Chapitre 15 : Honneur à la famille

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ORANNE


Notre propre foyer, envahi ? C’est inimaginable ! Nous ne sommes plus en sécurité nulle part.

Oranne s’était peu attardée aux funérailles des décédés. Elle avait plutôt choisi de soutenir les blessés et estropiés. Si nombreux à porter les séquelles d’un bref et pourtant dévastateur assaut. Si nombreux à garder les cicatrices des sorts comme réminiscences. Et quelques-uns à boire les paroles de Bennenike, prompte à appeler à la vengeance.

— La sournoiserie des mages ne rencontre aucune limite, discourut-elle à leur intention. D’une destruction à l’autre, ils incarnent une gangrène persistante, tels des agonisés refusant d’admettre leur déclin. Désormais ils s’attaquent à la sphère privée. Certains pleutres, pas vous bien sûr, font courir la rumeur que l’attaque n’aurait pas eu lieu si je ne m’étais pas rendue ici. C’est faux. Les responsables ne sont nul autre que les mages. J’ai accompli mon devoir en vous protégeant. Bien sûr, d’autres viendront. J’œuvrerai à les pourchasser jusqu’au bout de l’empire. Ils ont échoué à Doroniak, ils ont échoué ici, ils échoueront encore.

Acclamations et ovations abondèrent. L’impératrice s’en alla avec fierté, sa cape soulignant sa démarche majestueuse, la tête haute et le sourire arrogant. Quelle opportuniste ! Récupérer une tragédie à des fins de propagande. Qu’elle l’assume ou non, elle est bien responsable de cette attaque. C’est la conséquence de son génocide. Phedeas a toujours été du côté des mages.

Les errements se poursuivirent, tout comme les affaires. Ni les négociations, ni les discussions ne se succédaient désormais dans la sérénité, tant la crainte persistait. L’on avait redoublé la sécurité en dépit du nombre limité de gardes et miliciens. L’on envoyait des patrouilles de jour comme de nuit, à vigilance renforcée, à multiplication d’outils contre la magie.

Or des bruits de couloir murmuraient en continu. Bennenike avait rencontré sa famille. Repas et célébrations s’étaient enchaînés dans le faste et la luxure, où l’essentiel avait peiné à se glisser parmi les vétilles. Se répétait pourtant l’appel du devoir à maintes reprises. Lorsque Phedeas et Oranne se retrouvaient dans leur chambre, réconfortés dans leur affection mutuelle, l’auto-proclamé héritier insistait sur l’importance du rôle de sa fiancée.

Convaincre Bennenike sera déjà une épreuve en soi. Paradoxalement, ce sera sans doute l’étape la plus facile de ma mission. L’occasion de prouver ma valeur. Ainsi mon amour sera fier de moi.

Ils se rencontrèrent au dernier crépuscule avant le départ. Même si la réunion se voulait privée et modeste, deux couples installés autour d’un bureau. Oranne soupira à l’arrivée de Nafda. Encore elle ? Va-t-elle nous laisser en paix ? Elle agit comme une garde du corps, j’entends bien, mais nous n’allons pas intenter à la vie de sa maîtresse adorée ! Enfin, si, mais elle n’est pas supposée le savoir… L’assassin remarqua que la négociatrice la dévisageât en réprimant des tressaillements, toutefois se contenta-t-elle de hausser les épaules. Au moins gardait-elle son visage à découvert ses mains et loin de ses dagues.

Bennenike s’accapara encore de l’attention. Coudes sur la table, elle se mit en évidence, observa longuement Phedeas et Oranne.

— Nous avons déjà beaucoup conversé, déclara-t-elle. Néanmoins, j’ai l’impression que vous ne m’avez pas convoquée pour rien, je me trompe ?

Des étincelles germèrent dans les yeux de son neveu.

— Ces derniers jours ont été mouvementés, expliqua-t-il avec entrain. Je devais protéger les miens sans oublier mes devoirs. Chère tante, merci d’être resté plus que de mesure, et d’avoir supporté mes sœurs bien moins sympathiques.

— Des formules de politesse et du mépris à moitié assumé, jaugea-t-elle. Que des choses déjà formulées par le passé. Phedeas, j’aimerais que tu sois direct.

