CHAPITRE SEPTIÈME

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Ami, nous courûmes à travers bois et forêts de sapins, tout en nous tenant la main, paume contre paume. Elle courait devant moi m’entrainant à vive allure. Et épris par sa beauté, je l’aurais suivi aveuglément dans n’importe quel recoin de la Terre, du moment que je sois avec elle, mon cœur tout près du sien.

Dans la folie de notre chevauchée fantastique, elle me conduisit dans un endroit fabuleux : le « Paradis ». C’est comme cela que Jiznée nommait cet endroit qui, de mes yeux éblouis, resplendissait par son charme bucolique. Aussi, arrivés à destination, les sapins s’évanouirent, c’est alors que j’eus le privilège de découvrir avec émerveillement une immense prairie. Une vaste étendue d’herbes hautes dont l’envoûtement me paraissait agréablement familier comme si je l’avais autrefois rêvé.

Nous cessâmes alors notre course effrénée, pour redevenir ces bellâtres aux allures superbes, marchant avec calme et tranquillité. Habile, je la laissais prendre de l’avance devant moi, pouvant à loisir regarder son dos aux courbes attrayantes. Sa démarche était gracieuse et captivante. Le mouvement chaloupé de ses hanches m’invitait à des fantasmes luxurieux. Jiznée avait pour elle une silhouette qui m’émoustillait à m’en faire défaillir. Quel délice de la regarder !

Et pour de ne pas perdre la raison, pour distraire mon désir de conquête envers ma Jiznée, je détournai mon regard de la cruelle tentation en levant la tête vers le ciel. Dès lors, et pour la énième fois, je scrutais ce ciel de couleur bleu marine. Ces étoiles scintillantes, dont les éclats étincelants étaient, à si méprendre égaux à ceux des éclats d’adamantins d’un diamant, me procurèrent le génie dont il allait me falloir pour la suite de la nuit. J’allais être brillant, diaprant d'une multitude de couleurs l’atmosphère, telles les étoiles de ce ciel coruscant où la lune lumineuse de part son éclatante lumière avait pour écho de donner des reflets majestueux aux herbes vertes qui ondulaient sous l’effet d’une brise tiède et légère.

De nouveau mon regard se posa sur ma belle. Jiznée rayonnait telle une fée dans l’immense prairie. De ses mains, elle caressait le sommet des herbes hautes qui, à n’en point douter, devait jouir de ses effleurements érotiques. À la voir si sensuelle, j’éprouvai le pur délice de la posséder, et, esclave de mes pulsions sybarites, je ressentais sur l’instant comme une terrible envie de la sentir fiévreuse, son corps tout contre le mien et à jamais blotti dans l’étreinte de mes bras.

Instinctivement, percevant mon désir flamboyant, Jiznée se retourna en ma direction. Lentement, marchant tout doucement à reculons, elle leva ses deux bras tendus vers moi et joua de ses index pour me faire venir à elle. L’invitation était inespérée, trop belle et trop délicieuse pour ne pas répondre à ses avances, alors, tel Apollon, je vins, pas à pas vers elle dans son Olympe, sans m'en détacher un seul instant du regard.À chaque pas, à chaque fois que je m’approchais un peu plus près d’elle, je me changeais en une divinité, et mon cœur s’évanouissait de plaisirs face à ma soif de luxure.

Ô seigneur DIEU, ne soyez en rien indulgent avec moi car Jiznée était l’ode à l’envie de mes plaisirs lubriques. Oui, punissez-moi, mon DIEU ! Punissez-moi, car j’allais commettre un crime d’amour.

Sur ce, dès que je fus près d’elle, Jiznée pivota sur elle-même et me prit par la main pour m’entraîner un plus loin dans son « paradis ».

En m’aventurant dans son repère, j’allais, et je le savais plus que tout, me soumettre à ma passion dévorante du corps et de la chair. J’allais, excité, vivre une expérience inoubliable, sans omettre de prendre un plaisir divin à lui faire l’amour.

Jiznée était encore plus délicieuse qu’elle ne l’était dans « La claire fontaine ».

Quand nous fûmes arrivés au centre de cette prairie, de cette clairière féerique, elle stoppa notre promenade aux accents chimériques et se mit face à moi. Ému, je n’osais à peine bouger, je n’avais qu’en mon pouvoir, l’instinct précieux qui émane du cœur et qui vous répète à chaque battement : ne t’écroule pas, sois fort et profite de l’instant présent. Paralysé de timidité, je ne pouvais, sur le moment, que la déshabiller du regard.

