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Dès l’instant écoulé, j’essayais de me remettre de cette gifle infâme faite à ma personne. De humer autour de moi une senteur familière qui aurait comme vertu la délicatesse de me calmer afin que je puisse retrouver la raison.

Mais tout autour de moi me semblait factice : les parfums n’avaient plus d’odeur, le concret se faisait abstrait, et la réalité n’était qu’une veine et complexe mise en scène dirigée par une force dont l‘acceptation mentale m'était infaisable.

Les secondes passèrent, je restais dans le même état de panique, et bien que je ne sois pas pourvu d’hallucination visuelle, ma vision, sans être altérée, avait été endommagée.

Tout ce qui pouvait m’apparaître net et chaleureux se trouvait être brouillé et glacé, comme si le « TROMA », cinéaste inquiétant de ma vie, véritable conducteur de mes émotions, avait changé d‘objectif à sa caméra pour la remplacer par un objectif venu de nulle part, celui d’un monde imaginaire.

Un objectif qui aurait la faculté d’étouffer les images sécurisantes et apaisantes, afin que j’en perçoive, seul, l’abominable, que dis-je, l’exécrable « vérité ».

De l’aide. Oui, de l’aide, il me fallait absolument de l’aide. Voir urgemment un médecin, un sorcier vaudou, ou mieux, un exorciste.

Aussi, j’eus  un geste humain.

Complètement étourdi par le vacarme assourdissant de la discothèque, perdu dans le tourbillon de mes pensées en émoi, j’eus un geste d‘ultime secours qui allait augurer mon futur supplice.

Ne sachant pas à quoi me cramponner afin de retrouver la raison, je saisis au hasard le bras d’une personne pour ensuite la tirer vers moi, en lui faisant faire un demi tour sur elle-même.

Face à face, je la vis surprise par cette drôle de confrontation, et au moment où je m’apprêtais à lui crier à l’aide, le regard effaré je reconnus cette personne qui n’était en rien une inconnue.

C’était la fille, l’acrobate sur la portière avant de la voiture blanche. Celle-là même aux longs cheveux noirs et aux mèches rouges qui m‘avait apostrophé pour me conduire dans cette discothèque de misère.

La conjoncture de cette rencontre n’était en rien anodine, en tout cas pas pour elle. Croyant que je l’avais agrippée pour l’inviter à danser, elle s’engagea sans aucune retenue, tel un fauve vorace, dans une danse érotique, et cela, afin de me séduire.

Avec beaucoup d’assurance, elle mit ses bras tendus autour de mon cou pour ensuite se rapprocher de moi, son corps tout près du mien.

Tout en remuant son bassin généreux, qui se frottait sur mon sexe absent et distrait, elle plongea son regard insistant dans mon regard hagard qui ne se détachait pas du sien.

Elle était sublime, tout bonnement sublime, belle et excitante. De son cou gracieux jusqu’à ses longues jambes aux fesses bombées, en passant par sa poitrine attrayante ainsi que son ventre ferme et plat, tout chez cette fille respirait l’érotisme à plein nez.

Aux travers du prisme de mes yeux hallucinés, je voyais en elle le fruit défendu auquel il ne fallait pas mordre. Botté jusqu’aux cuisses, elle était vêtu d’une robe rouge incendiaire dont je n’aurais su éteindre. Elle lui moulait parfaitement son corps sexy qui s’agitait avec cadence.

Dans d‘autre circonstance, je me serais allé à danser avec elle, avec un plaisir savouré, mais je n‘avais pas la tête à ça, car de toute évidence il était urgent que je redevienne moi-même afin de recouvrer les normes de la raison.

ALORS, QUOI D’AUTRE ? Que faire sur le moment pour interrompre cette plaisanterie ? Seul, je me voyais réellement incapable de dénouer cette situation dramatique sans issue.

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