On ne se refait pas.

On ne change pas.

On l'oublie toujours.

On  croit souvent qu'un nouvel habitât va vous faire évoluer, vous poussez à  autre chose. Au final, c'est toujours le même bonhomme dans un autre  reflet, d'un autre miroir. 

Qu'est ce qui change alors ? Les gens emmènent toujours tout leur foutu intérieur dans ce nouveau lieu !

"Oh,  on va peut être acheter une nouvelle table !" s'écrient ces  mange-merdes. C'est vrai qu'avoir un putain de meuble, ça modifie vos  gènes, vos pensées, vos réflexes. Le même rêve, le même but, la même  finalité.

J'aurais sans doutes fait pareil, si je ne  m'étais pas installé dans un atelier en ruine. Le charme du "meublé",  peu importe si c'est des carcasses de voitures et des bidons usagés. Je  n'ai eu qu'à apporter une assiette, une fourchette, et un kilo de coquillettes premier prix. J'aurais dû peut être emmené la casserole.

Dommage, elle ne doit plus être en état, depuis que je l'ai fait sauté avec la gazinière. Et l'ancien appartement. 

Je  dirais bien que c'était un accident, mais il y avait au moins quatre  bombonnes de gaz d'ouvertes. Les voisins ont du entendre parler de ma  maladresse. 

Je les ai peut être dérangé ? Trois heures du matin, c'est vrai que c'est tôt ! Surtout pour déménager.

C'est pas grave ils achèteront de nouvelles tables. 

Je  regrette presque de ne plus y habiter. Mais alors que je réfléchissais à  mon ancien chez moi, j'ai vu le treuil pour soulever les moteurs.  Attaché au plafond et le mécanisme pour lever et descendre le crochet  fonctionne. Les joies du "meublé" et les surprises qu'on découvre ! Un  atelier automobile abandonné dans une zone industrielle désaffectée, ils ont raison après tout.

Nouveau lieu, nouvelle vie !