chapitre 15

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A environ une quinzaine de minutes en voiture du centre ville de Chicago se trouve l’hôpital John Stroger. Cet établissement reçoit un assez grand nombre de blessés graves, souvent dû à des agressions. Les quartiers de la ville qui sont sous sa juridiction sont connus pour être malfamés.

Le personnel médical demande souvent des améliorations de leur condition de travail mais il est rarement écouté. Même lorsqu’il se met en grève, le résultat est similaire. Ce n’est pas rare que des médecins subissent des actes de violence au sein même de l’établissement. Malgré ces conditions, l’hôpital existe toujours, la ville en a grand besoin, en raison de sa position stratégique.

L’établissement dispose de nombreux services, dont une morgue, qui se situe au deuxième sous-sol. Il faut disposer d’une carte spéciale pour y avoir accès. Les responsables ne veulent pas que n’importe qui puisse s’y promener et surtout pas des enfants qui s’amuseraient dans les couloirs.

A l’intérieur de cette section, on n’entend aucun bruit, rien ne doit perturber le recueillement des proches des victimes. Malgré la luminosité importante, le lieu a quelque chose de lugubre et fait froid dans le dos. C’est un endroit où peu de gens se rendent de leur plein gré. Il est tellement synonyme de malheur, de tristesse et de chagrin.

Des bruits de pas se font entendre. Il s’agit d’un médecin qui traverse d’un pas assuré le long couloir, en sifflotant gaiement. C’est la seule personne de l’hôpital qui se sent chez lui dans ce sous sol, la plupart du personnel médical fait tout pour éviter cet endroit. Se dépêchant de déposer les corps sans vie ou de conduire les proches des victimes. Ce n’est pas un travail que tout le monde peut faire.

Le médecin qui marche tout en sifflotant, porte le nom de Clark Payne. il a 40 ans et c’est le responsable du service. Il mesure prés de 1m70 pour 85 kgs. Il a les traits tirés et des rides apparaissent sur son visage. On lui dit souvent qu’il fait plus vieux que son âge. Mais cela ne le gêne pas car il porte peu d’attention à son physique. Il est seul depuis toujours, n’ayant jamais réussi à garder une femme dans sa vie.

Pour ses besoins primaires, il se rend deux fois par mois chez une Escort girl. Cela lui suffit et à défaut de connaître l’amour, il a d’autres occupations. Dont son métier, qui lui demande beaucoup de temps. Le nombre de morts est assez important dans une grande ville comme Chicago. Il a toujours de quoi s’occuper.

Clark a fini par devenir totalement blasé par toute cette violence. Il en a tellement vu dans son travail que la mort ne le choque plus, pas même quand cela concerne un enfant en bas âge. Pour lui, pratiquer une autopsie, c’est comme lorsqu’un boucher découpe de la viande. Il ne ressent aucune émotion particulière.

Il arrive devant l’entrée de la morgue et fait un rapide signe de la tête à la personne se trouvant à l’accueil. Cette personne est en charge de répertorier les décès et de prévenir les familles. Clark avait occupé le même poste à ces débuts et ce n’est pas un travail des plus plaisant.

Il se dirige vers son bureau lorsqu’une femme en blouse verte sort d’une pièce sur le coté. Elle est maculée de sang. La personne retire rapidement ses gants et le masque qu’elle porte sur le visage. Il s’agit de l’assistante du docteur Payne du nom de Corinne Cook. Elle vient tout juste de finir l’autopsie d’une fillette de 12 ans, morte noyée. La police avait demandé une autopsie afin de s’assurer qu’il ne s’agissait pas d’un crime maquillé en accident. Les parents de la jeune fille ont accepté l’autopsie, voulant se laver de tout soupçon. Même si l’idée que la prunelle de leurs yeux soit éventrée ne les enchantait guère. Mais eux aussi, souhaitent découvrir toute la vérité sur la mort de leur fille.

- Alors, est ce que j’ai quelque chose à me mettre sous la dent ? Une petite célébrité, peut être ? demande Payne, avec humour.

- Seulement 5 junkies qui viennent d’arriver. Ils ont été retrouvés prés d’un vieux gymnase en feu répond Corinne.

- Ce n’est pas vraiment amusant ! Ok, j’en autopsie un et si c’est la même chose, je fais un diagnostic global dit Payne, sur un ton nonchalant.

- Fais comme tu le sens ! Personne ne va les regretter. Ils avaient un dossier criminel plus long que mon bras.

La jeune femme salue son supérieur, avant d’enlever sa veste tachée et de la mettre dans une corbeille prévue à cet effet. Puis elle se dirige vers la sortie, pressée de quitter ce lieu afin de respirer un bon bol d’air frais.

