Chapitre 13. Claire / Luttes intérieures

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Quand je pense à Anne-Laure

Mon cœur triste se tord

Du passé resurgit

Trop d'images tombées dans l'oubli

Je barre rageusement ces quelques lignes et ferme le cahier.

Puisque je n'arrive à rien ce soir, autant marcher jusqu'au village.

Le café est éclairé et des ombres s'agitent derrière les vitres.

"Tiens donc, le café m'a l'air bien animé ? Que se passe-t-il ?"

De loin, j'aperçois assis en retrait, Sébastien et Pearl, animés d'une grande conversation.

Curieuse, je décide de les contourner de sorte de m'approcher sans être vue.

— Sébastien, why Claire ne m'aime pas ? demande Pearl.

— Claire ? Non ce n'est pas possible, tu es si charmante, cela ne se peut pas, rétorque Sébastien.

— Si of course, elle est cold, distante, elle ne me like pas.

— Elle est toujours comme ça avec les gens qu'elle ne connaît pas. Et puis c'est sa protection. Elle ne se donne pas facilement, elle dit qu'il faut le mériter.

— Oh but, c'est trop pity ! Elle rate a lot occasion pour funny and rire of life !

— Elle n'est pas comme toi c'est sûr ! Toujours prête à embrasser. Un baiser Pearl ? demande Sébastien en s’avançant vers Pearl.

— Nooo ! You know que Vincent est mon man !

— Okay okay, j'essaie juste, on ne sait jamais.

— Talk moi encore de Claire. Je veux understand, fait Pearl, curieuse.

— Claire poursuit un idéal, un idéal absolu. Je lui ai dit qu'elle ne le trouvera jamais pourtant elle s'obstine.

— But, je veux juste to be friend !

— Eh oui ! Même en amitié. Elle met la barre haute, trop haute, dit Sébastien en hochant doucement la tête.

— But you are "so friendly" avec elle non ?

— Cela fait des années que je la connais, elle m'en a fait baver à moi aussi ! Et puis c'était à l'époque de Anne-Laure...

Je m’avance, interrompant leur tête-à-tête sans me douter qu’ils parlaient de moi :

— Bonsoir vous deux, que faites-vous ici, petits cachottiers ? Où est Vincent ?

— Ooh ! Bonjour Claire, fait Pearl toute confuse.

— Salut Claire ! fait tout penaud Sébastien.

— Vous pouvez me dire ce qui se passe à l'intérieur ? fais-je.

— Il y a un gros débat politique, beaucoup sont perturbés par les événements et agacés par le fouillis au village. Ils veulent même virer le maire. Ils mélangent tout, l'éboulement et l'incompétence des dirigeants.

— Ah pour sûr, cela met de l'animation dans le village. Ce n'est pas pour te déplaire, non ?

— Okay, je vous laisse you two, je vais voir ce qui se passe dans le bar. My Vincent.

Pearl se lève et part presque soulagée de ne pas avoir à m’affronter.

Je me tourne vers Sébastien et l'attaque direct.

— Qu'est-ce que tu as à déballer ma vie à des inconnus ?

— Moi ? Je voulais juste...

— Je t'interdis de parler de moi derrière mon dos.

— Mais Pearl voulait juste comprendre... Elle t'aime bien tu sais ?

— Je n'ai rien demandé. Et puis dans quelques jours ils vont partir. À quoi ça sert ?

— Claire, tu ne peux pas toujours t'enfermer entre les murs de la boulangerie. Il y a une autre vie derrière, tu le sais ?

— Cette vie de bohème qu'ils mènent, en montrant toutes les roulottes, les lumières, m'importe peu. Ce sont des gens qui vont de lieu en lieu qui ne s'installent pas qui ne restent pas... Qui ne durent pas...

Sébastien me prend le menton et me force à le regarder en face.

Il plonge son regard dans le mien, et me dit doucement :

— Tu ne pourras pas changer le passé ni en vouloir au monde entier pour ce qui s'est passé. Cela fait partie de la vie, il faut l'accepter et continuer.

Je serre les dents et involontairement les poings. Mon souffle se bloque dans la poitrine, mon esprit refuse d'écouter.

— Tu peux toujours causer. Haussant les épaules. Tu ne me comprendras pas de toute façon.

— Oh que si, je comprends très bien que tu as peur. Mais la peur t'étouffe Claire.

— En tout cas, pour Pearl, ce n'est pas gagné, même si tu te bats, lui fais-je en souriant.

En guise de réponse, Sébastien pousse un profond soupir.

— On va prendre une bière à l'intérieur ?

— Juste quelques minutes, il y a un peu trop de monde.

— Cinq minutes, cela me va.

Nous nous levons et pénétrons dans le chahut.

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