Chapitre 2

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En ce 1er Janvier, la neige tapissait les rues encore anesthésiées. Un silence pesant régnait sur la ville endormie. On se serait cru dans une de ces boules à neige que l'on aimait tant secouer quand nous étions enfants. Je n'entendais que le chant timide d'un jeune bouvreuil trônant sur une branche d'arbre recouverte de neige. Je sentais mes pieds s'enfoncer dans cette mousse glacée, et devant moi, je voyais se tracer les traces de pas de mes deux « kidnappeurs ». Habillés de noir de la tête aux pieds, cagoulés, il m'était impossible de distinguer les traits de ceux qui s'étaient introduits dans ma chambre la nuit du Nouvel An. Ereintée, je m'étais couchée sans penser à verrouiller les fenêtres, je leur ai pour ainsi dire faciliter la tâche à ces deux là ! Etrangement, ils n'avaient pas l'air de me vouloir du mal, à aucun moment ils ne m'ont menacée ou agressée, au contraire, leur douceur était telle qu'ils réussirent à m'enlever sans même que je ne me réveille. Quand j'y pense, si notre appartement n'était pas au rez de chaussée, il leur aurait était bien compliqué de jouer aux acrobates ! Quand je me suis enfin réveillée, j'eus une crise de panique : au lieu  d'apercevoir ma chambre et son désordre habituel, je me retrouvai portée par une personne cagoulée, accompagnée d'une autre qui marchait un peu plus loin. Mon premier réflexe fut de pousser un cri, puis de taper frénétiquement du pied jusqu'à ce qu'on me repose à terre. Et ça a marché. Je t'avais dis Marvin que je savais me défendre ! A cet instant, j'entendis une voix étrangement familière me dire fermement :

-Nous ne te ferons aucun mal. Nous allons à cette maisonnette abandonnée que tu vois juste là. Laisse-nous te parler, et tu seras libre.

Voyant que les passants commençaient à affluer, je me dis que si c'était un piège, il me suffirait de crier à l'aide. De plus, aucun d'eux n'était armé, et la fameuse maisonnette était à deux pas. Je suis sûr que tu es en train de me traiter d'inconsciente et de petite naïve. Quand j'y repense, qu'est ce qui m'a pris de me plier aux ordres de mes ravisseurs ?

Je ne voulais pas me l'avouer mais la voix de cet homme me troublait énormément. Je ne voulais pas me résoudre à croire ce que je pensais, mais je n'étais pas folle quand même !

Je chassai vite cette pensée de mon esprit et continuait à marcher tête baissée. Et si je me retrouvai dans le repère de psychopathes, de tueurs en série ? Mais malgré tout, mon instinct me hurlait de les suivre. Plus étrange encore, aucun des passants ne semblait se soucier de ces deux personnes cagoulées déambulant dans les rues de la ville. On aurait dit qu'ils étaient invisibles. Ce constat me glaça le sang. Pourquoi avais-je accepté de les suivre sans broncher bon sang ? Nous arrivâmes à la fameuse maison, que je qualifierais de gourbis par sa dépravation. La porte, en bois brut, était lacérée, le plancher craquait sous chaque pas, et la fenêtre n'avait pas de verrou. L'endroit était minuscule, démeublé, laissé totalement à l'abandon. Je pense même qu'il était plus petit que notre appartement, je ne pensais pas que c'était possible ! Au fond, il y avait un amas de rondins de bois qui faisait office de porte. Je n'avais vraiment pas envie de savoir ce qu'elle renfermait...

Je frémis lorsque l'un des cagoulés ferma brusquement la porte et rabattit la fenêtre. Je m'attendais au pire. Je scrutais les environs pour vérifier qu'il n'y avait pas d'armes à proximité. Pas d'arme blanche, pas de fusil, rien. La voix du deuxième ravisseur me fit presque tomber à la renverse. D'une voix douce, suave et très reconnaissable, la femme que l'aigu de la voix trahissait déclara :

-Il est temps maintenant.

D'un geste synchronisé, les cagoules tombèrent à terre.

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