Chapitre 51. Gustave / Un amour éternel

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Ces quelques vers tendrement offerts

Pour chanter enchanter ré enchanter

Un monde si terne et bête à en pleurer

Gangrené par la haine qui prolifère

Des vers de désirs désespoirs tentations

Des vers trop lubriques légers infidèles

Des vers pour séduire parfois une belle

Des vers vains morts stupides cavillations

Des vers noirs pleurés de désespoirs

Des vers tentés par le Mal la dérision

Des vers inutiles et égoïste profusion

Des vers qui vous supplient de leur pardonner

Des vers du Dimanche souvent brouillonnés

Des vers mal ouvragés si tristes de ne rien valoir

Des vers pourtant ciselés généreux taquoirs

Des vers qui demandent accueil favorable

Le Dimanche et autres jours ouvrables

Je lis et relis ces vers. Ils me rappellent vaguement quelque chose, mais c’est tout.

Claire est désemparée : « Tu as écrit ces vers, c’est ton premier recueil, Poésie du dimanche «.

Je ne sais que répondre.

C’est mon style, j’aurais pu écrire ces vers, certes, mais je n’ai aucun, strictement aucun souvenir de les avoir écrits.

Claire s’effondre en larmes, elle murmure « je vais te perdre ».

Je la prends, je la caresse et j’ose dénuder et embrasser son sein. Elle me dit : « Ne les regarde pas, ils sont laids, trop blancs ».

J’improvise :

De ton sein la ronde

blancheur est île au trésor

ou fatale erreur

Claire retrouve le sourire et me fait comprendre qu’elle ne souhaite pas aller plus loin.

Je regarde son sein défait et, soudain, un souvenir revient, elle a le doux visage et le téton dénudé du tableau de Greuze : Le chapeau blanc.

Je lui dis :

— Oui, je guérirai ainsi !

— Comment ?

— En t’aimant, en écrivant des poèmes.

— Mon pauvre Gustave, ton père avait raison : tu n’as aucun sens de la réalité. Tu vis dans tes rêves.

— Mais créer n’est jamais dangereux ?

— On va regarder un film.

Elle me montre La vie passionnée de Vincent Van Gogh,le film de Vincente Minelli avec Kirk Douglas et Anthony Queen.

Pour elle c’est la folie créatrice de Vincent qui l’a tué, pour moi elle l’a sauvé. Notre dispute nous fait oublier le mal qui me ronge. Je me retrouve tant dans ce film.


La vie de van Gogh

entre dur travail souffrance

et rêve éveillé

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