chapitre 39

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Cela lui fait du bien de le dire à voix haute, de ne plus le garder au fond de lui, même si elle ne l’a pas entendu. Il doit apprendre à extérioriser ses sentiments. Ce sera un de ses objectifs pour l’année prochaine. Il range son téléphone avant de rejoindre ses camarades. Il n’arrive toujours pas à croire que la chance lui a enfin sourit. Si on lui avait dit une semaine plus tôt, comment se déroulerait son réveillon, il n’y aurait jamais cru. Comme quoi, rien n’est jamais définitif. Tout peut changer dans la vie. Il suffit de peu de choses pour que le futur se modifie. Shawn promet de s’en souvenir les jours de déprime. Mais ce soir, ce sera inutile. Ce soir, il s’amuse et profite en compagnie d’être chers.

Quant à elle, Sarah assise sur le rebord de la fenêtre de sa chambre, range son téléphone dans son sac. Elle regarde le ciel et les flocons de neige qui en tombent. Elle est très heureuse pour Shawn. Cela lui faisait trop de peine de savoir qu’il était seul, un soir comme celui-ci. Mais en même temps, elle ne peut s’empêcher d’être un peu jalouse. La jeune étudiante aurait aimé être près de lui et passer la soirée en tête à tête. Elle sort de ses pensées lorsqu’elle voit Jamie qui fait irruption dans sa chambre avec 3 filles blondes, collées à ses jambes, tels des sangsues. Il semble être exténué et sur le point de s’écrouler.

- Eh, tu pourrais quand même m’aider ! Je n’en peux plus. Elles m’ont lessivé. Ce n’est plus de mon âge !

- Ah je te jure, qu’est ce que tu ferais sans moi !

Sarah sourit à son ami avant de se lever pour le rejoindre. Elle referme la porte de sa chambre en sortant, prête à passer une excellente soirée en famille.

Dans une autre ville. Griffin aide sa mère à préparer la table, alors que ses deux autres frères sont déjà assis et ricanent entre eux. Personne ne prend la peine de l’aider. Leur mère leur crie dessus mais ces derniers ne l’écoutent pas. Leur jeu préféré, c’est de faire des paris pour savoir lequel va réussir à faire sortir leur mère de ses gonds. Ils sont très doués pour ça. Griffin ne participe pas très souvent, étant le dernier enfant de la famille. Il reste le chouchou de sa mère. Après avoir déposé un plateau d’hors d’œuvre sur la table dressé, il tend la main pour prendre un verre de champagne. Mais un de ses frères le devance. Le jeune étudiant secoue la tête et tend la main pour prendre le dernier verre sur la table. Mais son autre frère est le plus rapide. Griffin lui jette un regard noir tandis que son frère se contente d’ébaucher un sourire narquois.

Les deux frères aiment faire des bizutages à leur petit frère. Tous les deux le regardent avec leurs verres à la main avant d’éclater de rire. Griffin pousse un soupir, avant de leur courir après, décidé à se venger. Les trois frères se poursuivent dans toute la maison, sous les cris de leur mère, dépassée par les événements.

De son coté, Cross se trouve toujours à l’agence du C.A.S. Il est tranquillement assis derrière son bureau, un verre de cognac à la main. Il le déguste lentement, savourant chaque gorgée. La bouteille déjà bien entamée, est posée sur son bureau. Le directeur ne s’enivre pas souvent, mais n’ayant plus de famille, c’est sa manière de fêter le réveillon. Lui aussi a le droit de décompresser de temps en temps.

Il regarde le cadre avec une photo de son père, posé sur son bureau. Il lève le verre, portant un toast à la mémoire de son paternel. Il lui promet à nouveau qu’il mettra un terme à cette enquête, même s’il doit tout sacrifier pour y arriver. Il finit le verre d’une traite sans grimacer malgré le degré d’alcool élevé de la boisson. Puis, il se sert une nouvelle rasade. Il pousse un soupir avant de se lever, commençant à ressentir l’effet de l’alcool dans on organisme.

Personne ne l’attend chez lui, n’ayant jamais eu le temps, ni l’envie de fonder une famille. Cette agence, c’est sa vraie maison et il est le seul maitre des lieux. Cross s’appuie sur la bai vitrée de son bureau et regarde l’horizon au loin.