Payne continue à siffloter en entrant dans la pièce numéro 6. Cette salle a une superficie d’environ 40m², 5 corps se trouvent sur des tables au centre, empaquetés dans des sacs mortuaires. Le docteur se dirige vers une petite table où se trouvent ses « outils ». Il s’agit d’instruments assez divers, allant du simple bistouri à la perceuse circulaire.

Payne vérifie toujours minutieusement l’état de ses instruments. Il aime les savoir aiguisés et étincelants. Même si dans quelques instants, ils seront recouverts de sang. C’est une de ses manies. Il se dit que s’il était à la place d’un de ses « clients », il préférait qu’on l’autopsie avec du matériel impeccable. Et surtout qu’on le traite le plus respectueusement possible.

Clark avance vers le premier sac et tire sur la fermeture éclair d’un mouvement rapide. A l’intérieur se trouve le cadavre du jeune voyou à la batte, qui a eu la mâchoire brisée par Shawn.

Le médecin prend sur la table un dictaphone et après s’être éclairci la voix, débute sa présentation du cadavre. Cela lui servira de support afin qu’il puisse écrire son rapport.

- Le corps présente des traces de violence qui ont été portées avant sa mort, surtout au niveau de la mâchoire qui a été déboîtée. Mais ce n’est pas ce qui l’a tué. Il ne semble pas s’être débattu au moment fatidique. Comme s’il était mort d’un coup sans même avoir eu le temps de se défendre.

Le docteur sait d’avance qu’il ne trouvera pas de trace de cheveux, ni de peau de l’agresseur. Surtout dû au fait que le corps est brulé au troisième degré. Rien qui ne pourrait aider la police à découvrir le coupable grâce à son ADN. A une époque, Clark avait voulu devenir policier. Mais en raison d’un problème de santé, il n’a pas pu passer les examens physiques et a été recalé. Il s’est donc tourné vers la médecine. Il aurait aimé mener des enquêtes et découvrir ce que l’assassin a oublié comme détail. En même temps, il se dit qu’il regarde trop de séries télévisées.

Dans la vraie vie, tous les agents ne deviennent pas des inspecteurs de police et ne travaillent pas tous dans la section criminelle. Avec sa chance, il se serait retrouvé à faire la circulation ou d’autres activités, peu reluisantes. Le destin a peut-être bien fait les choses en le poussant vers la voie de la médecine. Il s’y sent à sa place. Parfois, il découvre des indices sur les cadavres et transmet l’information aux forces de police. Ces derniers sont toujours surpris de son efficacité et il a déjà reçu les remerciements du chef de la police de Chicago. Clark n’aurait pas pu se sentir plus fier.

Soudain, le docteur remarque une blessure au niveau de l’estomac qui l’interpelle. Elle est précise et bien dessinée sur le ventre de la victime. Il n’y a pas eu d’hémorragies, la mort a été instantanée. Sur les cotés de la blessure, on peut voir des traces de brûlures. La peau semble avoir cautérisée immédiatement. Sans doute en raison d’une arme chauffée à un degré élevé.

Clark arrête de siffloter et se concentre sur la blessure. Celle-ci est composée de 3 trous. Il utilise même une loupe pour mieux observer. A l’aide d’un instrument, il palpe le contour de la plaie. Il ne voit pas quel type d’arme peut causer de telles brûlures. Cette dernière n’a pas traversé le dos de la victime et il s’agit d’un coup rapide et net.

- C’est vraiment précis, on dirait l’instrument du diable ! s’exclame-t-il, en faisant la moue.

Alors qu’il continue à marmonner cette phrase, Payne s’immobilise en se rendant compte de ce qu’il vient de dire. Il déglutie avec peine, perd son assurance et commence à paniquer. Le docteur imagine le pire et s’il a raison : cela pourrait bien être le début de l’enfer sur terre.

Le responsable de la morgue sort de la salle et vérifie discrètement que personne n’est dans les alentours. La femme à l’accueil étant partie prendre sa pause, la morgue est totalement vide. Payne en profite et se dirige d’un pas rapide vers un des téléphones qui est accroché au mur. Malgré la froideur des lieux, le docteur a les mains moites et des gouttes de sueur dégoulinent de son front. Il desserre le dernier bouton de sa chemise, ayant tout d’un coup du mal à respirer en raison de son stress.

Ce n’est pourtant pas son genre de céder facilement à l’anxiété. Mais il n’est jamais à l’aise lorsqu’il est en relation avec la personne qu’il s’apprête à contacter. Payne compose rapidement un numéro de téléphone qu’il connaît par cœur. Le numéro est resté gravé dans sa mémoire, tout comme la personne qui sera dans quelques instants à l’autre bout du fil.

