Chapitre 5 (Le nouveau voisin) Partie 3

10 minutes de lecture

Après qu'il ait terminé d'écrire, il prit le cahier et le tourna vers la fenêtre pour que je puisse voir ce qu'il avait écrit. 

« Désolé si tu as été témoin d'une dispute entre mon père et moi », avait-il écrit en gros sur l'une des pages du cahier. 

Je ne pus m'empêcher de sourire en voyant ce qu'il venait de faire. 

Je lui fis signe d'attendre une minute et je quittai la chambre de mes parents pour emprunter un crayon surligneur à mon père. 

J'ouvris quelques-uns des tiroirs de son bureau et je tombai sur celui où il rangeait tous ses crayons. J'empoignai un surligneur rose et retourna dans la chambre de mes parents hâtivement. 

Je retournai devant la fenêtre et lui répondit en écrivant sur l'une des feuilles de papier que j'avais en ma possession, qui devait d'ailleurs servir pour faire mes devoirs. 

« ça va, je te comprends. Je suis dans la même situation que toi, mais avec mon ex copain », lui écrivais-je. 

Je lui montrai à mon tour par la fenêtre ce que je lui avais répondu et il sourit en voyant que j'avais embarqué dans son jeu de message transmis par papier et montrer par la fenêtre d'une chambre. 

Il y avait deux jours, j'étais très loin de me douter que j'aurais fait ce genre de chose avec le nouveau voisin qui avait emménagé dans la maison de monsieur Jones. Au tout début, j'étais terrifié par le fait qu'une nouvelle personne allait prendre place juste à côté de chez moi. Nous aurions pu tomber sur des délinquants ou même des gens irrespectueux. Malgré le fait que je ne connaissais pas encore ces gens, ils nous avaient tout de même réservé un accueil chaleureux, au mépris aussi de la petite mésaventure avec le père de Nick. 

Et au fait, quel type de garçon prenait la peine de sortir des feuilles de papier pour écrire des messages à sa voisine? Je trouvais ceci tant charmant de sa part. C'était également un bon moyen de communication à la place d'utiliser les messages textes. 

Alors oui, c'est comme ceci que notre « lien d'amitié », si je pouvais le dire ainsi, s'était développé. Oui, chacun de notre côté nous avions eu un coup de foudre l'un pour l'autre, mais une grande connexion s'était former presque au départ, à notre première rencontre à l'école. 

Je ne savais même pas si ce garçon avait des points en commun avec moi et s'il était véritablement une bonne personne, mais ce que je savais, c'était qu'il y avait un début à tout et que je voulais apprendre à le connaître. Honnêtement, je commençais à me dire que je ne me préoccupais plus de notre âge de différence et que ce n'était pas ça qui allait m'empêcher de pouvoir le connaître davantage. Et son idée de me faire passer des messages par la fenêtre, ça m'avait fait chaud au cœur, parce que comme je l'ai mentionné, qui prenait vraiment le temps de faire ce genre de chose? 

« Tu es occupé? », me montra-t-il par la fenêtre. 

«Des devoirs à faire... 

Je m'arrêtai en écrivant cette phrase, restant confuse sur la dernière phrase qu'il m'avait envoyé. Me demandait-il ceci parce qu'il désirait me voir ou simplement parce qu'il était curieux de savoir ce que je faisais? J'optai pour la deuxième option qui était, selon moi, beaucoup plus logique. 

« Des devoirs à faire. Et toi? », lui montrais-je. 

« Plan de cour pour demain ».

C'était vrai, j'avais pleinement oublié que je parlais avec un garçon qui avait presque 10 ans de plus que moi et qui se trouvait à être une figure d'autorité lorsque je me retrouvais au collège avec lui. Encore là, être en sa présence me faisait oublier que nous avions tout de même une grande différence d'âge. 

C'était fou mais j'avais ressentis que chaque fois que j'étais avec lui, qu'il avait un plus vieux caractère, qu'il était une vieille âme. 

Ma mère m'avait toujours dit que j'étais une vieille âme. Je m'étais toujours demander pourquoi est-ce que j'agissais si différemment des autres enfants au primaire? Je m'entends bien avec mes parents, j'adore la vieille musique, j'ai de la difficulté à bien m'entendre avec les gens de notre société et du même âge que moi, je n'ai pas confiance en la technologie, des sujets me passionne alors que les jeunes eux se foutent carrément de ce genre de sujet, etc. Je m'étais toujours sentit à part des autres, et un jour,  je me suis posé des questions. C'était au fil des ans que j'avais fini par comprendre que j'étais l'une de ces êtres humains qui n'était peut-être pas supposé faire partie d'un tel monde comme le nôtre. Ce que je veux dire par-là, c'est que je crois qu'il y a des gens, comme moi et sûrement comme Nick, qui n'était pas  faire pour faire partie de notre planète. Nous apprenons un jour à accepter et à vivre dans une telle société d'injustice et où les gens ne peuvent être qui ils veulent, parce que sinon, étant contraire des autres, nous sommes jugés et considéré comme anormaux. 

