chapitre 33

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Fin de journée, campus de l’université. Après une journée assez chargé, Shawn et Jamie se sont retrouvés et discutent dans la chambre du premier. Sarah a été absente toute la journée. Shawn a essayé de la contacter mais sans résultat. Jamie lui a expliqué la situation. C’est toujours lui qui a dû remettre le devoir réalisé après tant de sacrifice par la jeune femme à Mr Davis.

Shawn se fait du souci pour Jenny mais connaissant Sarah, il est sûr qu’elle arrivera à lui remonter le moral. Le jeune français se demande ce qui a bien pu se produire pour que la situation dérape autant. Nina semblait tellement enjouée hier. Pendant qu’il imagine différentes hypothèses, son invité reste penché à la fenêtre, aux aguets. Non sans raison. Il a remarqué que de jolies étudiantes passent souvent près du bâtiment où demeure son camarade. Jamie aimerait bien disposer de jumelles, il aurait une meilleure vue. Le spectacle n’en serait que plus agréable.

- Ça va ! La vie est belle pour toi. T’as une belle vue ! s’exclame Jamie, jaloux, en se tournant vers Shawn.

- Je ne me plains pas de ce côté ! Mais bon, je suis un peu plus discret que toi. Tu as eu des news de Sarah depuis ce matin ?

Jamie secoue négativement la tête en faisant la moue.

- Tout ce que je sais, c’est qu’elle devait s’occuper de Jenny. Comme Nina en était incapable. En tout cas, je peux te dire que c’était sportif ce matin. Je me suis fait tout petit. Je n’avais aucune envie de servir de punching-ball. Ce n’est pas très glorieux de ma part, je l’avoue. Mais bon...

- J’aurai réagi pareil. Espérons juste qu’elles vont régler ça et ne pas s’arracher le chignon.

- Au moins, le bon côté, c’est qu’on pourra compter les points.

- T’es vraiment con !

Jamie regarde à nouveau par la fenêtre et fait signe à son ami de le rejoindre, afin de lui montrer un joli spectacle. Le ciel est sombre, on ne voit pas d’étoile à cause de la pollution, la seule source de lumière naturelle est la lune. C’est une vue très belle, le ciel est dégagé. Si Shawn disposait d’un appareil photo, il serait sorti à l’extérieur pour prendre quelques clichés.

Le jeune homme a toujours voulu se mettre à la photographie. Mais pour le moment, il n’a pas les moyens de s’acheter un appareil digne de ce nom. Sa bourse d’étudiant lui permet à peine de s’en sortir financièrement. D’ailleurs il pense de plus en plus à prendre un travail afin de pouvoir profiter un peu plus. Il va devoir y réfléchir plus sérieusement et analyser les possibilités qui s’offrent à lui.

- Tu as vu ça ! On a le droit à une belle pleine lune. Tu sais ce que ça veut dire ? demande Jamie, tout excité.

- Je ne crois pas aux histoires de loups garous, mon vieux.

- Je ne parle pas de ça, crétin ! Si tu sors avec une fille un soir de pleine lune, elle ne résistera pas à tes avances.

Shawn n’arrive à garder son sérieux qu’une fraction de secondes avant d’éclater de rire, devant l’imagination délirante de son ami.

- Arrête tes conneries ! C’est toi qui viens de l’inventer cette histoire dit Shawn, qui a les larmes aux yeux, à force de rire.

- Non, je t’assure, c’est véridique.

Shawn acquiesce de la tête en souriant. Ce qui l’amuse encore plus, c’est de voir le visage si sérieux de son ami. Ce dernier semble totalement convaincu de la véracité de cette légende. Lorsqu’il était en France, Shawn avait entendu une histoire du même type. D’après une légende, lorsqu’on se trouve sous la tour Eiffel avec une fille, il faut l’embrasser. Il n’a jamais tenté de le faire, n’ayant pas confiance en lui. Et de toute façon, le nombre de ses prétendantes étaient assez limitées.

- Bah, alors dis-moi ce que tu attends pour tenter le coup ce soir ?

- Disons que je ne suis pas encore complètement remis de ma dernière histoire.

- Sérieux ! tu ne m’en as jamais parlé.

Il se rend compte qu’il n’a pas souvent des conversations sérieuses avec Jamie. Ils rient beaucoup ensemble, ayant le même sens d’humour. Mais il ne sait que peu de choses sur ses amours et sur ses attentes. Jamie tient beaucoup à son étiquette de clown de service.

Le jeune skateur fait la moue, un peu gêné de parler d’un tel sujet. Mais il finit tout de même par se confier :

- Tu sais, elle préférait que notre histoire d’amour n’entache pas sur notre amitié. C’est vrai c’est mieux comme ça. On a fait le bon choix.

