Jaloupathe.

3 minutes de lecture

Jaloux, je connais. J'ai pratiqué, longtemps. Un vrai fléau ! « C'est parce que je t'aime », je disais à l'autre. Fallait bien justifier. Ma nouvelle compagne : « Tu me fais pas chier avec ça ! », elle m'a dit, grosso modo. « Ah, heuuu, bon, ok... ». Mérite d'être clair. Bien obligé de changer. On n'est pas jaloux par amour. La jalousie tue l'amour, fait fuir l'autre, alors qu'on l'aime. La jalousie est un paradoxe, une prison, un enfermement, une souffrance... Pour les deux. La jalousie ce n'est pas aimer. La jalousie c'est douter de sa capacité à pouvoir être aimer. Autrement dit : gros manque de confiance en soi. La jalousie c'est pas la faute de l'autre. On est jaloux parce qu'on a peur. Peur de ne pas être à la hauteur de l'amour reçu, peur de souffrir, peur de se sentir comme une merde si l'autre nous quitte pour un autre, peur d'être trahi... Peur, peur, peur... La jalousie c'est se dire : « Pas possible qu'elle m'aime à ce point alors que l'image que j'ai de moi est celle d'un gros looser ! Tous les autres sont mieux, elle va vite s'en rendre compte et m'abandonner comme un chien galeux ». On se fait des films. Pourrait être scénariste à Hollywood. Elle dit : « Je sors avec ma copine ce soir. Boire un verre. » On imagine : « Va sa faire draguer avec brio par un bellâtre au torse plus bombé-bronzé que le mien (ce qui n'est pas difficile). Il lui proposera un tour en hélicoptère pour aller voir le coucher de soleil qui leur offrira 50 nuances d'oranges ou elle succombera à ses charmes pour passer ensuite à 50 nuances de gris où elle acceptera tout alors qu'avec moi elle refuse les moindres menottes. Si ça se trouve il embarquera la copine avec..." Voyez le genre. En réalité elle va boire un verre avec sa copine et si elle se fait draguer elle dira : "Non merci". Point. Mais ça, jaloux, ce n'est pas réaliste. La jalousie c'est des doutes et des projections paranoïaques délirantes et irréalistes. C'est une maladie. Tout ça selon moi, hein, pas obligé d'y croire. Reprenons : Le jaloux craint de se faire larguer parce si ça arrive il aura le sentiment d'être encore plus une merde qu'il a déjà l'impression d'être. Une sous-merde, quoi. Il souffrira trop... Si ça arrive... Alors le jaloux préfère souffrir tout de suite, en étant jaloux. S'il se fait larguer, il souffrira autant que s'il n'avait pas été jaloux sauf que lui il aura commencé à morfler de manière anticipée. En étant jaloux avant de se faire larguer (pas sûr d'être clair, là). C'est très con, non ? Et puis il fait souffrir l'autre aussi. Ma nouvelle compagne : "Si tu m"emmerdes trop avec ta jalousie, je te quitte ! (dans la vraie vie elle n'est pas aussi vulgaire, je synthétise)". Ça soigne direct ! Je prends sur moi et me remets en question. Prends confiance. Ça va mieux, merci. Libéré, délivré. Fini les films. Et puis elle ne m'appartient pas. Et réciproquement. Personne n'est à l'abri de tomber amoureux de quelqu'un d'autre. Que la jalousie soit là ou pas. Alors fini la jalousie, ça gâche l'amour et l'instant présent. Ça détruit tout. Je souffrirais seulement si elle me quitte. Mais comme je ne suis plus jaloux, on s'aime mieux dans un amour meilleur. Moins de risque que ça arrive. Et puis, comme dit la belle chanson : Dites-moi qu'elle est partie pour un autre que moi mais pas à cause de moi. Merci Monsieur Jonasz !

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Henri Robert Rivers ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0