En effet, peut-être étions-nous anormaux? En ce qui me concerne, le mot normal n'avait jamais rien voulut dire pour moi. Qu'est-ce qui était normal? Qu'est-ce qui était parfait au juste? 

Mais voilà ces choses qui m'ont démontré que Nick était peut-être une personne différente comme moi. La façon dont il me regardait et me parlait, c'était la première fois que je pouvais ressentir d'avance qu'une personne était différente. Et de plus, ce qu'il venait de faire avec les messages sur papier, c'était tout clairement gracieux de la part d'un garçon. 

Nick tourna soudain la tête, comme si quelqu'un venait de l'appeler. Il se retourna ensuite vers moi et écrit un autre message.

« Désolé, je dois y aller ».

« Aucun problème ».

Après lui avoir montré ce dernier message, nous nous fîmes tous les deux un dernier sourire et il quitta le bureau où il était installé et je le vis disparaître de la fenêtre. 

Je souris et me sentis heureuse intérieurement, satisfaite d'avoir fait ce premier pas avec mon nouveau voisin. 

Je remarquai que j'avais utilisé une bonne partie de mes feuilles blanche pour discuter avec Nick. Dire qu'elles étaient supposées servir pour mes devoirs et non pour une communication avec mon nouveau voisin. 

Je retourna alors dans le bureau de mon père pour aller chercher un peu plus de feuille blanche, gardant toujours ce même sourire sur mon visage. 

Je crois franchement que je n'avais pas autant sourit depuis l'histoire avec A.J. Ce garçon était venu m'apporter une sorte de réconfort. Comme je l'avais dit, c'était comme si il était capable de retirer toutes les énergies négatives en moi. 

Bien entendu, je n'avais pas pu me concentrer par la suite pour faire mes devoirs après ce qui s'était passé. Je ne faisais que penser à lui. 

Je devais trouver un moyen de l'oublier un peu parce que je n'aurais jamais eu la force de me concentrer pour mon étude, qui était d'ailleurs très très importantes. Je devais catégoriquement avoir toute ma concentration parce que c'était crucial pour ma réussite. 

Je me trouvais si insensé de penser à un autre garçon alors que ma rupture avec A.J venait d'arriver. Je ne me laissais pas le temps de digérer ceci, et je devais pourtant le faire. Au surplus, Nick était si gentil avec moi que j'en oubliais mes problèmes. Je me demandais si c'était bien ou mauvais. Était-ce bien d'oublier mes problèmes ou était-ce mauvais de ne pas pouvoir apprendre à guérir d'une rupture? Nick ne serait pas éternellement là, et si jamais une autre rupture venait à arriver et qu'il n'était plus là, c'est à ce moment que ça sera encore plus difficile pour moi à surmonter, parce que j'allais associer Nick comme étant mon héro durant mes moments difficiles à passer, tel une rupture amoureuse, et ce n'était pas de cette façon que ça fonctionnait. 

Pendant que je pensais à tout ce qui me mélangeait dans mes pensées, le téléphone dans ma chambre sonna et venu me faire sursauter. Je tournai la tête et déposa ensuite mon crayon et me leva pour décrocher. 

-Allô?

-Taylor, je viens d'avoir une super idée!

Il arrivait fréquemment que Kristine débute une conversation au téléphone ainsi, sans dire bonjour. En fait, lorsqu'elle faisait ceci, inconsciemment, c'était parce qu'une idée géniale lui passait par la tête ou elle avait une bonne nouvelle à m'annoncer. Dans les deux cas, c'était positif pour moi puisque j'allais perdre de vue mes tout ce à quoi je pensais durant le moment où j'allais discuter avec elle. 

-Alors, qu'elle est cette super idée? Lui demandais-je, tout en m'installant sur mon lit. 

-Tu as probablement entendu parler de ce match de football qui aura lieu ce weekend, n'est-ce pas? 

Bien évidemment que j'en avais entendu parler. C'était justement à ce match qu'A.J m'avait invité, et c'est aussi à ce moment que notre dispute avait éclaté. 

Finalement, était-ce une bonne nouvelle pour moi si nous discutions de ce match qui ne faisait que réanimer mes mauvaises pensées? 

Je la laissai tout de même terminer son idée.

-Bien sûr que j'en aie entendu parler. C'est justement de là que la dispute entre A.J et moi a exploser. 

-Oh mon dieu, je suis vraiment désolé. Écoute, si tu préfères, on oublie ça. Je ne veux surtout pas te rendre...