Shawn secoue la tête, il ne croit pas une seule seconde à l’explication de son ami. Ce dernier est un très mauvais comédien et surtout il a quelques tics qui le trahissent. Shawn les a découverts à force de passer du temps avec lui. Mais il ne lui a jamais rien dit, gardant ce petit secret pour lui. Au cas où un jour, ils se retrouveraient à faire une partie de poker ensemble. Il lui jette un regard afin de lui faire comprendre qu’il n’est pas dupe.

- Jamie, ne me la fais pas à l’envers. Balance la vraie raison.

- Ok ! s’exclame Jamie en poussant un soupir, vaincu. Elle me trouvait trop immature.

- Là tu vois, c’est déjà plus plausible. Sans vouloir t’offenser bien entendu !

- Quand je pense que j’avais tout prévu pour ce soir. Ça devait être le grand soir. J’ai été con ! J’aurai dû coucher avec elle à la première occasion, c’est bien ma veine.

- Je suis désolé pour toi. Mais je ne crois pas une seconde à cette histoire de pleine lune.

- Pourquoi tu n’essayes pas de ton coté, tu n’as rien à perdre. Il doit bien y avoir quelqu’un qui te plait, non ? demande Jamie, avec un petit sourire complice au coin des lèvres.

Shawn se sent tout d’un coup mal à l’aise. Il se demande si tout le monde sur le campus est au courant de ses sentiments pour Sarah. Alors qu’il pensait le contraire, il se rend compte que sur ce sujet, il est facile de lire en lui. L’étudiant est sur le point de balbutier une réponse lorsque des coups sont frappés à la porte. Il se dirige vers celle-ci, trop heureux de pouvoir échapper à ce moment pénible.

En ouvrant la porte, il tombe nez à nez avec Scarlet. Il est si heureux, qu’il l’embrasserait presque pour la remercier. Mais il s’abstient, sachant qu’il y’a de grandes chances qu’elle le frappe en retour. Scarlet peut être violente et il n’a pas spécialement envie de découvrir ce côté de son caractère. Il se contente de sourire et de la saluer, tout en se demandant ce qu’elle peut bien lui vouloir. Ce n’est pas son genre de lui rendre visite, préférant rester cloitrer dans sa chambre.

- Salut, Scarlet, comment tu vas ?

- Ça peut aller se contente-t-elle de répondre, en haussant les épaules.

Curieux en entendant une voix féminine, Jamie glisse sa tête et la salue d’un signe de la tête. Elle lui répond d’un rapide hochement de la tête.

- Tu veux rentrer ? Tu sais on ne mord pas dit Shawn.

- Non, j’ai des trucs à faire. Je passais juste pour te donner ça dit-elle, en lui tendant une cassette audio dans sa main droite.

Shawn se demande de quoi cela peut s’agir, surtout que Scarlet n’est pas du genre à faire des cadeaux. Ou alors il ne la connait pas encore assez bien. Ce qui ne l’étonnerait pas non plus. La jeune gothique n’est pas la personne la plus facile à cerner.

- Qu’est-ce que c’est ?

- Tu m’as dit que tu voulais écouter ce qu’on fait avec mon groupe. J’ai trouvé une vieille cassette dans mon baluchon. Le son n’est pas génial et ça date un peu. Mais bon tu pourras te faire une idée.

- Génial, c’est sympa dit Shawn, touché par le geste, en tendant sa main pour prendre l’objet.

Il remarque que Scarlet ne lâche pas la cassette, la tenant toujours dans sa main. Les deux étudiants en tiennent chacun un côté.

- Tu n’as pas à l’écouter, tu sais. Je ne veux pas que tu te sentes obligé.

- Je veux l’écouter, je t’assure dit Shawn, en insistant bien du regard, et en essayant de l’arracher des mains de son amie.

- Comme tu veux dit-elle, avant de lâcher prise et de faire demi-tour en direction de sa chambre.

Shawn ferme la porte en souriant, amusé par le comportement de son amie. Depuis qu’il la connait, elle n’a pas du tout changé. Toujours sur la défensive. L’étudiant pensait qu’avec le temps, elle aurait compris qu’elle peut lui faire confiance. Qu’il est enfin temps de baisser sa garde. Mais elle agit toujours de la même façon. Cela ne l’embête pas, il est plutôt amusé par son caractère singulier.

- C’est ma voisine.

- Elle a l’air…spécial ! s’exclame Jamie, après avoir cherché le mot exact

- Elle est sympa, c’est juste qu’elle est très méfiante et toujours sur la défensive.

