Chapitre 28. Claire / Sournoise menace

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Nostalgie du matin

Poison sinueux

Veut pénétrer

Dans mes pensées

De mes mains, je te combats

Nostalgie du matin

Tu es venu comme un voile satin

Un tissu doux

Se dépose

Sur mon cœur fou

Nostalgie du matin

Pourquoi ce chagrin

Ce maudit pantin, vient

Narguer mes maux affolés

Nostalgie

Part d'ici

Je mordille le bout du crayon puis le pose sur le bureau.

Cette morosité ambiante continue de me miner, mais avec elle, se mélange l'impression d'une menace sournoise qui rôde autour du village. Le vent du matin véhicule une inquiétude décelable, est-elle due aux visages soucieux que je croise à la boulangerie, ou par l’aggravement de l'état de santé de Philippe ?

J'écarte avec agacement une mèche de cheveux qui tombe devant mes yeux, et me mords les lèvres en repensant à la scène d'Anne-Laure. Quelle peste !

À mes oreilles résonnent encore ses paroles médisantes et méchantes tel un venin qui s'immisce dans les veines. Je serre les poings en maîtrisant la colère qui monte des entrailles, non, je ne la laisserai pas m'envahir. Pourtant elle me transperce et je ressens du ressentiment envers Gustave. Depuis ce fameux jour, je l'évite, bien que je me fasse du souci pour Philippe.

Je regarde l'heure et c'est le moment convenu avec Vincent, ce dernier devait faire diversion en occupant Gustave pendant que j'irai au préfa.

Je frappe à la porte puis la pousse doucement. La pièce est sombre, j'écarte les rideaux pour faire entrer la lumière.

Philippe est couché sur le canapé, j'écoute sa respiration saccadée, son front est encore brûlant.

Comme s'il sentait ma présence, il ouvre soudainement les yeux et me fixe. J'ai un mouvement de recul, un rictus de douleur déforme son visage.

— Un malheur va s'abattre, il faut être prudent.

— Mais de quoi parlez-vous ? Ne dites rien, ménagez vos efforts, c'est la fièvre qui vous fait délirer.

— Non, je suis au contraire très lucide. Il faut... Il faut que vous me promettiez...

— Quoi ? Que dois-je vous promettre ?

— De veiller sur mon Gustave, il est inconscient, trop détaché de la réalité.

— Mais... Je ne...

— Promettez-le moi ! Vous avez les pieds sur terre, vous saurez comment lui faire entendre raison.

— J'essaierai, je vous donne ma parole, je ferai de mon mieux.

Philippe est essoufflé, il ferme les yeux. Je lui propose à boire et lui demande s'il désire manger mais il me fait signe qu'il n'a pas faim et se contente de quelques gorgées d’eau. Son état m’inquiète mais Gustave avec ses grandes théories écologiques refuse tout transfert vers l’hôpital. Je vais lui en toucher deux mots et prévenir l’équipe médicale...

Il est temps pour moi de partir, je serre très fort les mains de Philippe, tire les rideaux et m'apprête à m'en aller lorsque je tombe sur des notes manuscrites.

Je lis très vite les quelques lignes et suis troublée en découvrant l’écriture de Gustave et en reconnaissant certaines allusions me concernant.

Des bruits me parviennent et je replace tout, et je sors précipitamment

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