Néanmoins, souverain devant son corps pubère, véritable écrin de tous mes fantasmes charnels, je me sentais prêt à devenir enfin un homme plein d’atouts pour la combler de plaisir. Aussi, je savais que j’allais succomber à l’attraction de nos corps en fusion et qu’ensemble nous allions nous promettre de nous aimer à en perdre la raison.

Alors que j’en jouissais presque de la regarder, pendant ce temps-là, pendant que j’estimais à sa juste valeur ma fervente envie de la désirer, elle, Jiznée, fermait les yeux, éperdue dans ses divagations que j'imaginais luxurieuses.

Se rapprochant à quelques centimètres de moi, elle se mit à parcourir de ses mains ardentes, mon visage, pour ensuite descendre sur mes frêles épaules, afin de les faire glisser sur ma poitrine fiévreuse. Dès cette approche, plus que sensuelle, je devins ce candide qui allait perdre toute son innocence. J’allais être l’élu d’une jeune femme qui ne désirait que moi, mon être et tout mon corps.

« Encore quelques secondes », pensais-je, impatient. « Encore quelques secondes et j’allais faire, pour la toute première fois l’amour. »

Devinant mes pensées, Jiznée entreprit à déboutonner un par un chaque bouton de ma chemise afin de la faire glisser le long de mon dos. C’est alors, le torse nu, qu'elle me fixa d’un regard insistant afin que je sois, à mon tour, entreprenant.

Je sentais en elle l'envie que je devienne « homme ».

C’est alors que, intrépide, fougueux, mais tendre à la fois, n’écoutant que mes pulsions, je pris les rênes de notre effleuillage. Aussi, les mains tremblantes d’émotion, je soulevai sa robe légère, pour ainsi la lui défaire, faisant apparaître son corps nu, excitant et appétissant, véritable invitation à l’amour. Emerveillé devant la nudité de son corps troublant, je posai mes mains passionnées sur sa peau brûlante.

Je caressais ses seins.

L’ivresse et l’enfièvrement de l’instant présent me transcendaient. Elle se blottit alors, tout contre moi, nos peaux l’une contre l’autre. Devenue incontrôlable, Jiznée gémissait à chaque pression de mes baisers. Et, comme soumise, elle bascula la tête en arrière, s’offrant entièrement à la douce frénésie de mes étreintes passionnées.

Ex aequo dans notre lutte à vouloir s’honorer de nos baisers, nous nous accroupîmes par terre, allongeant nos corps sur l’herbe accueillante. Puis, avec mon aide, elle me déshabilla de mon jean, laisant apparaître mon sexe gorgé de toute son excitation. J’étais prêt à entrouvrir les secrets infinis d’une autre « vérité », celle-là même d’un sésame édénique qui appelle à la jouissance éternelle.

ALORS, QUOI D’AUTRE ?

En cadence rythmée, je jouis dans le sanctuaire de ma bien-aimée.

Qu’allais-je bien pouvoir enfanter ? La paix entre les êtres ou les turpitudes sataniques d’un démon.

SILENCE.

L’instant fut précieux comme toujours avec Jiznée. Ce batifolage chargé de sensualité extrême m’apparut comme l’avènement de mon amour incommensurable pour ma Jiznée, car vois-tu ami, dès cet instant je compris que je ne pouvais en rien aimer quelqu’un d’autre qu’elle. Jiznée était mon premier baiser, ma candeur envolée ainsi que ma raison d’exister et à jamais le chemin sur lequel je devais conduire ma vie. Comme pour DIEU, je lui conférais tous les pouvoirs envers ma personne.

Dès lors, mon sang était lié au sien et ma vie n’avait que de sens que si j’étais près d’elle. Ma dévotion pour Jiznée était née et je ne serai jamais homme assez sage pour taire les battements de mon cœur. Je renaissais de cette passion, et ma vie se résumait à ces trois verbes : comprendre, saisir, attraper. Trois verbes pour profiter de l’instant présent et devenir un homme. Ainsi va la vie, pensais-je extasié, et je sus, face à cette « vérité », que je ne pouvais être que l’élu de son cœur.

C’est ainsi que naissait en moi une addiction virulente pour mon premier amour, que j’appelais sans aucune modestie, le syndrome de Jiznée.

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