Shawn se dirige vers sa chaîne hifi, achetée dans un magasin d’occasion. C’est un endroit qui lui a été conseillé par Griffin quelques semaines plus tôt. Il introduit la cassette dans la fente prévue à cet effet.

- C’est quel genre de musique ? demande Jamie, curieux.

- On va vite le savoir.

Shawn appuie sur le bouton « lecture », au départ aucun son ne sort des enceintes. Puis un grésillement se fait entendre pendant quelques secondes. Avant qu’un gros bruit de batterie ne le remplace, suivi par un grattement de guitare. Le son des deux instruments s’accorde très bien ensemble. Puis on entend la voix de Scarlet qui hurle le mot « désespoir ». Une basse vient s’ajouter au cortège des instruments suivi d’une autre guitare. Le tout forme quelque chose de vraiment lyrique. La voie de Scarlet est mélodieuse, même si elle hurle le plus souvent. C’est du vrai black métal, à l’ancienne.

Les deux garçons se tournent l’un vers l’autre et hochent la tête. Ils sont tous les deux d’accord sur le fait que la musique est vraiment entrainante. C’est tout à fait le genre qu’ils aiment et qu’ils pourraient aller voir en concert. Ils commencent à se déhancher en entendant le refrain et le son de la guitare.

- Ils sont vraiment bon dit Shawn.

- C’est clair. Mets plus fort ! Toute la fac doit l’entendre s’exclame Jamie

Shawn augmente le son de sa chaîne hifi, se faisant plaisir en tournant la molette. Le jeune homme sait que tout l’étage doit maintenant entendre la musique, mais il s’en fiche. Il continue à danser et à sauter sur place. Les deux garçons se défoulent, dansant comme des fous. Jamie fait semblant d’avoir une guitare entre les mains et de jouer avec.

Ils ne se rendent pas compte que la porte n’est pas correctement fermée. Griffin fait son entrée et est obligé de crier et de gesticuler dans tous les sens, pour attirer l’attention de son voisin. Shawn le salue de la main, tout en continuant à sauter sur place.

- Eh ! Salut Griffin, ça va mec ! Sérieux, tu ne trouves pas que ça déchire ?

- Si c’est clair ! Mais on t’entend à l’autre bout du campus, mon vieux. Faut que tu baisses le son, ça urge hurle son voisin, en articulant bien chaque mot pour se faire entendre.

- Dérides toi un peu et vient t’éclater avec nous lui dit Jamie.

Griffin secoue la tête, il essaye d’agir comme un adulte depuis son entrée à la faculté. Il n’a pas toujours porté l’étiquette du gars sérieux. Mais il a décidé de changer et de prouver à ses parents qu’il peut faire aussi bien que ses frères. Mais parfois, il a envie de se lâcher et de se comporter comme n’importe quel étudiant insouciant de son âge. Il finit par peser le pour et le contre avant d’hausser les épaules et de se joindre aux deux garçons.

- Oh et puis merde. Comme ça, on se fera tous virer ensemble ! C’est quoi comme musique ?

- C’est le groupe de Scarlet mais j’ignore le nom du groupe.

- J’avoue ça déchire !

Les trois garçons commencent à accélérer leurs déhanchements sous le rythme endiablé de la musique. Ils oublient complètement qu’ils sont dans une résidence universitaire. Ils se regardent, ne pouvant s’empêcher d’éclater de rire et de s’amuser. Comme les grands enfants qu’ils sont restés.

Scarlet ne se rend pas compte de la situation tout de suite. Elle était dans sa chambre, finissant de faire du rangement tout en écoutant son iPod. C’est lorsqu’il y’a une pause entre deux morceaux, qu’elle se rend compte du vacarme. Il ne lui faut que quelques secondes pour reconnaître la musique. Elle écarquille les yeux, sous le coup de la surprise, avant de se précipiter hors de sa chambre.

- Oh, les cons !

Elle pousse violemment la porte de Shawn et reste sans voix, devant le spectacle des trois garçons. Ils dansent comme des fous, se rentrant donnant comme durant un « pogo ». Elle pensait qu’ils essayaient d’attirer son attention mais pas qu’ils appréciaient vraiment sa musique.

Ses voisins n’arrêteront jamais de la surprendre. Elle a de la chance d’être tombée sur eux, même si elle ne leur avouera jamais. Scarlet a envie de les rejoindre et de se trémousser à leurs côtés mais elle se retient. Les trois garçons se rendent compte de sa présence et Jamie éteint la chaîne hifi, avant de passer sa main sur son front en sueur. Les deux autres garçons sont dans le même état, pliés en deux sous l’effort.

- C’est vraiment pas mal ce que tu fais s’exprime Jamie, d’une voix essoufflé.

