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Alors voilà, tout débuta par une violente variation de musique dont l’interpellation me glaça le sang.

Aussi étrange que cela puisse paraître, le « TROMA » fit son apparition dans ma cervelle en une fraction de seconde, aussi sournoisement que possible, sans crier gare.

Tel un boxeur qui vient de se prendre un furieux uppercut en pleine figure, l’effet de surprise fut dur à encaisser. L’esprit méchamment amoché, je fus abandonné par moi-même, comme si mon identité se trouvait soudainement amnésique.

Surpris, ébranlé de plein fouet, le « TROMA » me mis K.O. par terre. Je me voyais alors incapable de riposter.

Dans cette altercation surréaliste, ce piège inconnu dans lequel je venais de tomber, je fus pris à la gorge par une sensation insaisissable et dérangeante, et ô combien affolante et stressante.

Sans que je puisse avoir accès à la moindre issue de secours, je fus, d’un instant à un autre, comme débarqué, téléporté même, dans une terrifiante atmosphère psychotique où l‘étrangeté faisait figure de maître.

La relation avec la réalité que j’entretenais depuis plus de seize ans se trouva, dès lors, complètement corrompue.

Elle fut corrompue à un tel point que je fus déconnecté de toute la familiarité habituelle que je maintenais avec la réalité et dont je cultivais inconsciemment le lien intarissable. Je ne voyais en ce lien qu’une perte précieuse et vitale dont je voulais, à tout prix, regagner les privilèges.

Ma relation avec la réalité, dont je croyais être inébranlable, était devenue, d’un coup, étrangère, définitivement rompue et atrocement effrayante.

J’étais hors contexte.

La main de DIEU m’avait attrapé sauvagement, tel un grappin d’une machine de foire aux manèges, afin de m’extirper de la joyeuse tragédie qu’est la vie pour ensuite me plonger dans un monde hostile, où tout n’est que perméabilité, bizarrerie et étrangeté.

Affolé, j’étais devenu un autre, un inconnu, je ne répondais plus au nom de Joseph Dedzer. J’étais l’indifférence de mon moi intérieur.

Ami, puisse DIEU venir à ton aide afin de me croire.

Un homme sans identité, impersonnel, froid et glacial, n’est plus un homme mais le témoin horrifié de la perceptible et éprouvante « vérité ».

Toujours est-il qu’à cet instant, sans armure, ni moyen pour me défendre, le mal progressait inéluctablement à l’intérieur de ma cervelle.

Désormais, aucun hurlement, aucun pleur ne pouvait me libérer de cette sensation terrifiante, dense et infiniment troublante.

Les deux pieds sur le sol, je tombais dans le vide sans pouvoir m’agripper à une main généreuse et bienvenue.

Ce que je vivais, m’apparaissait mille fois plus effroyable que le plus affreux des cauchemars. Ce que je vivais se trouvait être une autre « vérité », ombre menaçante de ma psyché.

L’instant était long, pénible, figé dans le temps et j’étais esclave des pires tortures de l’âme.

Ce fut un réel hold-up envers ma vie jusqu’à en devenir un réel viol envers mon esprit.

Dès lors, l’âme fragile je ne pouvais rien faire pour revenir à la normalité.

L’étrangeté était là désormais, affolant toutes mes pensées, véritable judas sur l‘univers, et sur l’inconcevable « vérité ».

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