La ville est calme, aucun bruit ne fait entendre. Les lumières illuminent la ville de Chicago, la rendant magnifique. C’est comme si durant les fêtes, la lumière gagnait son combat contre l’obscurité. Les ténèbres n’ont pas leur place, tout est lumineux. On pourrait penser que c’est le paradis, pourtant Cross sait que quelque part dans cette ville, cinq personnes dangereuses se cachent. Il est prêt à tout pour les mettre définitivement hors d’état de nuire. Il boit une gorgée de son verre, à cette pensée.

Un autre quartier de la ville de Chicago. Dans les bas fonds de la ville se trouve un hôtel du nom de « Carlson ». C’est un hôtel de passe où circule de nombreuses prostitués et leurs clients. Pourtant parfois, certaines personnes qui ne veulent pas se faire remarquer ou qui n’ont pas beaucoup d’argent, viennent dans cet hôtel afin de s’y faire oublier. C’est le cas de Devon et d’Ethan.

Ethan rentre dans la chambre 66 qu’il partage avec son demi-frère. Elle est assez rustique : deux lits simples, une télévision qui semble avoir au moins 20 ans, un canapé qui aurait bien besoin d’entretien et une petite fenêtre qui donne sur une décharge publique. Le jeune homme a dans ses mains un sac avec de la bière et des hot-dogs encore chauds. Devon regarde la télévision, assis sur le canapé et n’a pas l’air très heureux. Il secoue négativement la tête, en voyant ce qui se trouve dans le sac.

Ethan se contente de secouer les épaules, comme pour expliquer qu’il était à court d’idées. Les deux jeunes sont tous les deux à cran, mais ils savent que ce ne serait pas une bonne idée de s’en prendre à l’autre. Cela pourrait très vite mal tourner. Et ils ont besoin de pouvoir compter l’un sur l’autre, en tout cas pour l’instant… Ils sont énervés sur deux sujets : D’une part car ils ont lamentablement échoué à se débarrasser d’un de leur demi-frère. Et d’autre part, car ils ne pensaient pas passer noël dans un coin aussi sordide.

Lors de leur arrivée à Chicago, ils pensaient en finir en quelques jours, n’ayant pas prévu de s’éterniser. Leur réserve d’argent commence à sérieusement se tarir. Devon regarde le ciel et pousse un long soupir. Il a toujours pensé qu’il serait un gagnant, qu’il était spécial et là, il est tout, sauf ça. Il prend une bière et un hot dog, avant de se jeter sur son lit, ne voulant pas discuter. Le jeune homme se promet qu’à noël prochain, tout sera différent.

Au même moment, dans une autre ville. Scarlett est assise dans un restaurant très huppé en face de sa mère. Cette dernière est la plus mauvaise cuisinière au monde et n’a pas voulu faire subir sa cuisine à sa fille. La jeune rockeuse a mis, pour l’occasion, de côté son accoutrement de gothique et c’est une tout autre personne. Ceux qui la connaissent, auraient beaucoup de difficulté à la reconnaitre.

Elle porte une longue robe bleue et des talons. Ses cheveux ont subi un brushing en bonne et due forme. Mais, elle a tout de même conservé son fard noir sous ses paupières. Malgré les protestations de sa mère à ce sujet, elle a tenu bon. Cela fait partie de son identité. Si elle s’en débarrasse, c’est comme si elle n’existait plus, qu’elle n’était qu’une enveloppe vide. Sa mère a fini par céder en soupirant, connaissant le caractère extrême de sa fille. Scarlett, assise au restaurant ne peut s’empêcher de sourire. Lorsqu’elle est en conflit avec sa mère, ce qui arrive très souvent, elle finit toujours par l’emporter. Grâce à de grandes tirades philosophiques dont elle a le secret.

Le père de Scarlett a disparu quand elle avait 5 ans et elle ne l’a jamais revu depuis. Etant fille unique, le nombre d’invité est assez réduit pendant les repas de famille. Sa mère n’est pas une personne facile à vivre non plus. Sa fille sait d’où elle tient son caractère. Scarlett finit son troisième verre de champagne, elle en a besoin pour tenir toute la soirée. Elle n’écoute pas vraiment sa mère, qui n’arrête pas de parler, trop heureuse de revoir sa fille. Scarlett se contente d’hocher la tête de temps en temps. Elle sait que sa mère peut tenir une conversation à elle toute seule, toute la soirée. C’est une véritable pipelette, voulant lui raconter tout ce qu’elle a manqué durant son absence.