Il aimerait tellement se tromper, le monde n’a pas besoin de vivre ce qui s’annonce s’il est dans le vrai. Il déteste par-dessus tout faire appel à cet individu, mais les signes sont sans équivoque. Il tente de reprendre son calme et de retrouver un rythme cardiaque normal. Il entend soudain une voix grave à l’autre bout du fil. Le docteur prend une bonne inspiration avant de parler, d’une voix qu’il espère assurée :

- Bonjour, c’est Payne à l’appareil.

- Oui et alors ? Vous n’êtes pas censé composer mon numéro répond la voix à l’autre bout du fil, sur un ton cassant.

Le médecin prend son courage à deux mains, avant de répondre :

- J’ai bien peur que vos pires craintes soient avérées. L’un d’entre eux est à Chicago. J’ai plusieurs morts à la morgue qui porte sa marque dit Clark, qui au prix d’un gros effort, réussit à ne pas bégayer.

La personne à l’autre bout du fil laisse un long blanc dans la conversation. Clark se demande même si la communication n’a pas été coupée, avant de l’entendre dire :

- Placez-les en quarantaine, j’arrive sur place.

- Mais attendez, je ne peux pas faire ça ! Je dois obtenir des autorisations particulières. Il y’a des procédures à suivre. C’est très compliqué et je ne suis pas sûr de pouvoir le faire, pas en si peu de temps. Vous me demandez l’impossible !

- Ça, ce n’est pas mon problème ! Faites ce que vous avez à faire lui répond la personne sur un ton sans appel, avant de raccrocher.

Le docteur laisse résonner plusieurs tonalités avant de trouver la force de reposer le combiné. Il s’affaisse contre le mur et sent que ses jambes ne le soutiennent plus. Payne a toutes les difficultés du monde à empêcher les tremblements qui le traversent. Lui qui pensait prendre des vacances dans une semaine, il sait qu’il peut faire une croix dessus. Il se demande même s’il ne va pas finir par faire un infarctus avec toute cette pression. Les individus qu’il vient de contacter ne sont pas n’importe qui et ils ne vont pas lui faciliter la vie… Loin de là.

Après qu’il ait reçu une énième fois les remerciements de la police, ces mystérieux individus l’avaient contacté. Il a failli leur rire au nez quand ils lui ont expliqué leurs motivations. Mais ils ont réussi à le convaincre et il sait que la menace est réelle. Très peu de personnes ont connaissance de tout cela, sinon cela risquerait d’être la panique générale. Clark s’éponge le visage dégoulinant de sueur, avant de faire le signe de croix et de lever les yeux en l’air.

- Mon Dieu, venez-nous en aide ! s’exclame t’il d’une voix implorante.

Lendemain matin, université de Chicago, amphithéâtre de sociologie. Shawn est installé au fond de la salle, dans le coin gauche, à l’abri des regards. Il est seul et pour une fois cela ne le dérange pas du tout. C’est même plutôt le contraire. Il n’est pas du tout concentré par le cours, plongé dans une profonde réflexion intérieure. Il n’a toujours pas compris le sens de ses pouvoirs et il se demande s’il y’a un sens à découvrir. Il a beau faire des flashbacks sur sa vie, il ne voit aucun élément déclencheur. Rien qui lui ferait comprendre, pourquoi lui et pas un autre

Ce n’est pas en lisant des comics, qu’on finit par obtenir des pouvoirs. Si c’était le cas, il ne serait pas le seul. Shawn sait que des personnes seraient prêts à tuer pour avoir de tels pouvoirs et feraient tout pour se faire remarquer. Mais, pour lui, c’est plutôt une malédiction et le jeune français se demande s’il va réussir à s’en débarrasser.

Tout ce qu’il a toujours souhaité, c’est de vivre une vie normale. Est-ce que c’est si compliqué d’avoir une vie paisible et tout ce qu’il y’a de plus ennuyeuse ? En tout cas, pour le moment, cela semble compromis et il n’a pas d’autre choix que de devoir vivre avec.

En y pensant, Shawn se rend compte avec tristesse que cela remonte à très longtemps qu’il n’a pas mené une vie banale. Il a toujours été une personne torturée, aucunement aidé par l’acceptation difficile de sa vie d’orphelin et son séjour en asile. Il regarde d’un air envieux, les autres étudiants présents dans la salle. Shawn aimerait vivre de façon insouciante, se concentrer sur la prochaine fille qu’il aimerait draguer ou sur la prochaine sortie à prévoir. Malgré toute sa bonne volonté, cela n’est pas possible.

Le seul point positif dans cette histoire, c’est que depuis l’apparition de ses pouvoirs, il n’entend plus de voix. Il ne fait plus de cauchemars et c’est un véritable soulagement pour sa santé mentale. Il se demande d’ailleurs si ce n’est pas le fait de les avoir utilisé qui auraient fait taire tout le reste. Mais cela ne reste que des hypothèses, il n’y comprend absolument rien à cette histoire. Et malheureusement pour lui, personne ne peut l’aider.

