.

Pendant ce temps PJ qui était sorti de la pièce revient nous voir en compagnie de Cynthia, il explique que vu les circonstances, il a demandé à Julien et Damien de rentrer par leurs propres moyens. Le taxi de l’aller nous attend sur le parking. Il nous propose de nous accompagner jusque chez nous, ou si nous le préférons de rentrer seul pour mieux nous retrouver.

Au vu des circonstances, il me parait difficile de le quitter comme ça. Il a quand même risqué sa vie pour nous. Et puis j’avoue que j’ai envie de savoir ce qui l’a amené à intervenir. Après avoir obtenu l’accord de Chloé nous leur disons que nous apprécierons leur compagnie pour le retour.

Nous finissons donc par quitter ce club où je ne remettrais plus jamais les pieds et montons dans une ambiance beaucoup plus morne qu’à l’aller dans le taxi.

Après un silence pesant Cynthia finit par prendre la parole.

-Je voulais m’excuser de vous avoir amenés ici ce soir, je ne peux pas m’empêcher de me dire que sans nous vous n’auriez jamais été agressés. Si vous vouliez ne plus jamais nous revoir je comprendrai totalement.

Chloé l’interrompt alors que les larmes coulent sur le visage de la belle asiatique.

-Tu n’as pas à t’excuser pour le comportement de connards, je sais très bien que tu n'y es pour rien. En ce qui me concerne, je suis habitué dans le cadre de mon travail à me confronter à la violence. Je sais qu’il va me falloir quelques jours pour encaisser. Il faudra sûrement que j’en parle à quelqu’un par la suite, mais je sais que ça finira par aller mieux. Dans l’immédiat si votre proposition de vous accompagner en Grèce tient toujours, je pense que cela ne peut me faire que du bien de couper et penser à autre chose.

Intérieurement je suis surpris par la déclaration de Chloé, je pense qu’elle joue la femme forte, mais elle risque de s’écrouler par la suite. Pour ma part, je préfèrerais que nous coupions totalement pour nous retrouver tous les deux. Mais elle a pris la décision pour nous et peut-être a-t-elle raison. De toute façon au vu des circonstances, je ne vais pas aller contre son avis, elle s’est sacrifiée pour moi.

Pierre-Jean lui répond que bien évidemment la proposition est maintenue, il nous dit qu’il est même prêt à nous laisser sa villa pour nous seuls si cela peut nous aider, ajoutant que nous pouvons changer d’avis dans les prochains jours, ils comprendront. Je regarde Chloé dans les yeux et je n’ai pas besoin d’échanger avec elle pour lui répondre :

-Non il est hors de question que l’on te chasse de chez toi. Nous ne pourrions pas en profiter aussi bien, nous culpabiliserions. C’est quand même ton intervention qui a mis un terme à notre calvaire et nous serions particulièrement ingrats de te priver de tes vacances en Grèce en récompense. D’ailleurs je voulais savoir ce qui t’avait amené à intervenir pour nous sauver. J’ai besoin de comprendre le déroulement des faits.

-En fait j’ai vu le groupe de pauvres types passer devant notre pièce, ils sont mêmes restés un moment à nous regarder, puis je les ai vus poursuivre vers vous. Au bout d’un moment j’ai été surpris de ne pas les voir revenir, comme vous aviez été clair sur le fait que vous vouliez rester en couple exclusif. J’ai même été un gros con et je me suis dit que vous étiez des hypocrites en fait. Je pensais que vous aviez décidé de vous lâcher avec eux. Ce qui est idiot, vous aviez parfaitement le droit de changer d’avis. Mais je me suis senti blessé parce que j’avais la sensation que vous nous rejetiez. J’ai finalement décidé d’aller voir le spectacle, je voulais t’admirer Chloé. En regardant par la fenêtre j’ai rapidement compris que quelque chose n’allait pas. Je suis immédiatement aller chercher Samir. Nous avons pris la décision d’intervenir sans attendre afin de vous libérer.

Chloé le regarde, puis finit par lui dire :

-En fait c’est grâce à ta jalousie mal placée que tu as pu intervenir, donc je te la pardonne.

Puis en rigolant nerveusement elle ajoute :

-Heureusement que mon physique t’inspirait des envies de voyeurisme, car cela aurait pu se finir encore plus mal pour nous deux.

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