— Est-ce à propos de l’attaque des mages ? demanda Koulad. Lehold m’a garanti qu’il poursuivrait les rebelles. Nous profitons de notre position pour riposter avant qu’ils nous assaillissent de nouveau.

— Je compte aussi agir en conséquence, promit Phedeas. Mais ce n’est pas la raison pour laquelle je vous ai demandé. En réalité, cela concerne plutôt ce qu’il se passera de votre côté.

— Quand nous saurons rentrés en Amberadie ?

— Précisément. Les discussions politiques ont été divertissantes, enrichissantes même, mais votre venue ici doit vous apporter davantage qu’une rencontre familiale, et des câlins à certaines personnes trop bouffies d’enthousiasme. C’est pourquoi je vous propose qu’Oranne vous accompagne au retour.

Koulad fronça les sourcils avant de consulter Bennenike, laquelle accueillit la nouvelle avec curiosité. D’emblée son regard se focalisa sur sa belle-nièce.

— Voilà qui suscite mon intérêt, révéla-t-elle. Bien, Phedeas, je crois que tu as assez parlé. Si ta charmante compagne souhaite venir avec nous, qu’elle s’exprime. Elle a une langue habile dont elle se sert trop peu souvent.

C’est mon moment. Que je ne me rate pas. Tant d’insistance suscitait de l’incertitude en elle. Certes Phedeas lui insufflait du courage, mais la figure impériale, renforcée par son mari et son assassin, n’aidait guère à réprimer ses frissons. Je devrai me débrouiller sans lui. Vas-y, Oranne ! Tu pars avec quelques avantages, après tout. Elle inspira profondément et ses muscles se détendirent. Elle redressa le buste et ses traits se raidirent.

— Je peux vous être utile, affirma-t-elle. Mes multiples rôles m’offrent toute la flexibilité nécessaire à cette tâche. Marchande, diplomate, négociatrice, je me suis exercée à ces pratiques. Car je sais que le commerce est indispensable pour l’économie, et que l’économie est indissociable de la politique.

— Intéressant, souligna Bennenike. Cela dit, je suis déjà entourée de nombreux conseillers, tous spécialistes de plusieurs domaines. Qu’as-tu de particulier à m’offrir ?

— Un échange dont nous bénéficieront tous. L’occasion d’avoir le soutien de la région de Gisde.

— Je ne comprends pas trop où tu veux en venir, intervint Koulad. Alors oui, la famille Abdi possède un rôle pivot dans les importations et exportation d’est en ouest, et avec les alliés de l’empire. Mais justement, ne devrais-tu pas rester ici pour t’assurer que tout se déroule bien ?

— Mes parents s’en occupent déjà très bien. Je dois sortir de ma zone de confort. Découvrir de nouveaux horizons. Pour être honnête, je n’ai jamais quitté ma région natale depuis toute petite.

— Donc tu confirmes qu’il s’agit juste d’opportunisme pour te bâtir une carrière.

Il s’acharne plus sur moi que Bennenike ! Alors que le regard d’Oranne sévit, peu prompte à sa courber face aux réprimandes, elle remarqua son hochement de tête vers sa direction. Elle se détourna même de son mari.

— Soyons plus ouverts à la proposition, suggéra-t-elle. Il est vrai que, en Amberadie, les personnages originaires de Gisde se retrouvent plus souvent dans les métiers associés aux classes moyennes, avec une préférence pour le commerce et le marchandage. Il serait par conséquent intéressant de voir ce qu’une native pourrait nous apporter. Chaque partie de l’Empire Myrrhéen compte. Tous contribuent à notre grandeur. Tous doivent être soutenus et protégés.

— Mais n’est-elle pas un peu jeune ? douta Koulad.

— J’ai accédé au trône assez jeune aussi. Il ne faut pas toujours se fier aux séniles, souvent fermés d’esprit par surcroît. Apportons du sang neuf au Palais Impérial.

— Tout à fait ! rebondit Oranne. Ce serait un nouveau départ pour votre règne.

— Y’a-t-il eu une rupture auparavant ? demanda Koulad.