Il soupire, dépité au plus profond de son être. Shawn pose sa tête sur la table, souhaitant disparaître de la surface du globe. Ne serait ce que pour quelques minutes afin de connaitre la paix. Peut être que ses pouvoirs lui permettraient de réaliser une telle action, mais il n’a pas encore découvert de mode d’emploi.

Il sort de sa rêverie, lorsqu’il entend quelqu’un frapper à la porte de l’amphithéâtre. Après avoir obtenu l’autorisation du professeur, Sarah fait son apparition. Elle s’excuse avant d’apercevoir Shawn et de monter à sa rencontre.

La jeune fille porte des béquilles et une attelle qui lui soutient la jambe droite. Shawn s’en veut de s’être installé aussi haut, cela oblige son amie à faire des efforts supplémentaires pour le rejoindre. Des efforts dont elle se serait volontiers passée. Sarah se laisse tomber maladroitement sur le siège à ses cotés, entrechoquant ses béquilles. Elle souffle un bon coup, épuisée par sa montée.

- Tu veux vraiment m’achever ou quoi ?

Shawn se contente de faire la moue pour s’excuser.

- Tu es en train de méditer ou quoi ? demande Sarah.

- On peut dire ça. Mais tu fais quoi ici ? Tu ne devrais pas être en train de te reposer ? demande Shawn, voulant changer de sujet.

- J’en avais marre et je m’ennuyais grave ! Rester une journée entière devant la télé, il n’y a rien de plus chiant. J’avais l’impression d’être lobotomisé. Tu n’imagines pas toutes les niaiseries qui passent dessus.

- Si les jeunes du monde entier t’entendaient. Tu te ferais lyncher, tu le sais ça !

Sarah sourit, amusée. Cela fait chaud au cœur à Shawn de la voir sourire à nouveau. Le regard de Sarah est tellement étincelant qu’elle devrait sourire tout le temps. Quand il pense à ce qui aurait pu se produire si Jamie et lui n’étaient pas arrivés à son secours, il en a des frissons.

Il efface les idées noires qui trottent dans sa tête et commence à prendre des notes du cours de sociologie. Sarah est sa muse, il suffit qu’il soit en sa présence pour qu’il oublie tout le reste et qu’il arrive à se concentrer sur le moment présent.

Sarah est vraiment spéciale, Shawn ne connait pas deux personnes comme elle. Une femme qui se remet si rapidement d’une violente agression et qui arrive à sourire à la vie, comme si de rien n’était. C’est une vraie battante, qui ne laisse pas les épreuves de la vie la détruire. Shawn a beaucoup à apprendre d’elle, il est vraiment accro à cette jolie américaine.

Malgré le fait d’être venu à la faculté dans son état physique, Sarah ne semble avoir aucune intention de se concentrer sur le cours. Elle ne peut pas s’empêcher de distraire son voisin de différentes manières, plus originales les unes que les autres. Il ne faut pas longtemps pour qu’ils soient tous les deux expulsés de l’amphithéâtre.

Ils rient en repensant à la façon dont le professeur a réagi et chacun reproche la faute à l’autre.

- C’est de ta faute, si tu n’avais pas commencé à me taquiner avec ta paille dit Shawn.

- Tu n’étais pas obligé de t‘agiter comme ça dit Sarah, en imitant son ami.

- Excuses moi mais si tu n’avais pas éclaté de rire en te levant. On n’en serait pas là.

- Tu as utilisé mon point faible, ce n’est pas du jeu, c’est déloyal, mais je me vengerai.

- En tout cas, c’était bien fun !

- C’est clair, mais il faudra qu’on présente nos excuses au prof, sinon on va être mal vu. Je comptais sur mon coté handicapé pour que les profs m’aiment un peu plus. Maintenant c’est râpé. Tu as tout gâché. Merci mon vieux ! s’exclame Sarah, en faisant la moue, faussement déçue.

Shawn hoche la tête avant d’éclater de rire, il vient de se rappeler la tête de son amie lorsqu’il l’avait chatouillé. Il aurait trop aimé pouvoir la prendre en photo à ce moment, une situation mémorable qui devrait être immortalisé sur image. En comprenant qu’il se moque d’elle, Sarah le frappe gentiment sur l’épaule.

- Ce n’est pas sympa de se moquer d’une infirme dit elle.

- T’es une infirme quand ça t’arrange ! s’exclame Shawn ayant du mal à calmer son fou rire.

Sarah lui tire la langue, mettant fin à la discussion. Ils se dirigent vers l’autre bâtiment où ils vont avoir cours dans 40 minutes.

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