Plus j’avançe vers lui, plus la nuit s’obscurcit, les étoiles ont disparu et je distingue à peine sa silhouette noire et son chapeau haut de forme.

Soudain dans un éclat de lune son profil se dessine clairement et j’en ai le frisson : un long museau noir et des yeux brillants comme des diamants me fixent intensément, de grands bras poilus dépassent des manches trop courtes et le pantalon laisse entrevoir des pattes hérissées de poils.

Pétrifiée de peur, je comprends que ce n’est pas un épouvantail!

La lune se cache et d’un bond reflexe je me cache derrière un buisson.

Il regarde à droite, à gauche, il me cherche. Je suis terrorisée, il va s’élancer vers moi, me lacérer de ses griffes, me torturer, me dévorer, car j’en suis sûre maintenant, c’est le loup garou!

Comment mon cher chêne a pu me jeter dans ses bras? Le savait-il ou bien lui -même a-t’il été abusé?

En attendant, il faut m’en sortir, je profite de la profondeur de l’obscurité pour dévier de mon trajet premier et je cours vers la rivière en contrebas, je vais la remonter sur la droite et regagner ainsi la maison.

Et je vais demander des explications au chêne...