-Non ça va, continue. On verra si je suis à l'aise avec ton idée. 

-Tu es sûr? 

-Ouais. 

-Bon, alors comme je te disais, j'avais une idée. J'ai entendu parler de ce match hier soir et il paraîtrait que les plus beaux garçons de ton collège sont dans l'équipe qui jouera ce weekend.

Elle arrêta de parler. 

Je restai quelques secondes muette, croyant qu'elle allait continuer de m'expliquer ce qu'elle voulait faire exactement. 

-... on dirait bien que ça ne te plaît pas. 

-C'était quoi ton idée? 

-Et bien d'aller à ce match tous les deux ensembles bon sang! Je ne veux pas rater ça! 

-Tu veux dire que tu ne veux pas rater de voir les plus beaux garçons de ton ancien collège?

-Tu as tout compris. 

Kristine me faisait rire. La seule et unique raison pour laquelle j'avais vu des matchs de football avec elle dans ma vie, c'était pour qu'elle puisse contempler tous les plus beaux joueurs de l'équipe, parce que Kristine détestait autant plus le sport que moi. 

Bien sûr, il pouvait y avoir de beaux garçons, mais ce n'était pas pour autant que ça m'attirait, et ce n'était pas uniquement pour cela que je voulais aller voir un match. Seulement, je le faisais clairement pour faire plaisir à Kristine. Mais ça n'empêchait guère que je m'amuse avec elle lors de ce moment-là. 

Kristine était célibataire depuis déjà un moment, tout comme je l'étais depuis hier. Alors je crois plutôt qu'elle cherchait désespérément un garçon avec qui partager sa vie. 

Pour le moment, ce n'était pas du tout mon cas. Je n'étais pas prête à m'embarquer à nouveau dans une relation intime, surtout que ma confiance envers un garçon allait être longue à retrouver. 

J'avais vraiment été blessé durant cette première rupture. 

-Je savais que ça te changerait les idées si on y allait. 

-... Ouais, mais j'espère seulement qu'A.J n'y sera pas. 

-Tu sais quoi, s'il est là, on aura qu'à partir. Ou je peux te faire une faveur, allé le frapper en plein visage pour toi. 

Je poussai un fou rire. 

Elle était la meilleure pour me faire sourire. 

-Si tu veux, je te laisse y penser et tu me donneras la réponse plus tard, ça te va? 

-Le match à lieu quand au juste? 

-Demain soir.

-Ouais... je vais y penser rapidement. 

-D'accord. Et sens-toi très à l'aise de me dire non si jamais tu n'as pas envie d'y aller, compris? 

-Bien sûr que je te le dirai parce que je sais que tu ne me jugeras pas, quoique ma décision soit. Pas comme A.J l'a fait. 

-Maintenant il ne fait plus partit de ta vie, et c'est ça qui compte. Tu es célibataire à présent et tu es libre de faire ce que tu veux. Tout comme lui, il peut aller voir ailleurs tant qu'il le voudra et tu ne le seras jamais. 

-Ouais, et je n'ai plus envie d'utiliser son nom lors d'une conversation. 

-Ouais, excuse-moi. A.J n'existe plus. C'est terminé! 

Pour être très honnête, je savais qu'aller à ce match avec ma meilleure amie me ferait plus de bien que de mal. J'allais pouvoir me changer les idées et rire avec elle plutôt que de rester chez moi et à me noyer dans mon chagrin. Une seule chose que je souhaitais vraiment, c'était qu'A.J ne se rendrait pas au match. Mais de toute façon, avec qui allait-il y aller si je n'étais plus sa copine et que Sofia venait de le balancer? Quoi qu'il pourrait y aller avec des copains, mais ce qui me surprendrait. Il avait amplement autre chose à penser à la place d'aller à un match de football, selon moi. 

-Tu sais quoi Kristine, je crois que je vais y aller. 

-Tu es sérieuse? C'est génial!

-Ouais, je me dis que ça ne me fera pas de mal. Passer du temps avec ma meilleure amie, c'est ce que j'ai besoin en ce moment. 

-C'est bien de penser comme ça Taylor. Tu ne veux pas t'apitoyer sur ton sort et c'est ce qui fait que tu t'en sortiras bien. 

-C'est drôle, ma mère m'a dit pratiquement la même chose. Je croirais l'entendre à travers toi. 

-Alors ça doit être bien vrai. 

-Dans ce cas, on se voit demain? 

-Ouais. 

-Je dois mettre mes parents au courant avant tout, mais je crois bien qu'ils vont dire oui. 

-Bon, alors je peux te dire à demain? 

-Bien sûr. 

-Alors à demain. 

-Ouais, à demain. 

Annotations

Vous aimez lire KevinSwift JackHeisenberg ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0