Les trois garçons tentent de sourire, sachant qu’ils viennent de se faire prendre en flagrant délit d’immaturité. Scarlet se contente d’éclater de rire et de secouer la tête avant de retourner vers sa chambre. Elle est contente que la musique leur ait plu ; Mais aussi de les avoir vu si gêné lorsqu’ils se sont rendus compte de sa présence.

- Ah, franchement, ils sont tous malades !

La jeune femme est vraiment touchée par ce qu’ils viennent de faire. Elle sait que le sourire qu’elle affiche sur son visage restera intact pendant plusieurs heures.

Bureau du C.A.S, il est près de 21 heures. La plupart des agents auraient normalement dû rentrer chez eux. Mais en raison de la présence du dénommé « Nightmare », le nombre de personnes de garde à tripler. Certains agents sillonnent la ville à la recherche d’informations, prenant contact avec tous leurs informateurs. D’autres essayent de recouper toutes les données qu’ils peuvent à travers d’anciennes enquêtes concernant leur suspect.

Cross est assis derrière son bureau, un coude sur la table et la main soutenant sa tête. Il a l’air épuisé, même s’il ne le reconnaitra jamais. Depuis qu’il travaille pour le gouvernement, il a toujours eu les éloges de ses supérieurs. Ce qui a pu lui permettre de grimper rapidement les échelons. Mais depuis qu’il est arrivé à Chicago, tout va de travers. Pour le moment, il n’a pas encore perdu sa crédibilité. Il a des contacts bien placés qui le soutiennent. Mais il doit vite inverser la tendance et obtenir de meilleurs résultats s’il ne veut pas perdre leurs supports.

L’affaire de « Nightmare » est devenue une priorité. Ce maniaque sévit depuis trop longtemps. Cross ne doit se concentrer que sur ce dossier, ordre de ses supérieurs. Il compte bien le boucler le plus rapidement possible et ainsi retourner à son enquête prioritaire. Mais surtout il déteste qu’on lui dise ce qu’il doit faire. Il connait ses priorités et n’apprécie pas qu’on lui rappelle qu’il n’est au final qu’un exécutant.

Peterson entre dans le bureau après y avoir été autorisé et secoue négativement sa tête. Cross pousse un soupir, avant de s’avachir au fond de son fauteuil. Il aurait aimé obtenir une réponse différente, mais il ne s’énerve pas pour autant. C’est uniquement quand il s’agit de l’affaire qui lui tient à cœur, qu’il laisse ses émotions prendre le dessus. Il reste donc silencieux et écoute le rapport de son bras droit.

- On n’a rien de neuf, monsieur. C’est comme s’il s’était fondu dans la masse. Il n’a pris contact avec aucun de ses hommes habituels. Mais il est bien en ville, mais pourquoi, c’est la grande question. Il sait que nous sommes installés ici, c’est sûr. Alors pourquoi prendre de tels risques ?

- L’enfoiré, il mijote quelque chose. Il n’est pas ici en vacances. S’il est revenu à Chicago, il doit vraiment être aux abois. Ça veut dire qu’il est sur le qui-vive, il sait qu’on le surveille. Je veux le coincer et vite. Pour pouvoir revenir à ce qui compte vraiment. Cet enfoiré n’est qu’un insecte pour moi.

- Nous faisons le nécessaire. Tout le monde est sur le coup. Il est peut être doué pour disparaitre, mais cette fois, nous l’aurons. J’en suis convaincu !

Cross ne répond rien, se contentant de soupirer de déception une nouvelle fois. Peterson en profite pour sortir de la pièce, étonné que son supérieur n’ait pas élevé la voix ou qu’il ne lui ait fait aucune menace. Cela ne lui ressemble pas, c’est comme si l’affaire ne l’intéressait pas. Il se rend compte que son directeur est vraiment concentré par l’affaire de la prophétie. Rien d’autre ne compte à ses yeux, cela en est même effrayant.

Peterson n’a jamais connu quelqu’un d’aussi obsédé et se promet de ne jamais devenir comme lui. Il tient trop à sa santé mentale. C’est bien pour cette raison qu’il se demande comment il peut être le bras droit d’une telle personne. Il n’arrive pas à croire en cette histoire. L’agent préfère attendre de voir de ses propres yeux ce que ces individus sont capable de faire.

Pour le moment, le seul cas qu’on peut leur imputer, c’est la mort de dealeurs et de violeurs. Ce n’est pas Peterson qui va leur jeter la pierre. La société ne se portera que mieux sans ces individus. Mais l’agent ne ‘avouera jamais à son supérieur, il tient trop à la vie. Il se demande jusqu’où Cross serait prêt à aller, s’il se rendait compte que son bras droit ne partage pas les mêmes opinions que lui.

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