— Eh bien… La bataille de Doroniak. Les rumeurs se sont propagées jusqu’ici, vous savez. Certains considèrent que les mages sont responsables du désastre. D’autres accusent les miliciens d’avoir amplifié la violence.

— De pures calomnies ! Nos miliciens ont défendu les opprimés contre les mages et leurs soumis, bouffis de haine, enfermant une cité millénaire dans le désespoir.

— Je n’ai jamais prétendu le contraire. Mais justement, c’est une bonne opportunité pour tous. Que l’impératrice et ses soutiens regagnent la confiance du peuple.

— Je m’en assurerai, déclara Bennenike. Cela impliquera de prendre des décisions difficiles mais bénéfiques pour le peuple. De sceller les alliances. De rétablir l’ordre pour que les libertés de chacun soient respectées. Ce qui sera impossible sans de précieux alliés. Oranne Abdi, tu m’as convaincue : tu seras le soutien familial. Ma connexion avec les régions profondes et reculées dans mon empire. Nous partons demain matin et nous t’y attendrons.

Oranne manqua de bondir de joie comme Bennenike et Koulad se levèrent. J’ai eu peur, mais c’est une réussite ! J’espère juste que Koulad finira par accepter… Oh, l’opposition sera présente. À peine eut-elle soufflé que l’assassin la dévisagea une dernière fois, juste avant de franchir le seuil de la porte. D’accord, elle m’effraie définitivement.

L’imminente nuit se révéla la plus torride d’entre toutes.

— Tu m’as surprise ! complimenta Phedeas, ses mains enroulées autour des cuisses de sa compagne. Je t’avais dit que tu devais gagner confiance en toi. Ton éloquence n’est plus à prouver.

Souvent Oranne profitait de ces moments pour admirer Phedeas. Par-dessus son corps si bien sculpté, elle adorait se pencher, l’embrasser, palper ses abdominaux. Aujourd’hui cependant, elle exsudait plus que de coutume.

— J’ai fait ce que j’ai pu ! dit-elle entre deux cris de plaisir. T’ai-je rendu fier ?

— Ma fierté est secondaire, concéda Phedeas. L’important est que tu aies désormais accès à la sphère privée de l’impératrice. Tu t’infiltreras dans ta base, t’adapteras à cette vie… Et tu feras les choix nécessaires pour notre victoire.

La flamme de leur chandelle oscillait à un rythme inégalé. S’ils ralentissaient au moment de converser, c’était pour repartir de plus belle, quitte à atteindre les limites de l’épuisement. La dernière fois avant longtemps. L’ultime moment de détente avant l’angoisse permanente.

— Comment saurai-je comment agir ? interrogea-t-elle, essoufflée.

— Parce que tu es assez talentueuse pour l’affaiblir de l’intérieur, avança son partenaire. Mais ne t’en fais pas, tu ne navigueras pas en solitude. Oukrech, guerrier et ami fidèle, te guidera sur cette voie.

— Merci, j’en aurai bien besoin. Mais ce sera différent, sans toi…

— Tu t’en sortiras. Et la prochaine fois que nous nous verrons, tout aura changé. Les corps de nos ennemis pulluleront les rues de la capitale. Nous arborerons la tête de la tyrane comme trophée. Je serai empereur, tu seras impératrice.

La perspective plongea Oranne dans un bien-être absolu. Aussi puisa-t-elle dans son énergie pour l’offrir à Phedeas. Tous deux accélérèrent la cadence, enchaînèrent leurs coups de reins, sans omettre de se contempler dans la faible lueur. Si bien qu’ils faillirent briser le lit. Ils comprirent à cet instant qu’ils avaient tout donné.

Eh bien, cela en valait la peine ! Oranne s’installa auprès de Phedeas. Partageant ce refuge, ce confort auquel elle souhaitait rester à jamais, elle désira ardemment le cajoler pour le reste de la nuit. Mais son corps la lâcha, et elle s’effondra sous un léger rire, bientôt réconfortée par un sommeil dépourvu de rêve.

Le lendemain, une nouvelle étape fut franchie.