Scarlett est pressée de rentrer au campus et de retrouver ses amis rockeurs. Elle se rend compte que même ses voisins lui manquent, ce qui l’étonne énormément. Elle finit peut être par devenir sociable. Cela lui fait peur, n’étant pas habituée à ressentir ce genre de sentiment. Mais elle sait qu’elle n’a pas intérêt à en parler à sa mère. Cette dernière risquerait de pleurer de joie en apprenant la nouvelle. Les épanchements émotionnels rendent toujours Scarlett mal à l’aise.

Pendant ce temps, Peterson est convenablement assis dans le canapé de son salon. Sa fille est à côté de lui, blottie dans ses bras. Tandis que sa femme fini de sortir les plats du four. Il aurait aimé l’aider mais il connaît sa femme. Pour le repas de noël, il est hors de question qu’il mette un pied dans la cuisine. Elle veut tout préparer elle-même. L’agent du C.A.S n’a aucune envie que sa femme lui jette un de ses regards noirs dont elle a le secret.

Il est peut être un agent paré à toutes éventualités, mais il ne fait pas le poids quand il s’agit de sa femme. Demain, ils iront rejoindre la famille de sa femme pour faire un grand repas. Mais ce soir, ils ont tous les trois et cela leur convient parfaitement. C’est assez rare en ce moment alors ils veulent garder en mémoire ce moment magique.

Peterson caresse la longue chevelure de sa fille tout en regardant une émission. A chaque fois qu’il voit sa fille, il remercie le seigneur de l’avoir sauvé de son agression. Et secrètement, il remercie aussi le jeune héros masqué qui s’est occupé des kidnappeurs. Il tourne la tête, pour découvrir sa femme venir dans sa direction, avec les apéritifs. Il la regarde et elle lui rend son sourire empli de tendresse et d’amour. Peterson sent que ce noël va être très beau. Et comme son supérieur l’a dit, il compte bien en profiter comme s’il s’agissait du dernier. Il se rapproche de sa femme et l’embrasse avec passion, sous le regard amusé de leur fille.

Le repas à la demeure d’Hayden bat son plein. La famille et les invités sont tous assis et rient aux blagues du père du jeune homme. Ce dernier est très doué pour mettre de l’ambiance et réussit à faire rire tout le monde. Même Max, ce qui n’est pas une mince affaire. Hayden finit parfois les blagues de son paternel, les connaissant par cœur, mais cela l’amuse toujours. Shawn regarde Max de l’autre coté de la table qui discute avec Cheyenne. Il ne peut s’empêcher de se moquer, en voyant que ce dernier n’a pas l’air à l’aise dans ce genre d’événement. Il est plutôt habitué à la solitude et Shawn le comprend très bien car pour lui, c’est pareil.

Mais avec le temps, il se rend compte qu’il commence à changer grâce ses amis et surtout grâce à Sarah. Mais ça, c’est une autre histoire. Shawn sait qu’il ne pourrait pas rêver meilleure compagnie. Il a confiance dans les personnes qui l’entourent. C’est tellement nouveau pour lui, il en pleurait de joie, s’il le pouvait. Justin se penche à son oreille et lui dit :

- J’ai l’impression de rêver. C’est le meilleur Noël depuis longtemps. Je ne l‘oublierai jamais.

- Profites en bien. Tu le mérites. Mais n’oublies pas notre promesse. Demain, je dois te ramener à l’orphelinat.

- Mais tu viendras me voir, c’est promis, hein ? demande Justin.

- Tu peux compter sur moi, petit frère répond Shawn, en tapant dans la main tendue de son jeune protégé.

En relevant la tête, il remarque que la mère d’Hayden l’observe. Il lui sourit et elle lui rend la politesse avant de se pencher à nouveau vers son assiette. En relevant la tête, elle le fixe à nouveau, le jeune français est en pleine discussion avec son fils. Personne ne la regarde mais son vrai visage apparait et c’est un regard froid qui s’y affiche. Elle sait beaucoup de choses sur Shawn et elle semble en avoir peur.

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