Autant faire propre ...

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Je suis là, à attendre que le jour se leve. Sur le toit de ce garage en ruine.

Les lueurs du soleil m’atteignent et je vois l’astre transpercer les buildings de ses rayons. J’ai toujours apprécié cela, le calme de la ville au petit matin. Le violet, le pourpre, le bleu, l’ocre et le rose mélangés sans jamais ne devenir qu’une tâche incolore. La rosée m’a recouvert. Humide, froide, perlant sur ma peau comme autant de diamants.

Je n’ai jamais été intéressé par les pierres précieuses ou l’or. Pourtant ce reflet de milliers de goutes sur mon épiderme éveille chez moi, la fascination propre au joaillier. Je les admire, petites demi-sphères comme autant d’étoiles sur un ciel de chair humaine.

Ai-je déjà autant apprécié une matinée ? Peut-être. Mais celle-ci à un goût particulier. Le bonheur du travail bien fait. J’ai dû fouiller tous les mafieux, toutes leurs voitures. Faire l’inventaire de toutes les armes, de tous les objets intéressants, de tout l’argent en leur possession. Une belle manne. Je vais pouvoir aller faire quelques courses. Après tout, je dois aller au dépôt-vente y déposer quelques montres, téléphones et couteaux.

J’ai beau ne pas glorifier l’argent facile, garder plusieurs montres, plusieurs montres et autant de couteaux que de cadavres calcinés, cela ne servirait à rien. Je me suis équipé, tout le reste est superflu. Il faut bien se financer. Il faut bien s’habiller. Maintenant j’ai plusieurs costards à disposition, fini la nudité matinale ou les lambeaux de fringues.

Foutus mafieux. Des vraies teignes. Ils reviennent toujours. Sérieux, appliqués, méthodiques, mais trop fiers pour admettre qu’ils n’ont pas de raison de revenir. Mais ils reviennent toujours. Ils sont le « crime organisé » dit-on. Je vais surement devoir désorganiser tout ça.

Je n’ai aucune règle à respecter, maintenant. Fini les sermons et les demi-mesures. Je vais juste m’enlever une écharde du pied. Montrer à mon tour que je peux être sérieux, méthodiques et appliqués. Devenir un songe, une ombre planant sur la ville. Etouffant petit à petit, les prédateurs nocturnes. Alors ils sauront que quelqu’un fait leur travail. D’une autre manière, avec un autre style, une autre finition.

Autant faire propre, quand on fait table rase du passé.

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