Un soleil de plomb s’abattait sur le groupement en quête de séparation. Quelle chaleur ! J’ai bien fait de m’habiller en conséquence. Amberadie est une ville prospère, mais ancrée au milieu du désert. Amenant avec elle le strict nécessaire, Oranne prit grand soin de laisser peu de parcelle de peau vulnérable aux rayons dorés, supposée protégée sous sa tunique ivoirine à manches longues et aux boutons argentés.

En cet aube circulait le pouvoir impérial dont les alliés empruntaient des routes diverses. Elle choisit donc de rester en retrait, le temps que Bennenike et Koulad finissent de discuter avec leurs miliciens.

— Serons-nous assez ? réfléchit Lehold. Une vingtaine de miliciens pour traquer des mages… J’ignore combien ils sont, mais plus nombreux que nous, c’est certain.

— Aurais-tu peur ? nargua Nerben. Même lorsque nous étions dix contre une centaine, une centaine contre un millier, j’ai toujours mené la charge contre les mages. Avoir peur d’eux est un signe de faiblesse.

— D’où les nombreuses morts de miliciens lorsque vous étiez leur chef. Je n’ai pas besoin de vos leçons de morale, Nerben. Soyez efficace, c’est tout ce que j’exige de vous.

— Silence ! ordonna Bennenike. L’heure est à l’union et pas à la discorde. Vous ne serez pas seuls, soyez-en assurés. J’ai envoyé des lettres aux dirigeants des villes voisines, qui vous enverront des renforts avec leurs propres gardes et miliciens si nécessaires.

— Me voici rassuré. Très bien, je mènerai les miens vers la source de ces maux. Ensemble, nous retrouverons les responsables.

— Et nous les massacrerons jusqu’au dernier, compléta Nerben. Toujours un plaisir d’exterminer des mages. Ça me réjouirait presque qu’ils soient encore si nombreux !

Bennenike se garda de commentaire, mais le darda de dédain, puis opina en direction des autres miliciens. Heureusement, on ne le verra plus dans les parages, celui-là. À peine avait-elle fait volte-face que Dénou se jeta dans ses bras. Comme de juste, l’impératrice l’accueillit d’un air affable.

— Tante Bennenike, vous allez me manquer ! s’écria-t-elle au bord des sanglots. Quand reviendrez-vous ?

La dirigeante sa baissa et ébouriffa les cheveux de Dénou.

— Peut-être que tu seras celle qui viendra à moi, murmura-t-elle. Quand tu seras grande, mature, assez consciente de l’état de la société pour la réformer à ses côtés, pour maintenir sa force.

— J’ai hâte !

— En attendant, vis ta vie ! Profite tant que tu es encore jeune. Le devoir m’appelle et il ne sera pas facile.

Un sourire mi-figue mi-raisin habita les traits de Dénou dès que sa tante entama son départ. De quoi attirer le mépris de Renzi, les mains déjà accrochées sur les rênes de son cheval, prête à galoper sitôt le dispersement obtenu. Pourvu que Dénou se remette en question. Une telle naïveté paraîtrait presque innocente si elle n’était pas lancée à l’intention d’une tyrane. Phedeas lui-même la toisa avec discrétion, quoiqu’il préférât enserrer sa fiancée à charge de réplique.

— Je savais que…, chuchota-t-il. Bah, peu importe. Nous avons une cible bien précise. Tu es prête, mon amour ?

— Plus que jamais, répondit Oranne de pleine résolution.

— Assure la politique et j’assurerai la guerre. Si nous sommes chanceux, nous nous reverrons dans quelques mois.

Phedeas déposa un baiser sur son front. Bras ballants, penaude, Oranne sentit d’emblée un manque, qu’elle compensa en posant ses mains sur ses joues. De tendresse et de passion elle l’embrassa, plusieurs dizaines de secondes durant, s’attirant les moqueries de quelques témoins indiscrets.

Oranne se détacha de Phedeas et commença à s’éloigner. Elle rejoignit Oukrech, qui l’aurait probablement intimidé s’il n’était point fidèle à sa cause. Son épaisse broigne noirâtre s’accordait à son teint ébène, à sa grande taille et sa musculature prononcée, comme une barbe hirsute mangeait ses joues. Après quoi, ce garde à ses côtés, elle progressa aux côtés de ce nouveau groupe. Bien que son cœur cognât contre sa poitrine, bien que la perspective d’accompagner Bennenike ne l’enchantât guère, elle rejeta ses troubles afin de mieux avancer.

