Trente: Fais moi peur

2 minutes de lecture

La nuit arrive et doucement j’ouvre les yeux , toutes les fenêtres du château sont ėclairées et j’entends Maman qui m’appelle, elle doit commencer à s’inquièter.

Je vois mes sœurs qui jouent dans la grande salle, ma cadette dirige les opérations comme d’habitude, la petite se rebelle quelquefois mais elle a rarement raison de l’entêtement de son aînée de deux ans.

En les observant, je me rends compte que ces dernières années, je me suis moins occupé d’elles .

Quand j’avais onze ans et elles sept et cinq ans, je me sentais responsable d’elles surtout que Maman avait la tête ailleurs. Souvent, je réunissais les enfants : mes sœurs, les cousins du même âge et d’autres enfants du quartier et je leur racontais des histoires qui commençaient toutes comme ça : « il était une fois, il y a très longtemps, dans un pays où il n’y avait pas de mouches...»

Heureusement, il y a des mouches ici et aussi quelques insectes que j’attrape au vol, sinon je serais déjà morte de faim.

Ce qui est surprenant, c’est que je comprends le langage de mes congénères, ça me rappelle les échanges en talkie- walkie. Il y a un male qui m’envoie plein de messages ardents et qui me supplie de lâcher ma branche pour aller batifoler avec lui, il y a aussi une toute jeune qui tournoie autour de moi et qui voudrait bien jouer, mais je reste stoique accrochée à ma branche.

La nuit s’écoule doucement, toujours de la lumière dans la chambre de Maman, de temps en temps elle passe devant la fenêtre le téléphone à son oreille, elle doit ameuter toutes nos connaissances, appeler mes amis, leurs parents...

Je voudrais lui faire signe, lui dire que tout va s’arranger, même si je n’y crois qu’à moitié.

Je me demande si elle a appelé Grandma et quelle réponse peut-elle avoir.

Je suis sûre que Grandma essaiera de la rassurer sans lui dire la vérité.

Tout à coup, elle ouvre la fenêtre, scrute l’obscurité comme si elle entendait les ondes que je lui envoie, mais non, elle parle toujours au téléphone sûrement à une de ses sœurs ou à son frère car elle tutoie , je ne perçois pas ce qu’elle dit jusqu’à ce qu’elle s’écrie : «  Enlevée! Fais moi peur !».

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Jolac ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0