Je dois être forte. Ainsi prospérera l’Empire Myrrhéen.

Derrière elle flamboyait une lumière dont elle ne verrait bientôt plus les contours. Quand ils eurent marché une trentaine de minutes, immergés dans l’aridité de la région, Oranne s’accorda déjà une première pause. Tel un mirage s’enracinait ce palais qu’elle abandonnait pour un autre. Ce refuge d’antan, sur ce lit rougeâtre et verdâtre, où devait indubitablement fomenter Phedeas. Une contemplation dont elle profita de chaque détail.

Jusqu’au moment où Bennenike parvint à sa hauteur, dominant de la sienne, ce pourquoi Oranne ressentit des frémissements. Je dois m’habituer à sa présence sans alliés.

— Je crains qu’il soit trop tôt pour faire une pause, ironisa-t-elle.

— Pardon, fit Oranne. C’est plus dur que ce que je croyais…

— J’ai bien entendu qu’il risquait de te manquer.

— Comment ça ?

— J’étais dans la chambre voisine, si tu te souviens. D’ordinaire vous essayez d’être peu bruyants lors de vos ébats, mais hier soir, vous avez tout donné.

— Ciel… Je suis désolée.

— Pourquoi t’excuser ? C’est la preuve que vous vous aimez ! Et puis, vous vous maintenez en forme.

Oranne s’empourpra malgré tout, ce qui entraîna le rire de sa belle-tante. Elle a aussi le don de mettre mal à l’aise.

— Je te comprends. J’ai beaucoup voyagé lors de ma jeunesse, désireuse de rencontrer le peuple que je souhaitais diriger. Et même si j’essaie de me déplacer un maximum depuis que je suis impératrice, je reste la plupart du temps en Amberadie. C’est très différent d’ici.

— À ce point ? Pour être honnête, je viens d’une petite ville de cinq milles habitants. Déjà là, je craignais la densité de la foule.

— Tu risques d’être dépaysée dans la capitale. On y trouve vingt fois plus d’habitants, selon les derniers recensements, même si les chiffres se stabilisent depuis près d’un demi-siècle. Tu risques de t’y sentir écrasée. Les fondateurs de cette cité voulaient qu’elle apparaisse comme un miracle dans la rudesse du désert, aussi ont-ils fondé des hauts bâtiments, et les plus riches avec des matériaux rares, parfois exportés de très loin. Enfin, tu auras le temps de te préparer. En revanche, j’espère que tu es prête à rencontrer la noblesse.

— M’y confronterai-je inévitablement ?

— Oui. Ta présence sera importante pour garantir leur soutien, mais reste toi-même. Quelques-uns sont d’une pureté d’âme, d’autres se vautrent dans la superficialité, avides de mensonge et de fourberie. Et certains nous trahiront, c’est inévitable, car cela s’est déjà produit par le passé.

— Pas très rassurant…

— Ne t’en fais pas. Je te protègerai d’eux.

Et vous serez ainsi plus vulnérable face à nous. Oranne but les paroles de son impératrice qu’elle suivit avec une motivation renforcée. Toute la délégation avait attendu Bennenike avant de poursuivre sur le sentier du retour.

Débutait le voyage décisif pour Oranne. Dès l’abord choisit-elle de s’intégrer au groupe, d’entamer les conversations, de les entretenir avec dynamisme. Je dois montrer que je suis une des leurs. Gardes, servants et nobles répondaient souvent avec entrain, certains s’étonnèrent même qu’on leur posât autant de questions. Au milieu de ces noms à retenir, au sein de ces identités à s’affirmer, Oranne commença à se sentir mieux.

Seulement après un jour de voyage, après une nuit d’une morose solitude, qu’aucun geste ne pouvait combler, elle réalisa pourquoi.

L’assassin avait cessé de suivre sa maîtresse à la manière d’une ombre.

Bon sang… Où est-elle passée ? Si elle n’accompagne pas les miliciens, Bennenike a un autre plan pour elle.

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